Très a part dans la filmo de Manoj, elle en extrait pourtant la substance! Il s'eloigne de son systeme narratif habituel, le devisage en nous le decortiquant, en realisant une veritable mise en abime, non pas de son sujet, mais de lui-meme. Son theme est ici M Night Shyamalan. Le real n'hesite pas a analyser son propre cinéma, a s'en moquer, à le détourner, pour au final nous livrer un film en apparence plus simpliste que ses précédents films, et pourtant diablement touchant.
D'ailleurs on pourrait faire le parallele avec la musique de James Newton Howard, elle aussi assez simpliste, epurée, et pourtant vehiculant dans le film une émotion incroyable. Il est impressionnant de voir avec quelle force, ce film représente l'aboutissement du cinéma de Shyamalan, sans doute la fin d'un cycle, celui de la croyance, où l'incroyable devient possible. Si Signes nous rendait plausible l'invasion extra-terrestre, le village l'existence de monstres, celle des fantomes dans 6eme sens et des super heros dans Incassable, Shyamalan nous demande ici tout simplement de croire que la vie est un compte, une fable, et que tout y est possible, réalisable, si on y croit.
Tous les personnages croient au récit, quand tous doutaient dans ses autres films. Ils croient aveuglément, et c'est leur foi qui sera libératrice, dans un final epoustouflant, a la fois abassourdissant par son sur-réalisme, mais surtout par le fait qu'on se prend a y croire, que jamais le film ne tombe dans le ridicule malgré une exposition des personnages très particulière. Shyamalan livre ici un film pour les amoureux de son cinéma, et nous démontre bien qu'il ne livre pas des films, mais bien une oeuvre cohérente qui accouche d'un final aussi grandiose que surprenant. Il ne faut donc pas voir le film comme une simple mise en abime, mais bien comme un final. Dans un film, le final explique tout au public, et bien c'est ce que fait Night, il explique son cinéma a travers Lady in the Water, veritable apotheose.