La Maison près du cimetière est un film de Fulci qui m’avait peu convaincu à l’origine. Je l’avais trouvé mou, peu fluide, sans enjeu. Je l’ai revu, avec finalement la même impression.
Le réalisateur signe un métrage visuellement pas inintéressant mais faible. Les décors restent très limités, l’ambiance grisâtre n’est pas déplaisante mais est nettement inférieure aux référence du réalisateur, et quel dommage de ne pas avoir surligné davantage le métrage avec la bande son ! Elle est excellente, une des meilleure de la filmographie de Fulci, mais malheureusement elle n’apparait que timidement au début et à la fin, et rien au milieu. Ça aurait donné tellement plus de punch et de vivacité à ce qui se passe à l’écran. Car si Fulci prouve encore toute sa maitrise dans les scènes horrifiques, en dehors de cela c’est tout de même trop plat.
Le scénario part sur une idée plutôt attrayante, mais le traitement ne va pas du tout. Mollesse évidente pour un film d’1 heure 20, on s’ennuie principalement à cause de l’incapacité évidente du réalisateur de présenter l’enjeu réel du film. Des gens se font tuer par un zombie, et entre deux meurtres il y a une masse de dialogues ! Alors c’est vrai, et c’est heureux, le film est bien méchant, très sérieux, aucun humour, aucun espoir, le film séduit par sa noirceur, mais ce n’est pas suffisant pour convaincre. En fait La Maison près du cimetière donne le sentiment d’avoir été vite emballé pour surfer sur le succès des films zombiesques, sans avoir un vrai propos de fond. Les qualités de Fulci ressortent parfois, mais trop rarement. Quelques moments sombrement poétiques se révèlent de temps en temps, comme le final, mais on est plus proche d'un Jean Rollin maladroit que de Paura ou L'Au-delà!
Le casting est emmené par une Catriona McColl qui se confronte donc encore une fois aux zombies ! C’est la seule qui surnage vraiment, malgré un jeu parfois un peu excessif, les autres acteurs se montrant souvent très moyens, et Paolo Marco souffrant à l’évidence d’un manque de charisme et d’une fadeur continuelle. Mais bon, ça n’a rien de franchement surprenant de voir un casting assez faible chez Fulci. Je dirai tout de même que Giovanni Frezza n’est pas trop mauvais, et il convainc même dans plus d’une scène.
En conclusion La Maison près du cimetière n’est pas un ratage entier. L’horreur est bien présente, il y a de bonnes scènes de meurtres, et on retrouve épisodiquement la maitrise du réalisateur dans le genre zombiesque. Mais ce n’est pas assez, c’est clair, pour que je donne la moyenne à ce métrage. 2.