Pour créer et composer ce Président, Lionel Delplanque s'est inspiré des Présidents de la Vème République, excepté Georges Pompidou, sur lequel la production ne disposait que de peu d'écrits. Ainsi le discours "Un continent humilié, un continent martyrisé..." fait référence au célèbre discours du général Charles de Gaulle à la libération de Paris. La phrase que prononce Albert Dupontel à certaines personnes de son entourage "Vous n'êtes pas le meilleur, vous êtes le seul", était un leitmotiv que Valéry Giscard d'Estaing répétait aux jeunes loups qui l'entouraient. La réprobation des anglicismes, tel "marshmallow", est inspiré par François Mitterrand.
Dans le film, Albert Dupontel a une faiblesse, une faille dans sa stature d'homme d'Etat, il a la phobie de la lumière. Le réalisateur Lionel Delplanque explique que celle-ci est liée à deux enjeux, visuel et symbolique. Le début du film est "très lumineux en Afrique jusqu'à l'explosion de la voiture qui entache le Président. La lumière, c'est sa jeunesse enfouie. Et le pouvoir, sa part d'ombre. La phobie ophtalmique du Président permettait également de plonger le film dans une ambiance de clair-obscur".
François Mitterrand s'est entretenu de longues années avec Jean-Pierre Elkabbach. Le président socialiste ne supportait pas les anglicismes et n'hésitait pas à le faire savoir. Le réalisateur Lionel Delplanque s'est inspiré de ces entretiens, notamment un censé être off, que l'on retrouve dans le film. Dans cet entretien, le président s'emporte envers l'une de ses assistantes qui s'était laissé aller à prononcer un anglicisme. Extraits :
"OK Monsieur le Président !
-OK? Pourquoi OK? Ce n'est pas la première fois que je vous le fait remarquer ! Pourquoi recommencer?
-Parce que j'ai eu tort Monsieur le Président."
Pour ce rôle, l'acteur de Bernie, a étudié attentivement toute la documentation que lui envoyait son réalisateur. "Je n'ai cessé de lui envoyer des livres, des coupures de journaux, des documentaires qu'il dévorait littéralement. Mitterrand, le Roman du Pouvoir de Patrick Rotman, VGE, le Théâtre du Pouvoir de William Karel", explique Lionel Delplanque. Cette préparation et ce travail en amont ont permis à Albert Dupontel de découvrir "avec effroi" qu'il y avait un Président en lui.
Pour donner une impression de réalisme aux décors présidentiels, Lionel Delplanque a profité des Journées du Patrimoine pour visiter l'Elysée, en guise de repérages. Cette visite lui a permis de se rendre compte qu'il ne pouvait filmer la grandeur et la décadence du pouvoir que dans des décors "réinventés à partir du réel, et donc forcément stylisés. Le bureau du Président a été reconstitué au château de Voisin pour les intérieurs et, pour les extérieurs, au château de Champs de Marne (dessiné par le même architecte que l'Elysée). Le bureau présidentiel a été conçu selon deux modèles, celui "de Jacques Chirac (avec les références africaines et les éléments arts premiers) et de François Mitterrand (conçu par un designer contemporain)".
Dans le film, cet article est plusieurs fois mentionné. Il s'agit d'un texte de loi voté d'après une proposition de Pierre Mazeau, ancien vice-président de l'Assemblée Nationale, suite à une promesse de Jacques Chirac, qui permettrait au Président du Sénat de destituer le Chef de l'Etat, en cas de manquement à sa fonction.