L'Homme de chevet est l'adaptation du livre d'Eric Holder datant de 2002. Cet écrivain n'avait jamais été repris pour le cinéma. Alors quelle jolie coïncidence de voir, la même année, quelques semaines plus tôt, un autre de ses ouvrages montré sur grand écran : Mademoiselle Chambon de Stéphane Brizé avec un autre couple de légende Vincent Lindon et Sandrine Kiberlain dans le rôle éponyme de l'institutrice.
En 2005, le réalisateur avait déjà tenté de porter le roman de Holder à l'écran. A l'époque, il s'intitulait Percussion et avait comme tête d'affiche Béatrice Dalle et Jo Prestia.
Le couple Christophe Lambert-Sophie Marceau est certes un couple de cinéma, mais depuis La Disparue de Deauville, c'est aussi forme un vrai couple d'amoureux. Ils ont longtemps refusé de jouer sur un plateau comme sur une scène avec cette relation. "Je ne voulais pas qu'on fasse un film ensemble, qu'on utilise notre vie privée, c'était très clair, explique l'actrice. Mais quand elle a reçu le scénario de L'Homme de chevet, elle a tout de suite changé d'avis. C'est un des plus beaux scripts que j'aie lus de toute ma carrière. J'ai demandé à Christophe d'en prendre immédiatement connaissance, et il l'a lu à son tour deux fois d'affilée. Nous avons trouvé très joli qu'on nous propose cette histoire tellement inattendue par rapport à notre couple. Pour le réalisateur Alain Monne, il était évident que le couple crèverait l'écran :"Je savais qu'il y avait entre eux une histoire d'amour magnifique. Et je soupçonnais que la caméra saisirait des regards et des moments de vérité.
Evidemment, chaque rôle au cinéma appelle à une préparation particulière. Pour L'Homme de chevet, le travail opéré par Sophie Marceau a surtout consité à comprendre qui était Muriel. "C'est une femme de tête brisée dans sa chair. Je l'imaginais avant son accident (...) Je la sentais dans un tourbillon de vie, faite pour le rire, gracile, légère, explique l'actrice avant d'ajouter et [elle] se retrouve soudain clouée dans un lit. La voici lourde, terrienne". Dès lors le travail la façon d'appréhender le handicap prend le dessus ; il faut comprendre les réactions que peuvent avoir les patients. "Les malades ne prennent pas de gants. Ils disent souvent les choses de manière très directe et très provocatrice puisqu'il ne leur reste rien. (...) Seuls demeurent ... les mots d'esprit. Alain m'a tout de suite précisé qu'il ne tournait pas un documentaire hospitalier et que restituer l'esprit de l'infirmité suffirait " précise Sophie Marceau. Ainsi, l'actrice a visionné beaucoup de films sur différentes tétraplégies et a rencontré une jeune femme qui avait connu l'handicap. Grâce à cela, Sophie Marceau a entrevu que l'infirmité est une chose très personnelle : "Chacun est tétraplégique "à sa façon", si j'ose dire".
Pour la deuxième édition du Festival du Film Francophone d'Angoulême, c'est le film d'Alain Monne, L'Homme de chevet (aussi en compétition) qui fait l'ouverture. Il obtint le Prix du Public.