Derniers Avis sur Milestones

Ce qui est incroyable avec le cinéma de Robert Kramer - du moins dans les deux films de lui que j'ai eu l'opportunité de découvrir - c'est qu'il réussit à nous captiver de manière extraordinairement tardive. Milestones accumule pendant plus d'une heure des séquences de docu-fiction proprement inintéressantes, développant des banalités à travers plusieurs personnages de la classe moyenne : vies de famille, réunions militantes, éducation... Le cinéaste porte alors un regard affreusement plat, global, aussi dynamique qu'un mollusque recroquevillé dans sa coquille. Bref c'est, de prime abord, d'un ennui mortel. Ce n'est qu'à partir de la première heure et demi que Milestones commence à devenir sagement percutant, puis finalement bouleversant. Certes le bloc filmique - d'une durée éprouvante de 200 minutes - s'effiloche, manque d'homogénéité, mais s'avère finalement assez différent de ce que l'on a l'habitude de voir. En ce sens la séquence de l'accouchement demeure exemplaire : filmée en temps réel, sans fioritures, au plus près de la communauté, la scène et à la fois éprouvante et magnifique ( à ma connaissance il n'y avait guère que Stan Brakhage qui fût capable d'oser filmer un tel évènement dans sa propre durée ). Brouillon, ronflant, décousu, Milestones s'en tire admirablement dans les dernières minutes. Un pensum cinématographique à mon sens très surestimé... mais une naissance qui mérite tout de même la moyenne.

Voyage intéressant au coeur d'une jeunesse troublée par son passé et présent. On croise lors de ce docu-fiction (un des précurseurs du genre?) des personnages vraiment attachants, d'autre énervants, on assiste littéralement à la naissance d'un enfant (symbole d'une nouvelle ère).
Dommage qu'au deux tiers du film, des longueurs viennent atténuées le propos.

Réaliser ainsi un docu-fiction lent où des gens divers et variés parlent de tout et de rien est une expérience qui ne mène à strictement rien de concret. MILESTONES est l’exemple type de ce genre de films sans intérêt qui en plus, du fait de sa durée de près de trois heures, il ne peut que provoquer qu’un terrible ennui à son public.