L'histoire vraie d'un groupe de jeunes resistants dans l'allemagne nazie. Le film est redoutable d'efficacité. Pas de superflu, une réalisation et interprétation nettes et sans fioritures. Des jeunes qui sont l'honneur d'un pays. A découvrir.
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4,5
Publiée le 23 février 2021
Le véritable héroïsme comme le martyre doit être imposé par le destin et non recherché. C'est un principe moral profond. Ce n'est pas le seul concept moral dans ce film allemand calme, digne et profondément émouvant qui résonne avec une signification pour le monde d'aujourd'hui. Une grande partie de la littérature et la plupart des films dépeignent l'héroïsme comme un acte dramatique avec des prouesses d'actions audacieuses et passionnantes. Ce petit film magnifiquement joué nous montre un héroïsme d'un autre genre une croyance inébranlable en la justice, une loyauté envers la conscience personnelle et une conviction jusqu'à la mort de la réalité de l'idée de liberté. Sophie Scholl les Derniers Jours est aussi troublant qu'émouvant. On peut se demander combien d'entre nous dans des circonstances similaires auraient le courage de s'opposer au poids du conformisme social renforcé par une atmosphère de peur et une application implacable de la force meurtrière. De l'héroïsme en effet au service d'une croyance dans le droit ultime à la conscience personnelle et dans l'indestructibilité de l'idée de liberté dans la justice...
C est un beau film qui a su montrer de manière éprouvante comment fonctionnait la résistance allemande au pouvoir tyrannique des nazis. Des dialogues incroyables au cours de face à face entre ennemis électriques. Je le déconseille aux moins de 7 ans. 4/5
SOPHIE SCHOLL LES DERNIERS JOURS (2006): Munich, 18 Février 1943, Sophie Scholl et son frère Hans sont arrêtés par la Gestapo pour avoir propagé des tracts anti-nazis dans le hall de leur université. Un interrogatoire bien mené, qui permettra de dresser le portait de Sophie Scholl, membre de la Rose Blanche, un mouvement de jeunes résistants étudiants allemands réclamant la chute du troisième Reich. Un film tiré d'une histoire vraie, dénonçant pour cette époque une politique Allemande totalitaire interdisant toute liberté de parole, un peuple soumis à une guerre qui s'enlise et perdue d'avance, des tribunaux effrayants par leurs débats houleux et faisant la part belle aux méthodes expéditives. Une réalisation réaliste, grâce à des acteurs investis, surtout Julia Jentsch dans le rôle de Sophie Scholl, qui arrivera à montrer plusieurs facettes intelligentes de ce futur symbole de liberté Allemande ( les alliés utiliseront ses tracts).Un belle hommage pour cette jeune fille que l'on retrouvera en photo dans le générique de fin, qui a parlé pour une majorité de gens qui pensaient comme elle, mais qui craignaient les représailles. Un film en version original, sous-titré en Français, au plus proche de la vérité, avec cette impression de documentaire dont l'objet pourrait être aussi: une société emprisonnée par la crapulerie nazie. Prenant et passionnant.
Magnifique histoire vraie , très bien raconte dans ce film poignant et bouleversant . Sophie Scholl, notre Antigone moderne, un modèle pour les jeunes de 7 à 99 ans
Sur la forme, malheureusement cela ressemble à un téléfilm allemand, coloré comme un Derrick des années 70 et des acteurs qui jouent comme s'ils allaient mourir à la fin de la scène (zut, c'est le cas...). Sur le fond, sujet intéressant et hommage nécessaire à une fille de 23 ans (et à son frère aussi, les autres impliqués n'apparaissent quasiment pas) qui a choisi de se battre avec les mots contre la dictature en cours dans son pays, jusqu'à donner sa vie. A voir une fois, pour le souvenir de son courage et pour connaitre son histoire.
Quelle émotions de suivre le chemin de ces jeunes qui s'engagent à assumer pleinement leurs convictions pour défendre l'essentiel qu'ils reconnaissent plus grand que leur propre vie.
La première heure se révèle peu entraînante et trop calibré, il manque à ce film l'essence même de son propos, de la vie ! Le ton remonte dans la seconde partie, le dernier interrogatoire de Sophie Scholl par l’enquêteur Mohr parvient à réveiller la conscience et donne à l'avenir un tournent trop attendu et en cela bien dramatique ... Rébarbative mais non moins utile, un peu trop de simagrée et trop peu de cinéma dans ce sujet qui en méritait bien tant ! Cet création reste malgré ces égarements un moment bouleversant.
Comme pas mal de monde j'ai été introduit à l'histoire de Sophie Scholl en cours d'allemand. On avait même regardé en fin d'année la première moitié de ce biopic, qui m'avait suffisamment plu pour me donner envie de voir la suite, un certain nombre de mois plus tard. Mais entretemps, j'ai eu l'occasion de voir plusieurs films sur la résistance, et il faut bien dire que le film de Marc Rothemund souffre de la comparaison. Sans surprise, le long-métrage présente toutes les défauts du biopic de base. La mise en scène est profondément académique et se contente de montrer l'action, sans vraiment chercher à l'épauler. On peut reprocher la même chose à la bande originale, de la soupe musicale qui, lorsqu'elle se fait entendre, ne rend pas service à la scène. Son utilisation la plus mémorable reste le moment où les Scholl distribue les tracts à l'université, accompagnés d'une musique digne d'une phase d'infiltration dans un jeu vidéo. Les événements du film manquent donc de relief et empêchent les quelques symboles présents dans l’œuvre d'avoir une portée significative. Seules restent les scènes d'interrogatoires, qui possèdent une construction intéressante. Le réalisateur a eu la bonne idée de filmer ces entrevues en longues séquences ininterrompues, rythmé par des dialogues assez efficaces. Ainsi, la pression psychologique exercée par les nazis sur Sophie Scholl grandit et devient palpable, rendant sa détermination de plus en plus intéressante. Cette réussite provient sans doute du fait que ce biopic se base sur les véritables interrogatoires, comme il est précisé en début de film. Je ne sais pas à quel degré le réalisateur est proche de la réalité, mais je pense qu'on peut lui reconnaître une certaine honnêteté historique, et émotionnelle. Rothemund représente un pays divisé en confrontant les points de vue sans manichéisme et en exposant le fonctionnement du parti (la prison, le tribunal populaire nazi) sans tomber dans l'émotion facile (l'interprétation assez forte de Julia Jentsch joue beaucoup). En somme, Sophie Scholl, les derniers jours propose une introspection du personnage principal intéressante, mais la mise en scène reste piégée dans un académisme fatiguant. Cela empêche le long-métrage d'être inoubliable, sans pour autant être désagréable. Idéal pour un cours d'allemand, en somme.
Pas génial, pour moi. Une mauvaise immersion dans le film, beaucoup de longueurs, du mal à accrocher aux personnages, les interprétations sont trop neutres, la mise en scène fait très téléfilm et l'histoire relatée ici est retransmise de façon souvent surjouée. J'ai eu de la peine à exprimer de l'émotion alors que Sophie Scholl est une personnalité phare de la résistance allemande anti nazie.
La Rose Blanche, ou ce groupe d'étudiants vaillants ayant résisté au Reich reçoit ici un bien piètre hommage… Sous couvert de réaliser un film historique, Marc Rothemund réalise en vérité rien d'autre qu'un film dégoulinant de bons sentiments lourdingues (on voit Sophie Sholl prier toutes les cinq minutes et dire à l'inspecteur qui l'interroge qu'elle est «fière d'avoir écrit des tracts contre le régime nazi» avec une allure ridicule, les cheveux presque au vent) et de pathos (Sophie Scholl, pendant qu'elle est en prison, ne cesse de regarder le Ciel (toujours pour implorer la miséricorde divine), bleu et avec beaucoup de soleil alors même qu'on est en février…) ce qui rend le tout absolument indigeste et étouffe-chrétiens si j'ose dire (ce serait plutôt étouffe-protestants ici…). On passera aussi sur les dialogues abscons («Le soleil brille encore!» crie Sophie Scholl avant d'être emmenée à l'échafaud, avec pour accompagnement musicale une horripilante et niaise succession de petite notes de piano très espacées qui donnent l'impression que le temps s'étale comme un gâteau gras et qui évoquerait presque les désastreuses composition d'Eric Serra pour Besson (pour "Léon" en particulier et toutes ses compositions en général), la reconstitution toc (les immeubles fleurent bon le carton et la photo est d'une hideur à faire sauter "Le Pianiste" au plafond, c'est tout dire !) et, bien entendu, les longueurs infinies. Du travail de sagouin, de la pornographie émotionnelle, qui atteint son point culminant lors de la dernière visite de Scholl à ses parents, au parloir, où Rothemund nous arrache à grand renfort de gnangnantise des larmes de midinette. Sophie Scholl méritait, elle et ses camarades, tellement mieux !
Soucieux de réhabiliter l’héroïne de la résistance allemande, et à travers elle toute la part de la population opposée à l’hégémonie nazie, le jeune réalisateur Marc Rothemund a choisi d’axer son film sur la dernière semaine de Sophie Scholl, de son arrestation à son exécution. Le gros du récit repose sur ses interrogatoires avec un inspecteur de la Gestapo, au cours desquels les deux personnages débattent de leur vision de la situation politique de leur pays, puis d’une scène de tribunal criarde. Des dialogues pas forcément subtils mais qui permettent de mettre en place un prétoire anti-hitlérien pétri de bonnes volontés mais trop didactique pour être marquant. Sans chercher à iconiser la jeune martyre en tant que symbole de l’opposition au totalitarisme, le scénario tire tout de même beaucoup sur la corde sensible. La sobriété de la mise en scène, conçu comme un huis-clos, n’empêche qu’il s’agisse d’un téléfilm dans l’esprit du cinéma allemand contemporain qui aime tant à revenir sur les pages les plus douloureuses de son histoire.
Ce film met la lumière sur la Résistance allemande pour condamner le régime totalitaire nazi alors que la majorité des autres films de ce type parle du racisme et de l'antisémitisme nazi. Donc pour moi, ce film se distingue.
Par ailleurs, ce film est évidemment émouvant par rapport au destin des personnages. La musique accentue cette émotion. Elle joue un rôle important. Je pense d'ailleurs que la meilleure scène est celle du procés grâce à son intensité.
A noter aussi la richesse et la subtilité des dialogues. Comme la dernière phrase de Sophie Scholl : "le soleil brille encore".
Le réalisme est aussi de rigueur. En effet, on sent l'authenticité de chaque scène grâce au bon jeu des acteurs ou encore grâce aux détails comme les drapeaux nazis sur les murs de l'université.
Ceci dit, à mon goût, la scène de l'interrogatoire est un peu longue et devient ainsi lassante..
En résumé, de mon avis, ce film nous tient en haleine du début à la fin et on compatit avec les personnages.
Un film qui retrace efficacement les derniers jours de cette grande figure de la résistance allemande face au nazisme. On y saisit bien tout le courage, l'intelligence et l'humanité du personnage, restée sereine et fière de ses actes jusqu'au bout. Ce film est en quelquesorte d'ailleurs une manière de rendre quelque peu justice à ces jeunes et dignes combattants qui composait ce mouvement. Les scènes d'interrogatoirs,basées sur des archives, sont d'une grande profondeur psychologique et politique à l'intérieur d'un film qui ne faiblit jamais mais dont on peut peut être regretter un quadrillage scénaristique assez conventionnel.