Avis sur The Nomi Song

Les films évoquant Klaus Nomi n'étant pas particulièrement abondants, on ne peut que se réjouir de l'existence de The Nomi song. Sans doute un film de fiction aurait mieux convenu au personnage, mais un tel film ne se fera sans doute jamais. Si la tentative de reproduire une partie de son univers par tous les biais possibles (documents audio/vidéo en live ou à la maison, reconstitution de décors) est louable, on peut être agacé par plusieurs aspects de la chose.
Tout d'abord, dès que l'on voit Nomi sur scène, on baisse ou coupe le son fréquemment et quelqu'un (de son groupe, un ami, partenaire, etc...) dévoile des aspects du personnage ou du spectacle. C'est peu poli et nous empêche d'éprouver l'expérience que devait être le Nomi show. Ensuite, tout dans ces anecdotes sent un peu la rancune non digérée (Nomi est mort en 1983) sur les histoires de business. Pourtant il y a des passages poignants, notamment lorsque Hoffmann, dépossédé de ses droits d'auteur par la société productrice de Nomi, raconte ses dernières semaines.
Le plus violent est pourtant la désinvolture des sous-titres français. Lorsque Man Parrish dit "Some of his friends took off, they didn't know what to do", il nous est traduit: "Certains de ses amis ne savaient pas quoi faire", le "to take off" (décoller, mais aussi abandonner) passe à la trappe. C'est un peu fort de café et je ne suis pas certaine que la cruauté de la situation passe pour les non-anglophiles. Ces pinailleries mises à part, The Nomi song reste intéressant, voir passionnant par moments.