Avis sur Pétrus

Juste après la Libération, alors que son projet de porter à l'écran le roman de son ami Joseph Kessel , "L'armée des ombres" est en panne (il ne se réalisera que vingt ans plus tard sous la direction de Jean-Pierre Melville) , Marc Allégret se retourne vers "Petrus", adaptation d'une pièce de Marcel Achard, spécialiste des comédies légères, refusée par la censure pendant l'Occupation. Achard écrira lui-même les dialogues du film à partir de l'adaptation de Marcel Rivet. C'est l'occasion pour Allégret de réunir autour de l'immense vedette qu'était Fernandel une brochette d'excentriques comme le cinéma français en consommait à grandes eaux dans les années 30 et 40. Ce sont donc Marcel Dalio, Pierre Brasseur, Jean-Roger Caussimon qui s'ébrouent en toute liberté devant la caméra d'Allégret, bien décidés à ne pas s'en laisser compter par Fernandel en matière de cabotinage ce qui n'était pas chose aisée. Inutile de préciser que le réalisateur a eu bien du mal à gérer les égos. Dans le même esprit, il faut noter une très courte mais fort réjouissante participation de Georges Dimeray, acteur de théâtre suisse connu pour son sens du grimage et son goût pour les farces. Au final cette histoire un peu loufoque où chacun est placé dans son emploi favori est fort réjouissante avec en atout charme une Simone Simon revenue d'Hollywood qu'Allégret son ancien amant avait dirigé à deux reprises à ses débuts ("Mam'zelle Nitouche" 1931 et "La petite chocolatière" en 1932). On ne s'ennuie pas une seconde et le public de l'époque friand de comédies après six ans de privations, réserva au film un accueil plus que respectable. Une réussite à consommer sans modération où le jeu de Fernandel fort justement contrebalancé par celui tout en verve et rouerie de l'immense Pierre Brasseur paraît bizarrement assez sobre.

Le film n'a pas mal vieilli avec quelques passages excellents, dont des dialogues sympas et des acteurs pour les servir. Il y a quelques temps plus faibles néanmoins.

Film méconnu de Marc Allégret avec pourtant un casting de choix. Fernandel en loyal ami mais dans un rôle moins "ingrat" et moins "niais" que ses rôles habituels. Simone Simon toujours aussi glamour dans un rôle de pauvre fille qui ne sait pas vraiment ce qu'elle veut. Pierre Brasseur en petit caïd. Mais le film repose sur un scénario précis où l'intrigue se déroule sans baisse de régime et sans oublier un habile triangle d'intérêt amoureux. Sans être transcendant notamment dans la mise en scène ça reste un très bon film. Il mérite d'être connu.

Est-ce un drame ? Est-ce une comèdie ? Tirè de la pièce de Marcel Achard, le "Petrus" de Marc Allègret n'est pas vraiment ce qu'on appelle un millèsime du cinèma français! Nous sommes plutôt dans le petit film mèconnu plein de finesse avec trois grandes vedettes d'antan : Pierre Brasseur, Fernandel et Simone Simon! L'amour de Petrus pour une jeune femme, avec pour toile de fond, les agissements de faux monnayeurs tels que Dalio en patron de cabaret montmartrois! Fernandel est Petrus, la victime! Un marchand de bons souvenirs qui photographie l'amour (« La minute de charme, le quart d'heure de rêve...souriez ! ») . Problème ? C'est un rôle qui ne lui convient pas! Les seconds plans sont heureusement bien choisis (Calvet, Caussimon...), le noir et blanc et les studios de Munchenstein en Suisse employès habilement dans les scènes de nuit et les règlements de comptes! C'est anecdotique mais Roger Vadim, âgè de dix-huit ans seulement - joue dans le film d'Allègret! A dècouvrir par le biais de OCS Geants...

Le photographe Pétrus (Fernandel) est blessé malencontreusement dans une rue de Pigalle par une balle de révolver tirée vers un amant volage (Pierre Brasseur) par une amoureuse dépitée et maladroite (Simone Simon). Epris de la jeune fille, Pétrus tente pourtant, en homme généreux, de favoriser ses amours avec le cynique danseur mondain que joue Brasseur.
Sur un sujet de Marcel Achard, qui signe des dialogues bien ciselés, Marc Allégret réalise un film un peu bancal, inabouti sans doute, tant au niveau des personnages que du scénario, qu'on jugera assez faible, voire artificiel. Dans la boîte de nuit du féroce Dalio -décor principal du film- quelques péripéties mineures (amourettes de danseuses, trafic de fausse monnaie) se greffent sur le sujet central et sentimental porté par son trio insolite Fernandel-Simon-Brasseur.
En réalité, Allégret ne semble pas savoir quel tour ni quel ton donner à l'intrigue. Fantaisiste, suivant le tempérament de Fernandel? Poético-réaliste, avec Montmartre, la mélancolie de Simone Simon et la mélodie de Kosma? Noir, avec les mauvaises manières de Brasseur et Dalio? Faute d'un sujet bien maîtrisé, c'est le métier des comédiens qui souvent fait la différence.

Un film qui accroche au début, puis se perd dans un scénario compliqué aux dialogues sans réel intérêt, totalement invraisemblable, et ne trouve jamais son style, entre policier, romance ou étude de mœurs. Un naufrage que des acteurs talentueux n’arrivent pas à éviter, même l’inspecteur final en faux Louis Jouvet.

Bonne surprise que ce film, ou Fernandel, pour une fois ne nous fait pas que rire. Oui, ici, il parvient à nous émouvoir dans cette comédie somme toute assez dramatique.
Le scénario est très bien construit et les acteurs sont imprégnés de leur rôle. Les décors fleurent bons les années 50 voire 40 que les nostalgiques y trouveront leur compte.
A voir par tous les amateurs de Fernandel et par les adeptes de comédies dramatiques