Le réalisateur Mahmoud Zemmouri explique pourquoi il a choisi le match de football France-Algérie comme point de départ de la comédie Beur blanc rouge, ce match joué en octobre 2001 qui avait provoqué des remous avec les nombreux sifflets entendus durant l'hymne français : "Ce n'est pas un film sur le football, c'est une comédie sur l'identité. Mais si j'ai choisi ce match comme fil conducteur, c'est que le football exacerbe les sentiments nationaux. Pour traiter de l'ambivalence identitaire des jeunes issus de l'immigration, je ne pouvais trouver rien de mieux. C'était la première fois depuis l'indépendance de l'Algérie que se rencontraient sur un terrain deux pays avec une histoire commune si lourde. C'est normal que ça ait tourné au vinaigre."
Avec Beur blanc rouge, le réalisateur Mahmoud Zemmouri a souhaité faire "une analyse sur ces jeunes, pourquoi ils ont envahi le terrain, pourquoi ils sont contre la France, pourquoi ils se reconnaissent plus dans leur pays d'origine que dans le pays qui les a vu naître. Les politiques et certains médias se sont arrêtés aux sifflements de la Marseillaise et ont condamné l'envahissement sans voir ce qu'il y avait derrière. Cela n'a rien à voir avec du hooliganisme. C'est l'expression d'un problème identitaire, de jeunes qui ne savent pas où se situer. D'ailleurs les Corses et les Bretons ont eux aussi sifflé la Marseillaise lors de la finale de la coupe de France."
Le réalisateur algérien Mahmoud Zemmouri a toujours rendu hommage à son pays depuis ses touts débuts, de Prends dix mille balles et casse-toi (1981) aux Folles Annees du twist (1984) en passant par 100% Arabica (1997). Beur blanc rouge, réalisé après une absence de huit ans derrière la caméra, ne déroge pas à la règle.
Avec Beur blanc rouge, l'acteur français Julien Courbey démontre une nouvelle fois son attachement à l'Algérie, seulement quelques mois après avoir incarné le premier passager clandestin du pays dans Il était une fois dans l'Oued.