Psychose IV conclue donc la saga. Un film qui se veut en réalité une prequelle au film originel, et qui s’avère surtout intéressant pour la genèse de Norman Bates qui nous est présentée. Reste que c’est assez faible.
En effet, le film reste d’un grand didactisme. Perkins passe son temps au téléphone, et le métrage alterne de façon très « mathématique » les allers-retours temporels un peu jusqu’à l’indigestion. On nous expose, mais finalement ça manque de force, de tension, de suspens, et le film peut facilement assoupir son spectateur compte tenu de la faiblesse de l’action générale. En clair, le film a choisi un angle d’attaque peu concluant pour rendre compte de l’origine du « héros », avec une narration peu fluide, et une tonalité presque consensuelle malgré l’horreur de certaines situations, ou le côté profondément malsain d’autres. C’est frustrant. Après, il y a de bonnes choses aussi, mais la fin, grandiloquente, ne plaira pas à tout le monde.
Le casting récupère Anthony Perkins, qui retrouve à la fois son rôle phare et signe l’une de ses dernières apparitions. Bon choix, l’acteur reste très bon, et malgré sa présence plus discrète ici que dans les précédents épisodes il se débrouille très bien. Henry Thomas endosse le rôle de Bates jeune et il est à mon sens la révélation du film, s’avérant réellement excellent dans la peau de son personnage. Le casting est complété par quelques acteurs connus, et surtout actrices : Olivia Hussey, une mère de Bates un peu innatendue et CCH Pounder, cette dernière montrant qu’elle a de réelles qualités de jeu.
Formellement ça reste téléfilmique, avec un Garris qui signe une réalisation assez plate, et qui n’est sûrement pas pour rien dans le sentiment de consensualité et de manque de transgression du film. Globalement Psychose IV ne retient pas spécialement l’attention sur ce point, avec toutefois des décors toujours corrects, et la bande son originelle intelligemment reprise. Le fait qu’on soit dans une prequelle permet aussi au métrage de donner quelques séquences « rétro », pas déplaisante, mais où le manque de budget limite les ambitions. A souligner qu’il n’y a strictement aucuns effets horrifiques.
Psychose IV est donc un film de genre assez moyen, qui pour ma part m’est apparu comme intéressant, mais sans relief particulier. Garris conduit sa petite barque avec une certaine expérience, mais il n’amène pas le grain de tension, de suspens, de force malsaine qu’on pouvait attendre d’un métrage brassant tour à tour des thèmes comme l’inceste, la nécrophilie, la folie meurtrière… Bref, c’est un film posé et assez lent qui s’est un peu trop laissé emprisonné dans la tonalité « didactique » d’un scénario qui se contente essentiellement d’exposer sans la faire vivre vraiment la genèse de Norman Bates. 2.5