Réaliste, c'est le mot d'ordre pour ce "Petit lieutenant", la mise en scène qui exclut toute esbroufe, la retranscription minutieuse du quotidien de la police judiciaire. Et même si ce microcosme passe ces journées a flirter avec la délinquance, la banalité l'emporte largement sur l'adrénaline. Les oiseaux nocturnes n'ont pas de traitement de faveur, pas d'ivrognes ou de petite frappe qui soient sanctifiés. L'alcool et ses ravages, la famille et ses "pièges", de morne la réalité policière passe à triste. Ici pas de morceau de bravoure, mais des personnes qui tentent de s'en sortir, plus ou moins comme le montre Nathalie Baye, toujours proche de l'effondrement. Le petit lieutenant renoue avec le cinéma français d'avant, celui de Pialat. Et s'il n'en a pas la force il en possède au moins l'envergure car Xavier Beauvois a un véritable talent pour saisir des fragments d'existences; les dialogues et les situations sont des "scènes-types" sans jamais être des caricatures.
quitte a vouloir pretendre filmer la realitee autant faire en sorte que se soit interessant.le jeu est juste;techniquement bien fait.mais plat.le cinema francais(l'un des meilleur au monde),est a l'image de notre pays:perdu...
J'ai vu ce film il y a déjà quelque temps mais je viens de voir les critiques (très) enthousiastes des spectateurs et de la presse. Je n'ai pas du comprendre les subtilités de ce film puisque je n'en ai pas du tout apprécié le réalisme à la limite du documentaire et la lenteur au démarrage (qui ne s'améliore d'ailleurs pas par la suite). Même si, il faut bien le reconnaitre, Nathalie Baye est excellente dans son rôle de femme blessée. L'histoire du Petit Lieutenant aurait sans doute été plus intéressante avec un peu plus d'action et d'entrain de la part du petit lieutenant lui-même. De plus, n'est-il pas un peu exagérév de montrer toutes ces scènes où les policiers passent à côté de la loi impunément? Mais ce film est surtout, surtout très long!! Bref, étant pourtant passionnée de cinéma et passant le plus clair de mon temps dans les salles obscures, je me suis ennuyée ferme. Dernièrement, j'ai apprécié tous les films que je suis allée voir, alors je ne comprends pas. A noter : la musique manque cruellement!
Le petit lieutenant est très sobre. Pas besoin d'en faire des tonnes pour avoir un bon film, ça le cinéma français l'a comprit. C'est sûr que pour les amateurs d'action, de voitures brûlées et de cascades spectaculaires, il y avait de quoi être déçu. Les acteurs sont vrais, et l'absence de musique nous fait croire à ce qu'on voit, mais si peut-être, en ajouter à certaines scènes clés aurait donné une autre dimension à l'émotion qui passe. Ce film est nikel.
Après avoir vu toutes ces critiques postives à propos du Petit Lieutenant, je me pose des questions. J'ai du passé à côté de quelque chose ?! Je trouve ce film sans aucun interêt. Même Nathalie Baye y est déçevante. Je n'ai absolument RIEN ressenti durant tout le film, même quand le personnage principal (auquel nous devons normalement nous attacher) est sur le point de mourrir, on n'y croit pas du tout. L'abscence de musique est certainement un choix pour maintenir le "réalisme" voulu du film, mais c'est, d'après moi, une énorme erreur. Le scénario est plutôt banal (cela peut se comprendre, toujours pour le "réalisme") mais il est traité sans aucune poésie, sans aucune originalité et avec de nombreux clichés. La fin, (trop) silencieuse, triste et sans interêt résume bien le film.
Un polar de plus s'il n'était signé Beauvois, qui tout en faisant passer l'enquête au premier plan, réussit à explorer chaque personnage dont on sent qu'ils ont tous un passé, une vie, une âme. Nathalie Baye en flic maternelle dont les blessures se lisent à visage ouvert sans qu'elle aie besoin de verser une larme, est encore une fois, sublime. On se souviendra du dernier plan où éperdu, hébétée, elle se promène seule sur cette plage qui n'en finit pas en quête d'un avenir plus qu'incertain. Lespert dans le rôle titre apporte sa fougue et son humanité comme toujours. Chappey, Zem sont remarquables de justesse et complètent le tableau. C'est un film bouleversant qu'offre une fois de plus l'auteur de "N'oublie pas que tu vas mourir".
Peut-on parler là d’un néo-réalisme ? Appellation au demeurant anachronique, cependant «Le petit lieutenant» (France, 2005) est le fruit d’un travail anthropologique de Xavier Beauvois d’une telle qualité que son réalisme en est remarquable. Image de la police sans emphases excessives, sans fioritures fictionnelles, la communauté policière dans un simple appareil. En retranscrivant fidèlement l’expérience d’une brigade, Beauvois fait le choix de s’opposer aux codes d’un cinéma typique. Par cette position, le cinéaste n’oppose pas seulement le cinéma social au cinéma de genre, c’est tout un «cinéma de verité» qui se confronte à un cinéma de fiction pur. L’œuvre n’est pas que le rendu d’une expérience d’enquête mené par un homme de cinéma, c’est aussi un regard porté sur la justice. Formellement réaliste, la réalisation usant très peu de plan d’ensemble, préférant une promiscuité jusqu’au charnel, Beauvois expose surtout avec génie l’ordre du désordre. Ouverture : des jeunes policiers éparpillés dans une salle formant un maelstrom d’humains, figure du chaos. A ces plans «désordonnés» suivront la remise des diplômes où Beauvois fait montre de l’ordre public. Du désordre ambiant, la justice s’est mue en ordre rationnel. «Le petit lieutenant» permet cette lecture de la structure policière. Beauvois incruste également une fiction au sein du «compte-rendu» réaliste. Or de cette dose de fiction n’en ressort que l’habillage si réaliste qu’il en est transparent. Et c’est cette notion de transparence qui fait l’œuvre fulgurante. Le spectateur semble assister non plus à une mise en scène. C’est de la pur exposition, non pas une exposition absconse et aussi particulière qu’elle est ennuyeuse mais une exposition intelligente, répondant à une volonté artistique. A la différence que la touche artistique de Beauvois ne se trouve pas dans la plastique ou même dans l’usage de faux-codes mais dans une inspiration pur du réel pour en sourdre ce même réel, au cinéma.
Un veritable electrochoc que ce petit lieutenant qui se joue à des années lumieres des nanards emulateurs de serie B americaine comme 36 quai des orfeves ou encore contre enquete plus recemment.Pourvu d'un casting redoutable (nathalie baye certes,mais PUTAIN ROCHDY ZEM!!!!) et servi par une histoire evoluant à mi chemin entre le docu fiction et le reportage,le film de xavier beauvois traite à la fois du lourd fardeau que portent ces flics au quotidien et de la routine mortifere de la fonction,sans jamais tomber dans le miserabilisme ou la demonstration facile.Pudique et profondement humain,une oeuvre digne et sensible,qui nous laisse entrevoir le fossé immense qui separe la realité du terrain,des stereotypes bidon que les gens ont assimilés comme etat de fait!On n'avait pas vu ça depuis "la balance" avec la meme nathalie baye!Du grand cinema!!
Ce film est TRES bien fait ! Je pense que j'ai vu la, le film le plus realiste qu'il ma été permis de voir sur la police. Aucune exagération, pas de poursuites incroyables, etc. Ce film est réel et je le recommande vivement.
Même si le ton du "petit lieutenant" ne semble pas toujours tomber faux et que changer de personnage principal en cours de route est une bonne idée pour briser la linéarité narrative (dommage qu'ici en l'occurrence, on ne gagne pas au change quand N. Baye prend la relève)... on est quand même plus proche du Julie Lescault amélioré que du grand film noir à l'américaine. L'uniforme bleu moche du flic français n'est vraiment pas cinégénique.