Un fils et son père n'arrivent pas à se retrouver. A la fin, le vieux meurt (attention, chez Ozu, c'est un évènement), et il ne s'est toujours rien passé. Woody en aurait fait une comédie juive avec pleins de dialogues, Bergman un film de 8 heures en plans fixes... Ozu en fait un chef-d'oeuvre poignant de simplicité, d'humilité, de modestie, de poésie, de sensibilité. Eh ben oui, c'est ça, les grands.
Rien à en dire de plus, à part que c'est un film sur le fil, qu'on regarde en tremblant de peur que le téléphone sonne et casse la magie, la main bien loin de la télécommande des fois qu'on appuie sur "Pause" sans faire gaffe, le souffle coupé devant tant de beauté, d'intelligence dans le regard, de compréhension du monde, des acteurs, de la vie, du temps qui passe. On peut retenir son souffle pendant 1h30, non? Merde !
"Essayons de faire de notre mieux", qu'il dit sans arrêt, le père. Ben oui, essayons, mais on peut toujours courir...