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chrischambers86
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5,0
Publiée le 6 octobre 2016
Ce film admirable d'Ozu est liè tout entier à son histoire personnelle! Les choses que l'on voit très clairement dans l'histoire en terme de parti pris narratif, c'est une grande dèfiance à l'encontre de la pèripètie! Dans "Il ètait un père", le cinèaste japonais s'est totalement concentrè sur cette relation père / fils! Jamais Ozu ne s'èloigne de ses deux personnages interprètès superbement par Chishū Ryū et Shuji Sano! Ozu ne les èdulcore pas, ne les affaiblit pas, ne les minimise pas du tout! Dans cette oeuvre, il va jusqu'au bout des choses et chacun est à sa place! Qu'est-ce que c'est un père ? Qu'est-ce que c'est la filiation ? Comment transmet-on les valeurs, les goûts ou les passions telle que la pèche par exemple ? L'image du sacrifice du père ou les diffèrentes ètapes de la sèparation sont des rebondissements tragiques à jamais dans les mèmoires avec pourtant une fin belle et parfaite : spoiler: le père et le fils passent enfin une semaine ensemble et c'est un trèsor pour que le fils continue à vivre pour le reste de sa vie! Ce qui fait la marque d'un grand cinèaste, c'est aussi l'ouverture quasi infinie de cette espace pour chaque spectateur qu'il soit japonais, amèricain ou europèen! Grâce à ce choix stylistique, le public va pouvoir alimenter sa propre rèflexion ou douter de ses propres idèes sur la relation père / fils! Et ça c'est sublime...
Yasujirô Ozu signe un beau film sur les relations père-fils, en filmant les habitudes, la séparation et les retrouvailles entre Shuhei et Ryohei. La première demi-heure est magistrale avec un montage d'une grande précision et des moments particulièrement intenses et émouvants. La suite est plus répétitive, due certainement au fait que le cinéaste ne traite cette relation que par le thème du temps qui passe. Néanmoins, la fin est superbe, à la fois sobre et pudique. Un film qui dit beaucoup des mœurs et de la culture japonaises.
Ce film est d'une beauté exceptionnelle. On y voit le Japon traditionnel, sans artifice. Filmé de manière très sobre mais envoûtant littéralement le spectateur avec la force du lien entre le Père et le Fils, le tout avec pour décor le Japon traditionnel des années 40. Un film qui rend humble et nous pousse à l'admiration.
Un film dOzu, cest inévitablement un gage de qualité. Tout de même, on nest pas là en présence dune uvre majeure dans la filmographie du maître. Bonne idée, bien sûr, que de filmer cette relation inaboutie entre un père et son fils. Il y a beaucoup de beaux moments, pleins de poésie. On a aussi une illustration passionnante (et encore assez actuelle) des rapports maître-élève au Japon. Et on a enfin une superbe démonstration du talent de Ryû Chishû, acteur fétiche dOzu quon voit camper le même personnage à vingt ans de différence, toujours de façon aussi convaincante. Cest déjà pas mal ! Mais par ailleurs, on a vu - ou on verra - Ozu faire preuve de plus de subtilité dans la mise en évidence des rouages sociaux et de la complexe mécanique des âmes. Dans le rôle du fils devenu adulte, Sano Shûji est un peu nigaud et ne convainc guère. Et puis le ton est un peu trop angélique et univoque, sans la cruauté feutrée quOzu sait distiller dans ses meilleures uvres. Sans doute faut-il le mettre en rapport avec le climat de lépoque (1942), qui ne se prêtait guère aux remises en cause. Ca nous vaut aussi un martelage assez lourdingue sur le thème "il faut faire son devoir, il faut respecter son père, etc.", auquel les exigences de propagande ne sont évidemment pas étrangères. Enfin, le mauvais état de la copie du film qui nous est parvenue nuit beaucoup au confort de vision. Cela réserve sans doute "Il était un père" avant tout aux inconditionnels du maître japonais, qui ne sarrêteront pas à de tels détails... et qui nauront évidemment pas tort.
Un film infiniment profond sur la relation intime qui lie un père et son fils. Certaines scènes sont parmi les plus belles de l'histoire du cinéma. Un chef-d'oeuvre méconnu mais indispensable !
Un très très beau portrait de père. Encore une fois, on y voit le sacrifice d'une vie avec le fils qui voudrait vivre avec son père mais ce dernier le sermonne. "Tu as une mission à accomplir". Le travail avant tout. Un très bel équilibre entre l'enfance et l'âge adulte. Le jeune est totalement incapable de prendre la décision au-delà de l'idée du père et la fin résonne comme un effondrement. Car il avait tant l'espoir d'une nouvelle vie dans la vieillesse. Être là pour lui et à ses côtés.
La mauvaise qualité de la bande son dans laquelle on peut actuellement voir ce film n'est pas la seule responsable de l'ennuie qui m'a alourdi les paupières durant la projection. L'aspect ultra intimiste de l'histoire, la psychologie des deux personnages principaux axée essentiellement sur des dialogues, l'absence d'action, le manque d'intérêt d'Ozu lui-même pour dévoiler la psychologie de ce fils et du personnage féminin, n'ont pas suscité chez moi un grand enthousiasme. Reste l'intérêt d'y déceler comme dans toutes les oeuvres d'Ozu, les particularités de la culture nippone de l'époque: ici, le culte de la modestie et le respect des anciens tant au sein de la famille que dans le milieu scolaire. A faire regarder en boucle aux enfants désobéissants et aux élèves réfractaires d'aujourd'hui.
Cinéaste du temps qui passe à travers l'observation minutieuse et distanciée de la vie de ses contemporains via le prisme des relations familiales, Yasujiro Ozu réalise avec "Il était un père" son film le plus personnel qui était aussi son préféré. Le scénario du film avait été rédigé en 1937 juste avant qu'Ozu ne soit mobilisé durant vingt mois en Chine pour la Guerre du Pacifique. Entre temps, la censure avait fait son œuvre et le cinéma devait désormais se plier à des règles strictes d'écriture visant à renforcer le patriotisme. Ce n'est qu'en 1942 qu'il accepte de retoucher le premier jet du scénario pour se conformer aux codes en vigueur. Peu importe en réalité, l'essence du film reposant sur la relation indéfectible qui unit un père à son fils par-delà les différences de points de vue et les aléas de la vie. Ozu parle en réalité de lui-même qui comme le jeune Ryohei (Shuji Sano) a été éloigné une dizaine d'années de son père resté à Tokyo pour son travail de grossiste en engrais pendant qu'il poursuivait ses études à Kyoto. Shuhei (Chishu Ryu), professeur de mathématiques dans un collège de province élève seul son jeune fils depuis la mort prématurée de sa femme. Homme de rigueur et de principes, il s'adonne avec application à sa mission d'enseignant dans laquelle il puise la force pour surmonter le deuil et le poids moral de l'éducation de son fils. La mort accidentelle d'un de ses élèves lors d'un voyage de fin d'année bouleverse profondément la confiance en soi de Shuhei qui se sentant indigne de la mission qui lui a été assignée, renonce à son métier, décide de partir seul à Tokyo et d'envoyer son fils au collège à Ueda. Se sentant orphelin une deuxième fois, le jeune Ryohei accepte difficilement cette décision unilatérale que son père tente de lui faire accepter en jouant un peu lâchement de son autorité à partir d'un discours éducatif assez peu mobilisateur. Père et fils suivront désormais deux routes séparées entrecoupées de rares retrouvailles qui seront autant de bonheur rempli de la joie toute simple d'être ensemble réunis lors d'une partie de pêche, d'un repas ou d'un bain au sauna. Le souhait de rapprochement régulièrement exprimé par le fils qui ne sera jamais réalisé sera la seule pointe de discorde au sein d'une relation empreinte de respect mutuel mais aussi du maintien de la hiérarchie entre le père et son fils. Réaction plutôt paradoxale, le désir d'indépendance surtout dans les sociétés occidentales étant le plus souvent exprimé par les enfants vis-à-vis de leurs parents. Chez Ozu, derrière le conformisme social et la placidité de façade, les sentiments intenses et tumultueux se traduisent souvent par une mise à distance physique kilométrique importante entre parents et enfants ("Le fils unique", "Voyage à Tokyo"), résultat d'une désertification des campagnes probablement mais aussi peut-être réaction à la pression trop grande que fait peser sur les épaules de chacun le poids de l'institution familiale japonaise. Ozu dont la caméra laisse le temps au temps, parvient à saisir l'indicible qui se lit autant sur les visages que dans les attitudes et les gestes anodins qui règlent nos vies. Il ne se passe objectivement rien dans les films d'Ozu et pourtant rien ne peut nous décrocher de l'écran, émerveillés que nous sommes d'observer la vie qui passe. Mais le miracle des films d'Ozu c'est aussi l'illusion charmante d'une poésie qui parait naitre de l'observation du spectateur autant que du savoir-faire du metteur en scène. Cinéaste unique dans l'histoire du cinéma mondial, Ozu s'est peut-être approché par une autre voie, plus prosaïque, de "l'art cinématographique", obsession chère à Robert Bresson.
Du Ozu pur jus. Nul doute que ceux qui apprécie le cinéaste japonais seront séduit par "Il était un père". Dans ce dernier, on retrouve sa marque de fabrique avec ces plans fixes au ras du tatami et ses histoires faisant la part belle aux relations familiales sur fond du contexte social de l'époque. Personnelement, son cinéma m'ennuie notamment à cause d'une intrigue creuse et vide et du manque de caractère des personnages. Son style épuré n'arrange pas les choses...
Film visionné il y a un long moment. Je me souviens avoir apprécié certaines parties mais avoir été tout de même assez rebuté par la lenteur exacerbée du film. A revoir dans de bonnes conditions.
Réalisé pendant la guerre, "Il était un père" souffre du discours spartiate et moralisateur de ce père (trop ?) exemplaire. Sa relation avec son fils unique est pourtant belle, l'amour et le respect que chacun témoigne à l'autre au fil des années sont aussi exclusifs qu'émouvants. Ozu dépeint la séparation des deux êtres avec une vérité et une humanité bouleversantes, aidé par l'interprétation des comédiens, dont l'immense Chishû Ryû, comédien indissociable de l'oeuvre du maître. Nonobstant, on peut être fatigué par cet excès de patriotisme et cette exhortation à accomplir son devoir, quel qu'il soit, même si on devine que le cinéaste a eu peu de marge de manoeuvre dans l'écriture de son scénario. Restent de nombreuses séquences où l'intimité d'un père et d'un fils, marquée par la pudeur, aura rarement été aussi bien filmée.
Le film que j'aime le moins sur les trois Ozu que j'ai vu, mais est-ce pour autant que je n'ai pas aimé ? non ! Disons que ça m'a rappelé "la confession d'une jeune fille" et "du côté de chez Swan" de Proust, et dieu sait que j'adore Proust, mais disons que j'ai pas forcément eut le déclic que j'ai eut avec les autres films, ça m'a moins parlé parce que peut-être je n'ai pas aimé autant mon père que le garçon du film, qui comme Proust aimait sa mère, ce garçon ferait tout pour être avec son père. J'aimerai en parler un peu plus longuement mais je vais risquer de "spoiler" même s'il n'y a rien à spoiler, mais ça gâcherait la découverte de ce très grand film à ceux qui justement auraient une relation forte avec leurs parents.
Réalisé pendant la guerre (1942) titre de YO que l'on croyait perdu, il est à mes yeux du moins, un titre clef qui introduit à merveille la suite de sa filmographie.
On trouve ici, tous les thèmes, toutes les allusions formelles ( ou presque) que ce cinéaste majeur de l'âge d'or du cinéma nippon, développera par la suite.
A travers un scénario minimaliste dont il a le secret, YO regroupe ses principaux axes réflexifs : impermanence des choses ( séparation , mort ) permanence de la nature et des problématiques présentées par la vie, la transmission.
On a affaire ici ( de mon point de vue) à un des titres majeurs de la première période du réalisateur ( celle d'avant 1949).
Les dernières dix minutes sont bouleversantes, rappellent parfois l'émotion qui se dégage de " voyage à Tokyo". " Il était un père" conjugue talent et simplicité. Formidable.
Il faut une nouvelle fois saluer Arte pour nous avoir fait redécouvrir ce grand film méconnu d'Ozu, ressorti au cinéma il y a peu de temps. Même dans une copie de faible qualité, j'ai beaucoup aimé Il était un père, léger, épuré sans le moindre pathos. L'émotion jaillit pourtant à de nombreuses reprises. La mort du père, filmée avec une grande pudeur, mais sans larmoyance, nous rend très triste. Saluons les qualités d'interprétation de l'acteur qui joue le fils et de son père évidemment. L'ultime scène dans le wagon, remarquable par sa douce dureté, bonjour l'oxymore, nous marquera à jamais. Elle montre la volonté exhibée par Ozu de mettre en évidence la circularité dans la vie. Le fils veut rejouer le même rôle que son père pour pallier les manques dans l'histoire de leur relation, parfois inaboutie en affectivité. L'extrême pudeur d'Ozu est une nouvelle fois visible dans la scène de séparation entre le fils et le père au milieu du film, au moyen de gestes simples de la vie quotidienne. D'ailleurs, à cette occasion et plus tard de nouveau, le fils est filmé de dos, ce qui montre une trouvaille de mise en scène, idée dont Ozu n'est pas avare dans ce film dont la photo est très travaillée (voir les scènes de pèche et le ballet des cannes à pêche ou la scène sur le toit). Enfin, la scène de retrouvailles entre le père, ex enseignant, et ses anciens élèves montre la richesse du scénario. Après, le père cherche à marier son fils, pallier un manque, une erreur à l'écoute de la vie personnelle de ses anciens étudiants. Un film très pudique, à dix mille lieues d'un Ang Lee au relations affectives interpersonnelles boursouflées et clichesques.
Une histoire intimiste entre un père et son fils au cours du temps. Le choix radical du père qui quitte son métier et sa région suite à un drame, et l'adoption totale du fils pour le projet de son père qui suis aveuglément tous les préceptes de son père. Un amour sans effusions et sans démonstrations mais sincère filmé avec des plans fixes dignes de photos de maîtres en N&B. Les acteurs se meuvent doucement dans ces cadres familiers de scènes ordinaires qui nous plongent dans un monde aussi lointain que particulier. Un autre monde distant de nos quotidiens actuels et qu'Ozu offrit comme un poème et qui nous fait revivre aujourd'hui la saveur surannée de cette époque. A voir !