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    Edmond
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    AMANO JAKU
    AMANO JAKU

    321 abonnés 797 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 16 mars 2016
    Je continue ma lancée sur les films de Stuart Gordon...En 2003, ce dernier fit prendre à son œuvre un virage à 180° en laissant derrière lui l'horreur fantastique pour se consacrer à une horreur bien plus réelle ancrée dans la vie quotidienne. Ce revirement s'obtempérera avec son étonnant "King of the Ants". Et c'est avec "Edmond" qu'il continua sa voie. Cette fois ci on s'intéresse à un cadre supérieur propre sur lui et marié qui, après une visite chez une voyante, réalise alors qu’il a toujours mené une vie banale et monotone. Sous le choc de cette révélation, il décider de quitter l’ennui rassurant de son foyer pour aller traîner dans les bas-fonds undergrounds de la ville. A défaut de s'y trouver lui-même, c'est un monde sombre et brutal dont on ne ressort pas indemne qu'il va découvrir...La première chose qui marque dans ce film, c'est le choix délibéré de nous laisser dans un certain flou pour nous faire comprendre que l'intérêt du film réside dans ce qu'il va arriver et non dans ce qu'il s'est déjà passé : on commence par la scène de la voyante puis par la prise de conscience de Edmond ; mais à aucun moment on ne cherchera à nous décrire le quotidien que connaissait notre héros jusqu'à aujourd'hui ainsi que les éventuelles causes qui l'aurait poussé à prendre cette fameuse décision. La démarche est simple : nous devons rester neutre vis-à-vis de Edmond et n'éprouver aucune sorte de compassion envers lui afin de pouvoir avoir un œil le plus objectif possible sur tout ce qui va lui arriver. Ce détachement vis-à-vis de son personnage principal, Gordon l'avait déjà expérimenté avec succès sur "King of the Ants" ; et, comme c'était le cas pour Sean, nous acceptons finalement le choix d’Edmond et le suivons sans réticence dans son odyssée nocturne. Malheureusement pour lui, l'aventure d’Edmond va vite tourner en cauchemar et c'est une lente mais sûre descente aux enfers qui l'attend de pied ferme : au fur et à mesure qu'il découvre de nouveaux lieux encore plus glauques que ceux précédemment visités (chacun étant représenté par des couleurs criardes, notamment le rouge afin d'illustrer le côté infernal du voyage de notre protagoniste), Edmond va devenir une incarnation vivante de la métaphore d’une société consumériste, aseptisée et dépravé qui est rongée de l'intérieur par les vices qu'elle véhicule (racisme, luxure, violence...). Il va alors perdre totalement ses repères puis succomber à ses plus bas instincts jusqu’à l'ultime point de non retour. En regardant "Edmond", je ne peux m'empêcher de trouver quelques similitudes dans le nihilisme avec une partie de l'œuvre de Martin Scorcese : Edmond n'est pas sans me rappeler les personnages principaux de "Taxi Driver ", "After Hours" et "A Tombeau Ouvert". Outre son sujet et son développement, l'autre grande force du film est son acteur principal : William H. Macy trouve ici un rôle à la hauteur de son talent et prouve qu'il fait définitivement parti du gratin d'Hollywood. En effet, il incarne parfaitement avec intensité ce brave type un brin paumé qui semble faire une grosse crise de la cinquantaine mais qui devient peu à peu un sociopathe de plus en plus effrayant et incontrôlable qui cède sans retenue à toutes les plus viles pulsions comme le ferait un animal acculé. Une sacrée performance ! Et tout autour de lui, pour incarner ces chimères infernales qui vont le pousser au vice, on pourra se délecter par les superbes et affriolantes Bai Ling, Denise Richards et Mena Suvari : un vrai régal pour les yeux !! Bref, "Edmond" est un film qui ne laisse pas indemne car il fait mal, mais vraiment mal : ce qui arrive au héros est une illustration ultra réaliste de ce qui peut nous arriver à tous dans les mêmes conditions, à savoir un moment de notre vie où on remet absolument tout en cause, provoquant ainsi l'explosion de notre petit univers douillet en nous poussant vers nos plus bas instincts. Après, "King of the Ants", Stuart Gordon réussit à nouveau de mettre en image un incroyable dérapage incontrôlé : je pense qu'il a enfin trouvé sa voie...
    jamesluctor
    jamesluctor

    132 abonnés 1 704 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 mars 2011
    Je crois qu'il serait amusant de regarder mes notes pour chaque film de Stuart Gordon. Je lui ai toujours mis 4 étoiles au moins. Voilà un réalisateur qui arrive avec de maigres budgets et des pitchs bancals à filmer des films qui ont des tripes. Edmond, c'est un type, la quarantaine bien sonnée, qui se demande un peu ce qu'il fout là, dans sa vie de bureau, à parler de rien avec sa femme ou ses potes. Et paf, sur un coup de tête, il décide de repartir à zéro. Mais il tente de se relancer dans un monde séduisant, mais dont il ignore les règles. Le pitch, c'est ça. Mais Stuart réussit l'improbable : rendre tangible des comportements que l'accumulation rend de plus en plus frustrant. La frustration : voilà le don de Stuart. Où des dialogues banals prennent un vrai sens, et tissent des rapports sociaux pas forcément logiques, mais qui ont des tripes, et qu'on accepte en tant qu'homme (surtout avec une bière en main). Un film qui au final n'a rien d'impressionnant, mais dont la vigueur du propos et l'accumulation des détails relèvent immédiatement la valeur, le faisant planer loin au dessus des productions classiques. Stuart, tu es mon génie, continue de taper dans ce cinéma, tu y excelles...
    Gustave Aurèle
    Gustave Aurèle

    134 abonnés 2 415 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 juillet 2020
    Il y a beaucoup de Chute Libre dans cet excellent film, William H. Macy nous offre une prestation impeccable.
    Julien D
    Julien D

    1 193 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 31 janvier 2012
    La descente en enfer de ce petit cadre est inéluctablement comparable à CHUTE LIBRE. Cependant, ici le racisme ne provient pas du scénariste mais uniquement de son personnage qui découvre les bas fonds de la ville et ses codes qui lui sont hostiles. Ce rôle intense attribué à William H. Macy est un symbole de la peur ancrée en chacun de nous mais également de notre soif de liberté qui, l’une comme l’autre, poussée à leur paroxysme ne pourra nous entrainera que jusqu’à l’impardonnable.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 167 abonnés 4 163 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 28 juillet 2014
    Une descente aux enfers filmée avec une froideur à faire peur. C’est d’ailleurs ce qui fait la force du film. William nous offre encore une fois une performance troublante qui confirme tout le bien que la critique pense en général de ses prestations. La scène initiale de la rupture avec sa femme est un modèle du genre et nous donne immédiatement le ton de ce que sera le film. Décidé à changer de vie après avoir rencontré une cartomancienne, Macy s’enfonce dans le lucre du monde de la nuit sans en connaître puis sans en accepter les règles. Il semble vouloir faire subsister le même ordre qu’il avait instauré dans sa vie de bourgeois mais le problème c’est que la règle de ce monde est justement l’absence de règle. C’est ce qui va précipiter notre homme dans la folie meurtrière qui s’exprimera d’abord sur un maquereau noir qui tente de l’escroquer et enfin sur une pauvre serveuse qui aura eu le malheur de le suivre dans une chambre d’hôtel pour l’écouter délirer sur l’ordre nouveau qu’il entend donner à sa vie. La leçon est simple : chacun ne peut pas sortir de son cadre et il ne faut pas trop s’interroger à cinquante ans sur le sens de sa vie car on est souvent le produit de son moi profond et s’extirper brutalement des chemins suivis pendant tout une vie peut mener à la pire des catastrophes voire à la folie par une exposition trop brutale à des choses que l’on réprouve au plus profond de soi. Inquiétant mais salutaire.
    🎬 RENGER 📼
    🎬 RENGER 📼

    7 128 abonnés 7 478 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 août 2008
    E-NOR-ME ! Cette virée en enfer auquelle William H. Macy est confronté est d’une incroyable violence, tant par les images, les propos ou par les réflexions auquel le personnage principal est confronté !
    Un homme (un quadragénaire) bien sous tous rapports, qui du jour au lendemain plaque sa femme froidement parce qu’il ne l’aime plus, se découvre enfin libre.
    Libre de penser, d’évoluer, on le retrouve dans les quartiers chauds d’une métropole. Arpentant en pleine nuit les sex-shop à la recherche de prostituées en tous genres.
    Edmond n’a pas sa place au sein de la société, en changeant de vie, il espère enfin répondre à ses attentes, mais au final, après une folle nuit de débauches, de déboires, de bastons, etc, c’est finalement en enfer qu’il se fera une place. Ce DTV de 2005 regorge de surprises, William H. Macy en impose en tête d’affiche, face caméras pendant près d’une heure trente, le tout sans temps mort, il s’en prend véritablement plein la gueule (et nous aussi par la même occasion !). Un rôle puissant pour un film qui l’est tout autant mais qui aurait mérité un bien meilleur avenir que celui auquel il est destiné !
    Yannickcinéphile
    Yannickcinéphile

    2 373 abonnés 4 412 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 17 juillet 2015
    Un film solide que cet Edmond, mais peut-être un peu trop brusque pour vraiment être très marquante compte tenu de son propos.
    Le film peut indéniablement compter sur un excellent William H. Macy. Si ce dernier est solidement épaulé par des seconds rôles de qualité, notamment un très séduisant casting féminin, seul Macy a vraiment une place importante, les autres acteurs se contentant d’apparitions plus ou moins utiles. Macy est remarquable, surtout dans la dernière partie, et il porte cette déchéance progressive de son personnage au fur et à mesure avec un talent certain. Il aurait toutefois pu être bon de donner une première partie un peu plus longue pour davantage construire le personnage en question.
    Le scénario souffre à mon sens d’une durée un peu trop restreinte qui conduit à un métrage trop souvent elliptique. Pas désagréable car doté d’une histoire forte, de scènes marquantes, Edmond reste néanmoins court (1 heure 20), et il passe vite, ce qui donne une impression générale de superficialité, de coup de vent pas forcément adapté à la percussion du propos. La première partie est frappante en la matière. Par ailleurs on sent un peu la dimension théâtrale du film qui s’inspire d’une pièce à la base.
    Visuellement solide travail de Stuart Gordon. Ce dernier échappe à son temps, et Edmond ressemble à ses films du début des années 90. Une esthétique froide, avec des rues sombres, poisseuses, des néons à tout va, des couleurs criardes à l’occasion, l’ambiance a vraiment un côté rétro pas désagréable en fait et qui convient fort bien au style du réalisateur. Ce dernier maitrise, et même dans la bande son on a aussi ce côté rétro, avec entre autre un thème jazz bien choisi et un peu trop rare à mon sens. A noter que pour une réalisation Gordon ce film n’est pas d’une grande violence visuelle, mais on reste sur du film sérieux, forcément réservé à un public qui sait à quoi s’attendre tout de même.
    En sommes pas le meilleur Gordon. Le film aurait mérité un peu plus de durée, pour être mieux creusé et paraitre moins superficiel. Reste un exercice esthétique de qualité, et un fond avec des idées intéressantes, le tout emmené par un casting de choix. Je donne 3.5.
    moonboots
    moonboots

    57 abonnés 1 322 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 5 février 2014
    Il y a le meilleur et le pire avec Stuart Gordon, ici on s'ennuie sec
    zhurricane
    zhurricane

    81 abonnés 1 336 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 23 janvier 2016
    William H. Macy est t rès bon, mais la réalisation du film est très laide. A côté de ça, le film est un bon moment dans les arcanes de la noirceur et de la débauche. Le film est vraiment mystique par moment, mais ça manque vraiment de finalité. Dommage, car j'aimais vraiment certains passages et scènes qui nous questionner sur notre liberté et nos choix. Après la violence est trop gratuite à mon gout.
    JR Les Iffs
    JR Les Iffs

    72 abonnés 1 151 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 10 mai 2019
    Un film assez horrible dans son déroulement inéluctable. Le personnage principal, un type à moitié dingue et incompréhensible, qui a un comportement incohérent voire totalement irréaliste, va aller juqu'au bout dans sa déchéance. Noirceur absolue, intérêt cinématographique plutôt faible, seul résiste la performance d'acteur du personnage principal. Film interdit aux dépressifs...
    totoro35
    totoro35

    101 abonnés 1 787 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 2 septembre 2010
    D'après une pièce de David Mamet, Stuart Gordon accouche ici d'une virée nocturne bavarde et sans grand intérêt, n'exploitant jamais son casting, pas franchement aidée par un personnage principal agacant.
    Jérémy J.
    Jérémy J.

    14 abonnés 724 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 6 octobre 2020
    C'est rare que je le dise aussi brutalement, mais ce film a pour moi tout simplement aucun intérêt. L'histoire ne raconte rien d'original, ni d'intéressant. Et le peu de chose qu'elle raconte est très mal raconté. Cette histoire inintéressante est accompagnée de dialogue plat et d'un jeu d'acteur moyen. Le réalisateur a aussi réussi un coup de maitre en rendant son film totalement déséquilibré. En effet, le film commence brusquement (on ne comprend pas pourquoi le protagoniste en arrive là), ensuite le "milieu" du film est interminable et sans intérêt et on termine à nouveau brusquement (sans vraiment de chute, les scénaristes ont dit on arrête là et donc ça se stoppe). Soit je suis passé complètement à côté du film, soit il n'y a vraiment rien de bon. Bref, d'après moi il n'y a rien à sauver de ce film.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 24 juillet 2010
    Entre Taxi driver et Chute libre, l'histoire d'un quadragénaire blasé qui décide, un soir, de prendre son pied et de plonger dans les zones d'ombres de la société. Il découvre le vice et le danger sous toutes leurs formes...
    Quelques scènes fortes, un thème très intéressant et un William H.Macy toujours aussi parfait.
    Dommage que le film soit si court et tourne aussi rapidement en rond. Edmond , à l'image de son anti-héros, se termine dans une certaine confusion et ne débouche que sur le néant.
    Pierre L.
    Pierre L.

    20 abonnés 73 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 novembre 2014
    Stuart Gordon avait forgé son identité de cinéaste et habitué son public de par ses nombreuses adaptations et inspirations de Howard Phillips Lovecraft. En effet, l'écrivain, parmi quelques autres du genre, lui ont en quelques sortes ouvert les portes du cinéma de la science-fiction horrifique, pour en réaliser quelques essais notoires, dans l'ombre de John Carpenter et David Cronenberg, pour rester dans la même époque. On en retient notamment Re-Animator, From Beyond ou encore Dagon. Il a généralement réussi à marquer un public bien spécifique, lui octroyant un bon nombre de fans, tout en restant largement à l'écart du show-business.

    Avec Edmond, Stuart Gordon semble avoir emprunté une toute autre voie, laissant derrière lui pratiquement tout ce que faisait son identité de cinéaste si particulière. Ici, il n'y a pas d'expérience scientifique ni d'horreur organique ni d'hallucination. Au contraire, le réalisateur se concentre sur un sujet bien plus actuel et rationnel, élabore ses questionnements sur la socialisation de l'Homme, sa quête du bonheur, ses frustrations et sa déchéance. Visiblement, le changement, c'est maintenant et Gordon emprunte librement les chemins établis par Scorsese et Ferrara en implantant son personnage principal au milieu des rues new-yorkaises, en pleine nuit, accompagnée par une aire jazzy permanente.

    S'il est possible d'y trouver la moindre similitude avec les antécédents du réalisateur, c'est bien au niveau du budget. Avec le strict minimum, Stuart Gordon élabore en main de maître une "épopée" urbaine sombre et fascinante, opérée par un William H. Macy mémorable. La marche nocturne et progressive d'un homme las de sa vie monotone, au questionnement existentiel et aux agissements démesurés laisse au spectateur une abondance d'interrogations sur son existence et sa destinée. Il en dégage du personnage principal une telle force humaniste que chaque dérangement ressenti de par ses manigances en devient un brin compréhensible, malgré son caractère imprévisible.

    Stuart Gordon signe probablement ici son film le plus abouti. Il livre une odyssée humaine des plus sombres et des plus pessimistes. La révolution d'un homme, incompris par la société, sujet d'une véritable révélation qui lui octroie cette quête de bonheur permanent, ce sentiment d’accomplissement. Une descente aux enfers progressive et philosophique sur l'instinct humain primaire, rongé par son désir de domination et rattrapé par ce qu'il a construit. Edmond frise le chef-d'oeuvre mais garde son identité grâce à cette aura, si infime soit-elle, de film indépendant à la sincérité garantie.
    Mia Wallace
    Mia Wallace

    13 abonnés 507 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 25 avril 2022
    Un film très marquant, William H. Macy porte le film sur ses épaules. L'histoire est prenante, haletante. L'ambiance est plutôt bien maîtrisée, glauque et oppressante. A ne pas mettre dans toutes les mains !
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