Éternellement placé entre Buster Keaton et Charlie Chaplin, Harold Lloyd coréalise Faut pas s’en faire et y interprète un personnage lunaire, étranger à son environnement. Il fait ainsi de ce film, aidé par quelques cascades et trucages vidéo, l’un des plus proches de l’univers de Buster Keaton qu’il ait produit. L’univers de Faut pas s’en faire est assez singulier et étranger pour les spectateurs et son protagoniste principal. Les codes vestimentaires employés font penser au Mexique et les nombreux figurants mis en scène sont ceux d’une véritable armée mexicaine.
Film assez politique - surtout dans sa première moitié - de Lloyd malgré quelques clichés qui subsistent. C'est assez intéressant de le voir faire des rôles différents et même si le personnage évolue toujours positivement parfois il vient de loin comme celui-ci. La romance à toujours la candeur et la naïveté magnifique qui est propre au personnage. Petit film sympathique qui tranche un peu avec le reste de sa filmographie je trouve. Sympathique donc mais ne casse pas des briques non plus mais il donne une facette différente de son travail ce qui le rend intéressant même si il faut attendre un certain moment pour arrêter de s'ennuyer.