Je lui aurais sans doute mis une étoile de plus à cette « Petite Jérusalem » si elle n'avait pas compté quelques longueurs, notamment dans la dernière partie. Reste que j'ai été sensible au propos et au traitement de Karin Albou, tout en nuances et subtilité. J'ai beau ne m'intéresser que de très très loin au milieu des juifs orthodoxes, difficile de ne pas être touché par ces deux très beaux portraits de femmes, ce qu'elles expriment, ce qu'elles aspirent à devenir, d'autant que leurs visions du monde et de la religion est très différente. A ce titre, Fanny Valette et Elsa Zylberstein (surtout la première) livrent deux performances magnifiques, donnant assurément ce supplément d'âme si important pour rendre émouvante l'évolution de ces héroïnes, notamment la passion qu'entretient Laura pour la philosophie, au point de l'appliquer à son propre style de vie. Bref, voilà un film qui n'avait a priori pas grand chose pour me plaire, et qui m'a séduit par sa narration, sa douceur, son ambiance, son élégance... Sur un sujet casse-gueule, une jolie réussite.
On peut déplorer le rythme excessivement lent des scènes, mais le film de Karin Alboua a le mérite de dépeindre avec intelligence, finesse et précision plusieurs aspects du contexte communautariste se développant dans plusieurs grandes villes françaises et dans lequel évoluent de nombreuses familles juives. Les conflits au sein même de ces familles sont traités de manière à bien faire comprendre les difficultés pouvant exister entre les membres qui s’efforcent à affirmer radicalement leur identité religieuse et les autres qui veulent juste s’intégrer dans la société française. L’une des causes de cette radicalisation orthodoxe juive, à savoir, la violence de l’antisémitisme ambiant, et le manque de tolérance de la communauté Musulmane vis-à-vis d’eux, ne sont pas passés sous silence. Tout en subtilité.
Luxe, calme et volupté, tel semble être le credo de "La petite Jérusalem". Le moins que l'on puisse dire, c'est que Karin Albou prend son temps pour nous conter son histoire, certes menue mais néanmoins fort séduisante. Il franchit allègrement les continents, faisant fi des barrières politique et religieuses, pour nous faire pénétrer dans un univers dont le mot "carrefour" semble être la pierre angulaire. "La petite Jérusalem" contentera aussi bien le passionné de religion que l'esthète, l'amateur de satire sociale ou encore le coquin friand de sensualité. Si le contenu déçoit un peu par sa superficialité, force est d'admettre que l'on passe tout de même un doux et savoureux moment. La BOF n'est bien sûr pas étrangère à cette réussite, elle parvient à imprimer au film une troublante mélancolie. Elle s'accompagne d'images d'une qualité photographique. Le tout donne une œuvre aboutie, qui pourra certes lasser certains mais aussi contenter tant d'autres.
Magnifique découverte de la sexualité dans un milieu ou le sujet est tabou et porter par des actrices merveilleuses qui emplifit les désirs charnels et les émotions sucité par cette jeune étudiante en philosophie.
Banlieue parisienne et une communauté juive très pratiquante, enfermée sur elle même et enfermante. Laura jeune fille de 18 ans y vit dans un appartement avec sa mère sa soeur mariée ,son beau frère et leurs enfants. C'est le beau frère, un des piliers de la communauté qui dicte la loi de la maison à laquelle tout le monde adhère. Mais Laura, étudiante en philosophie, férue de philosophie, ne se retrouve pas dans ce milieu enfermant et quasi alienant. Elle s'en detournera d'autant plus avec ses premiers émois amoureux, son besoin de liberté et d'autonomie. Un film lent, fait de beaucoup de silences, rythmé par les rituels religieux. Parfois ennuyeux par une réalisation d'un classicisme rigoriste et par un manque d'action et d'histoire au delà des états d'âme de Laura. Même la fin finit sur pas grand chose sinon une histoire à écrire. Heureusement il y a la sublime et talentueuse Fanny Valette dans le rôle de Laura. Elle emporte l'adhésion et même si il ne se passe pas grand chose, on s'interesse à elle, en espérant qy'elle explose et fasse tout exploser . Un film très moyen mais avec une très jolie actrice, talentueuse, et en devenir.
2 étoiles vraiment pour faire plaisir à la realisatrice qui s'est lancée dans un film au sujet aussi "casse-gueule". Sinon, le tout et relativement plat, pesant, gauche et mal joué. On croirait parfois les dialogues directement tirés de (mauvais) bouquins de philo, donc déjà pas crédible en terme de "dialogue de la vie courante". De plus les propos en sont alors d'une prétention et d'une banalité affligeante, Exemple: "la passion est une illusion des sens... je veux rester maitresse de mes émotions" etc.. Y'en a plein comme ça !? Peut-on imaginer plus pédant et infantile à la fois !? Passons sur l'interprétation approximative (Elsa, Fanny, l'arabe et la mère ..), le manque de crédibilité du scénario : la fille d'origine juive super éclairée, intelligente, libérée qui fait de la philo .. qui tombe sécrètement amoureuse de son collègue algérien .. (même pas très beau en plus !?) alors qu'on se demande si elle lui a adressé la parole au moins une fois !? C'est lourdingue, bancal, suffisant ... parfois même extrême (une synagogue brûlée, une attaque "antisémtique" .. et hop, tout le monde déménage vers Israël..). Autant dire que je me suis un peu retenu de dormir ou de sortir. Je me doute qu'il doit y avoir du vrai dans tout celà ... mais je m'interroge sur le réel interêt de ce film !? ... et encore plus actuellement !? Vu et zappé ..
Film un peu mou mais qui retranscrit bien le rapport que l'on peut avoir avec la religion qui nous enferme plus qu'elle nous rend libre et heureux, tant de principes, codes, valeurs que n'importe quelles religions imposent à ces pratiquants. Personnellement, il a confirmé mon rejet de celle ci, j'ai apprécié le personnage de Fanny Valette qui se sent prisonnière de ces coutumes religieuses et tente de s'en abroger mais se rend compte que si ce n'est pas elle qui est réticente, c'est son amour secret qui refuse de le faire.... la religion enferme plus qu'elle ne libère, je n'ai retenu que cela et j'adhère! à chacun son avis!
Présenté à Cannes en 2005 dans le cadre de la Semaine de la critique, ce premier long-métrage révèle une réalisatrice et une actrice prometteuses. Laura, 18 ans, vit avec sa mère, sa soeur aînée, le mari et les enfants de sa soeur dans un appartement de Sarcelles, au coeur d'un quartier où s'est installée une importante communauté juive. Laura est étudiante en philosophie et fascinée par l'oeuvre de Kant. Elle s'attache à concilier cet enseignement rationnel avec les règles religieuses et culturelles strictes, appliquées quotidiennement au sein de la famille, du lever au coucher. Laura découvre aussi de nouveaux sentiments et désirs et se sent attirée par un mystérieux voisin exilé d'Algérie. Karin Albou signe donc un premier film sensible, à fleur de peau et porté par de merveilleux comédiens. Fanny Valette est superbe et fait preuve d'un merveilleux talent. Albou démontre de façon quasi-documentaire le choc des traditions et leurs répercussions sur les destinées individuelles, de très beaux et justes portraits de femmes (celui de Laura mais aussi celui celui de Mathilde incarnée par la ravissante Elsa Zylberstein). Karin Albou nous plonge sans préjugés dans un univers et une culture méconnue, perpétuant ses traditions et ses rites. La Petite Jérusalem est une quête, un apprentissage de la liberté, de choisir sa propre voie, d'une belle sensualité (Albou filme les corps féminin avec une infinie tendresse). Karin Albou signe donc un film maîtrisé (on est loin des clichés et poncifs), magistralement interprété et réalisé avec une tendresse et une pudeur peu commune pour une première réalisation.
Une histoire d'amour impossible revue et corrigée. Des traditions et une mentalité forcenée traitée dans une sorte d'humour bien cliché. Ce film se veut profond, d'ailleurs ça parle beaucoup de philosophie, mais il n'arrive pas à décoller. On en sort perplexe de n'avoir pas compris de quoi il s'agit vraiment! Dommage parce que cette jeune actrice que je découvre à peine, est bien jolie et talentueuse... Et la Zilberstein on ne voit pas vraiment ce qu'elle fait là, à part servir de tête d'affice pour ramener plus de spectateurs...
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3,0
Publiée le 29 août 2010
Un joli petit film plein de pudeur et de sensualitè!Pas besoin d'être initiè pour voir "la petite Jèrusalem",ce quartier de Sarcelles dans la banlieue parisienne ou est installèe une communautè juive avec ses traditions et sa religion!On y dècouvre la talentueuse et prometteuse Fanny Valette (nominèe pour ce film pour le cèsar du meilleur espoir fèminin!) avec à ses côtès Elsa Zylberstein qui fait une bonne prestation!Un film sobre dans son traitement et qui sait èviter les clichès avec une direction d'acteurs sans faille...
Mise a part pour la performance de la talentueuse et tres jolie Fanny Valette ,ce film ne merite pas vraiment d'etre vu : coincé dans un scenario ultra religieux ,l'histoire des 2 soeurs a bien du mal a nous passionner ,et ce ne sont pas la realisation mediocre ,le rythme abominablement lent et les rares dialogues mornes qui arrangent les choses.Valette ,veritable revelation ,est tout simplement lumineuse de naturelle dans la peau de cette jeune etudiante tiraillé entre religion et 1ers emois amoureux ,,Zylberstein et Todeschini sont nettement plus fades et ne parlons pas de l'actrice incarnant la mere completement aux fraises avec sa diction robotique.
Voilà un film puissant, tant le sur le fond que sur la forme! Le fond : une jeune femme se sent écartelée entre tradition juive, et évolution de la société (sa place de jeune). La forme : un superbe casting, au sein duquel l'interprète principale Fanny Valette brille parmi les Zylberstein ou Todeschini. Des plans personnels, filmant les questionnements philosophique et éthiques de la jeune révélation. Ce film révélateur d'une époque est à voir ABSOLUMENT!!!!
Film très sensible, généreux et intelligent, avec des personnages attachants et la révélation d'une grande actrice. Fanny Valette est pleine de vie, de talent et d'avenir. L'héroïne est celle que nous côtoyons tous. juives, musulmanes, indiennes, françaises issues de l'immigration, coincées par l'archaïsme de cultures obsolètes, incompatibles avec la réalité de la vie d'aujourd'hui. Dur combat pour ces femmes d'éclore telles de jolies fleurs étouffées par des orties géantes et meurtrières.
Avec une telle histoire, la réalisatrice aurait très bien pu se prendre les pieds dans le tapis. Mais non, elle a su faire un film léger, montrant bien le tiraillement entre la religion et les théories philosophiques de la jeune Laura. Malgré tout le film manque un peu d'engagement et un peu trop lisse.