Dès le second épisode, Die Hard sombrait dans une incroyable surenchère, poussant la complexité de son intrigue jusqu'à se rendre incapable d'en combler toutes les failles et d'en expliquer toutes les facettes. Dès sa première partie, j'avais senti venir le coup, à cause de segments filandreux qui mettent en scène des personnages dont on se doute trop vite du rôle à venir et dont on suppose qu'il sera difficile à insérer sans quelques approximations d'écriture. De plus, à voir les éléments s’enchaîner et s'encastrer les un dans les autres avec de moins en moins de probabilité, on se doute que le climax, censé représenter une acmé narrative et visuelle, frôlera quasiment l'impossible.
C'est pour le moins le cas, ne serait-ce qu'avec cette histoire de grenades et de siège éjectable ou encore de piste de feu.
Avouez de plus que voir McLane sortir vivant de cinq ou six catastrophes d'affilée a de quoi salement amocher l'humour que le personnage apportait par son côté plus ou moins lambda, celui du flic a priori pas indestructible qui regardait dans Piège de Cristal tout un paquet d'emmerdes lui tomber dessus avec un cynisme étonnant. En fait, 58 minutes pour vivre, c'est le premier volet sans son originalité, qui cherche alors à se donner pour raison d'être le franchissement d'un nouveau palier à tous les niveaux. Mais le divertissement reste pourtant une affaire de dosage, et n'est pas McTiernan qui veut. Renny Harlin, d'ailleurs, n'a visiblement pas son efficacité pour la mise en scène. Si celle de Piège de Cristal était seulement fonctionnelle, au moins ne se perdait-elle pas en effets aussi pauvres que superflus. Et au-delà de ça, le casting manque cruellement de la classe d'un Alan Rickman, que remplace dans le rôle du bad guy un Williams Sandler qui fait l'effet d'un sous Ed Harris en militaire séditieux. Bref, une suite moins bonne que son prédécesseur, comme dans quatre-vingt dix pour cent des cas. Pourtant, l'argument de la répétitivité ne tient sans doute qu'à moitié, Die Hard 3 (Une journée en enfer) restant mon volet préféré à l'heure actuelle. Un épisode à oublier, je pense.