Je suis en général sensible aux films à l’humour absurde, mais là il faut reconnaitre que ce n’est pas du tout imaginatif, et qu’en dehors de quelques rires, souvent par la témérité totale de l’objet, on ne pourra guère compter que sur l’impressionnant casting pour relever un peu l’affaire.
Le casting est franchement bon. Le réalisateur a su s’entourer de quelques guest de prestiges (Mel Brooks, Joe Dante, John Landis…) qui font des apparitions, et il a su composer un casting principal reluisant lui aussi. On trouve ainsi Shelley Winters, Dom deLuise parmi les anciens, et Billy Zane, Charlene Tilton, Joanna Pacula chez les jeunes. Le réalisateur est même là en tant qu’acteur. Sa prestation est d’ailleurs tout à fait honnête en parodie de Perkins dans Psychose. Franchement les acteurs assurent, au moins dans ce qu’on leur fait faire, c’est-à-dire souvent n’importe quoi. Une petite préférence pour le duo Zane-Tilton, la seconde étant particulièrement déchainée dans son rôle et le premier étant tout à fait à propos avec son physique de jeune premier.
Le scénario ne ressemble à rien. Le film accumule les parodies, souvent très lourdes et grosses comme une maison. L’humour absurde c’est bien, mais pas n’importe comment, et autant parfois cela réussit fortement, autant là c’est le minimum du minimum, un peu dans la conception des parodies absurdes de films que l’on sort c’est dernier temps. Quelques gags sympas, mais des trucs énormes, une histoire sans consistance qui finit vite par lasser tant elle ressemble à rien, et c’est assez regrettable car il y avait moyen de conduire une vraie enquête policière dans l’absurde, un peu comme ce que l’on voit dans les bons Leslie Nielsen et les films des ZAZ.
Pour le reste le film offre quelques décors sympathiques (la maison), mais globalement Le Silence des jambons n’est pas vraiment tonitruant. Pas raté, on peut dire que le film fait ce qu’il faut pour s’en sortir, et la mise en scène d’Ezio Greggio n’est pas mauvaise, mais enfin ça manque un peu de gothique (vu que l’ambiance visée relève surtout de cette catégorie). J’ai aussi été un peu déçu par la bande son, qui aurait pu être plus punchie et simplement plus marquante.
Enfin bref, j’attendais quelque chose de décapant et de franchement drôle, ce que peut laisser supposer les vingt premières minutes, mais ensuite on s’enfonce dans la lourdeur et la sympathie que nous inspire le casting ne parvient guère à relever l’affaire. Je lui accorde 1.5 pour les quelques qualités soulignées, mais c’est vraiment dommage.