La Jeune fille de l’eau est un film qui permet à Shyamalan de s’illustrer dans un nouveau genre, celui du conte fantastique, et bien que l’accueil du long-métrage fût assez mitigé par les fans du réalisateur, il n’en demeure pas moins que ce changement d’optique est une surprise à la fois inattendue mais très convaincante.
Avec un postulat de départ atypique, Shyamalan nous conte une histoire qui permet aux divers protagonistes de se remettent en question et ainsi apporter une dimension psychologique à l’œuvre. Ce qui surprend lorsque l’on regarde pour la première fois La Jeune fille de l’eau, c’est la facilité avec laquelle le réalisateur nous emporte dans cet univers à la fois tellement proche et éloigné du notre.
On ressent également que Shyamalan nous prépare petit à petit à un changement radical quant à ses prochaines réalisations, certes dans La jeune fille de l’eau et Phénomènes on perçoit encore fortement le style Shyamalanien, mais dans Le Dernier Maître de l’Air le changement est pour le moins total, ce qui n’est d’ailleurs pas une réussite. Pour le moment avec La jeune fille de l’eau nous sommes encore dans la période thriller et psychologie dramatique tout en prenant d’autres thèmes comme toile de fond avec par exemple ici le conte et le fantastique, j’ai même envie de dire le rêve.
D’ailleurs je pense que c’est une bonne façon de définir ce film en lui-même, un long rêve entre réalité et fantaisie, entre incompréhension et remise en question. Le challenge de réaliser une telle œuvre après des films comme Le Village et Signes, pour ne citer que les plus récents, était de taille il faut bien avouer, néanmoins, et c’est mon avis personnel, le challenge est relevé sans aucun soucis.
Je pense que pour apprécier pleinement La Jeune fille de l’eau, il faut vraiment le voir comme un conte moderne et faire abstraction de tout ce à quoi Shyamalan avait bien pût nous habituer avant, car le film est un tournant et la fin d’un cycle pour le réalisateur c’est indéniable.
Le scénario est loin d’être simpliste au contraire, lorsque je dis que l’on est entre incompréhension et remise en question ce n’est pas une plaisanterie, le film est par moment complexe, du moins il le fût pour ma part, et j’ai dût le voir deux fois pour bien le cerner. Alors on ne peut pas vraiment reprocher à Shyamalan de vouloir nous transporter de façons complexes dans son conte moderne, car il est évident que c’est exactement cet aspect du film qui prouve que c’est un grand Shyamalan. Il faut seulement ne pas passer à côté, et je reconnais que ce n’est pas forcément facile.
Pour ce qui est de la mise en scène, nous sommes dans style de Shyamalan, rien de bien surprenant de ce côté-là. Nous avons encore droit à tout ces beaux plans séquences très évocateurs de la psychologie des protagonistes de l’histoire, et d’ailleurs dans ce film-ci, nous sommes d’avantage dans une optique axée sur la psychologie que sur le drame contrairement à ce que l’on avait pût voir dans les quatre derniers films. Un autre bon point que l’on peu souligner, c’est que le scénario ne met pas en scène des personnages rebuter par le surnaturel, une chose que l’on voit bien trop souvent dans les films qui traitent un sujet fantastique, ici ce n’est absolument pas le cas et ça fait franchement du bien.
Le casting est pour le moins assez atypique, même si l’on retrouve la belle et talentueuse Bryce-Dallas Howard, cependant atypique n’est as synonyme avec mauvais, et le casting de La Jeune fille de l’eau en est la preuve. Paul Giamatti est absolument incroyable, à la fois attachant mais également troublant et émouvant.
Une fois de plus James Newton-Howard signe une bande originale magnifique.
La Jeune fille de l’eau n’est pas forcément le Shyamalan sur lequel le public à fait des éloges, les Razzie Awards ce sont également bien occupés de démonter le film, ce qui prouve une fois de plus que cette cérémonie ne sert vraiment à rien. Néanmoins malgré les mauvais échos que vous pourrez entendre de ce film, je pense qu’il est important de le voir tout comme il est important de voir Phénomènes lorsque l’on s’intéresse à ce réalisateur.