Ma vie en l'air est "doublement" un premier film, pour son réalisateur Rémi Bezançon et pour la productrice Isabelle Grellat. Avant d'aller nager ensemble dans le grand bain, tous deux ont pataugé dans le petit bassin d'où sont sortis deux courts métrages, Vikings et Paraboles.
Rémi Bezançon a construit l'histoire de Ma vie en l'air autour d'une de ses phobies et de son aspect comique : la peur panique de l'avion, dont souffre Yann Kerbec, le héros du film.
Les noms des personnages ne doivent par ailleurs rien au hasard, ce sont des références directes à la vie du cinéaste. Par exemple, Bruno Castelot, le commandant de bord du film incarné par Didier Bezace, est le nom emprunté au banquier du réalisateur.
La transmission dans la relation père-fils est un des thèmes de prédilection de Rémi Bezançon, qui l'avait d'ailleurs traité dans ses deux courts métrages précédents sous différents angles. Dans Ma vie en l'air, ce thème se matérialise dans la Ford Mustang 1967 que Yann hérite de son père. "Chaque fois qu'il la conduit, son passé ressurgit immanquablement, explique le réalisateur. Jusqu'à ce qu'il décide de regarder la route autrement..."
Etant impossible de tourner dans un véritable simulateur de vol pour des raisons de sécurité post-11 septembre, le chef décorateur Maamar Ech Cheikh a reconstruit en studio un simulateur entièrement opérationnel, sur vérins hydrauliques et piloté à distance par un passionné d'aviation. Pour ces scènes très techniques, il était important que les comédiens soient plongés dans un environnement réaliste.
Sachant que sa relation avec celui qui allait se glisser dans la peau de Yann Kerbec serait fusionnelle, Rémi Bezançon s'est mis à rechercher un acteur avec qui il pourrait s'entendre artistiquement et humainement. En faisant connaissance, Vincent Elbaz et lui ont découvert qu'ils avaient exactement le même âge, plein de choses en commun et quelques "Yann Kerbec" dans leurs entourages respectifs. "Nous ne nous ressemblons pas physiquement, explique le cinéaste, mais je me suis immédiatement reconnu en lui, de même qu"il a dû se reconnaître en moi, puisque j'ai découvert au montage qu'il s'était inspiré de certaines de mes mimiques pour incarner le personnage de Yann Kerbec."
De l'aveu même du réalisateur, la scène la plus complexe à élaborer a été la journée de Ludo en accéléré. "Nous avons tourné un plan séquence d'une demi-heure filmé à une image/seconde, explique-t-il. Pour que dans le même plan, le jour se lève et se couche, le chef opérateur Antoine Monod a conçu un éclairage sophistiqué installé sur un rail de travelling motorisé. J'ai dirigé Gilles Lellouche pendant la prise et ça donnait : "Là, tu te réveilles, là, tu te roules un joint... Maintenant, tu vas regarder l'aquarium... Tu te recouches."
Jonathan Zaccaï était initialement pressenti pour camper Ludo dans Ma vie en l'air, mais refusant de jouer les "faire-valoir" de Vincent Elbaz, il laissa sa place à Gilles Lellouche.