Succès inégalé au cinéma, "Titanic" est hâtivement considéré comme la quintessence du gros blockbuster américain qui n’a rien d’autre à montrer que sa parfaite maîtrise des effets spéciaux. Pourtant, au-delà des clichés et des caricatures qui lui collent aujourd’hui à la coque, "Titanic" est bel et bien l’œuvre d’un auteur, James Cameron, qui a fait de l’eau l’une de ses principales thématiques. Un budget de 200 millions de dollars pour 2,1 milliards de dollars de recettes dans le monde, 20,7 millions de spectateurs en France, 14 nominations aux Oscars et 11 statuettes remportées : le "Titanic" de James Cameron semble aujourd'hui ne plus se résumer qu'à une série de chiffres colossaux. Digne récompense pour un chef d'œuvre du cinéma diront certains, preuve que le film ne repose finalement que sur une histoire de gros sous clameront les autres. Car l'incroyable succès du film, au-delà d'un compte de résultat largement créditeur, a été en son temps à l'origine d'un véritable phénomène de société (que celui qui n'a jamais crié "I am the king of the world" en écartant les bras me jette la première pierre), objet de toutes les discussions et de tous les conflits. Les fanatiques ou les simples amateurs s'opposaient alors aux réfractaires du genre, aux élitistes... Gageons qu'avec le recul, les passions se sont assagies et que "Titanic" a pu redevenir ce qu'il est avant tout : un véritable chef d'œuvre. En s'appropriant l'un des plus grands mythes contemporains, mais également les codes d'un certain classicisme cinématographique, James Cameron a composé une fresque épique aux dimensions elles-mêmes titanesques. L'histoire est simple et tragique : un paquebot moderne, fleuron de l'industrie navale, réputé insubmersible, sombre dans les eaux de l'Atlantique Nord lors de sa première traversée. Loin d'être un simple fait divers, ce naufrage constitue un témoignage politique, technologique, social et sociétal du monde occidental du début du XXème siècle. De nombreux documentaires sont par ailleurs revenus sur cet événement et ses implications historiques. Cependant, James Cameron ne signe pas ici un documentaire mais bien un film, destiné au grand public. Or, quoi de plus universel pour remporter l'adhésion qu'une belle histoire d'amour ? Une solution d'autant plus efficace qu'elle permettra au réalisateur de cristalliser l'ensemble des thèmes abordés par son film. Jeune artiste sans le sou, libre et frondeur, Jack Dawson embarque in extremis sur le Titanic pour aller tenter sa chance dans le Nouveau Monde. Rose Dewitt Bukater, jeune aristocrate engoncée dans son corset trop serré doit quant à elle épouser un homme qui représente tout ce à quoi elle rêve d'échapper. C'est un peu la princesse et le paysan, Roméo et Juliette, que l'on retrouve dans ce couple que la société empêche de s'aimer. Une histoire d'amour qui, si elle ne croule évidemment pas sous l'originalité, reste une belle histoire dont l'emportement et la force sont portés par des personnages bien écrits et des interprètes très inspirés. De plus, ce parti pris scénaristique s'avère extrêmement pratique pour plusieurs raisons : en faisant suivre à cette idylle un parcours somme toute classique au cinéma, il lui donne un souffle universel qui renforce le processus d'identification, alors que l'issue est inéluctable, elle ajoute un enjeu nécessaire au maintien de la tension dramatique (la bateau va couler certes, mais vont-ils s'en sortir ?), leurs origines sociales et la nécessité de fuir les regards vont être le relais permettant au réalisateur de faire ce qui lui importe vraiment : montrer le bateau et ses passagers. Sans Rose, pas d'accès aux cabines de luxe ou à la salle de bal, pas de rencontre du monde aristocratique ou des membres de l'équipage. Sans Jack, pas de visite des étages populaires, pas de fête irlandaise. Sans leur histoire d'amour, pas de cale, de soute ou de salle des machines. Voilà qui aurait été fort dommage tant le minutieux travail de reconstitution est époustouflant. Décors, costumes, machinerie, accessoires, c'est bien le Titanic qui refait surface sous nos yeux, magnifié par la photographie de Russel Carpenter. James Cameron a alors l'intelligence de ne pas trop en faire. Convaincu de la force réaliste de ce qu'il filme, il arbore, malgré quelques scènes où la caméra virevolte de manière grandiloquente, une mise en scène qui ne fait pas dans l'esbroufe inutile, laissant parler l'image et les personnages. Bien entendu, "Titanic" ne serait pas "Titanic" sans son naufrage. Là aussi, Cameron nous en met plein la vue avec ce qui restera sans doute l'un des plus grands moments de l'histoire du cinéma. Malgré l'incroyable longueur de la catastrophe (une heure et demie tout de même), il réussit l'exploit de nous tenir en haleine grâce à des images ébouriffantes de réalisme et un sens aigu du cadre et de la mise en scène. Du grand spectacle certes, mais qui n'est pas seulement gratuit. En effet, la partie du film consacrée au naufrage permet au réalisateur de revenir sur tous les jalons qu'il a posés depuis le début : le mépris pour les classes sociales populaires, l'hypocrisie des classes bourgeoises, la confiance aveugle de l'homme envers sa création. Il en profite également pour aborder des thèmes qui lui sont plus personnels et qu'il a déjà développés dans des films comme "Terminator" ou "Aliens" (si si) : le potentiel destructeur de la technologie, la volonté et la force des femmes. Et le Titanic de devenir le symbole d'une société technologique arrogante et déshumanisée qui, faute d'avoir pu empêcher son propre naufrage, ne peut que demander s'il reste des survivants. Je préfère être franc tout de suite, si ce film n'est clairement pas l’un de mes préférés, lui trouver des défauts ne va pas être facile. Racontant une romance entre deux êtres que deux mondes séparés sur un fond de catastrophe historique, à savoir le naufrage du Titanic, ce mélange de fiction et de réalité est un pur régal. Il faut savoir que le film est clairement coupé en deux parties très distinctes. La première nous relate la rencontre entre Jack Dawson, artiste pauvre voyageant en troisième classe et sans le sou, parti cherché fortune aux Etats-Unis, interprété par le jeune américain Leonardo Di Caprio, et Rose Dewitt, jeune fille bourge jouée par l’anglaise Kate Winslet, voyageant avec sa famille et son futur époux, Caledon Hockley, en première classe. La deuxième commence quand le gigantesque paquebot heurte un iceberg, suite à une erreur d’appréciation de trajectoire d’un matelot, et conte le lent glissement du bateau vers le fond, contenant plus de 2000 passagers, équipages compris. Ce que j’apprécie énormément dans ce film (mis à part le bateau qui coule, parce que c’est clairement le plus impressionnant), c’est que ça dure plus de trois heures, et l’histoire a du temps pour s’installer tranquillement. On a le temps de comprendre pourquoi le Titanic est un bateau mythique, qui sont les personnages qu’on nous présente, ce qu’ils font là et pourquoi. On a ainsi tout le loisir de rentrer dans le film et de se mettre en condition pour la suite, beaucoup plus intéressante. L’idée de James Cameron de faire raconter l’histoire des protagonistes par Rose elle-même, en (beaucoup) plus âgée, certes, est absolument géniale, et donne un sens à la romance qui se déroule sur ce cargo. Le triangle amoureux qui se développe pendant la première partie entre Rose, Jack et Caledon donne un sens tragique au récit, dans le sens où l’on sait qu’il y aura un perdant entre Jack et Caledon, et que cela changera forcément le cours de leurs vies respectives. Cette longue phase de romance se termine par un amour fou entre Rose et Jack qui s’enfuient faire l’amour dans une voiture rangée dans la cale du navire, ce qui a le don d’énerver Caledon, ce qui est logique, quand on sait que Rose et lui-même sont censés se marier dès leur arrivée à New York. Cette scène est depuis devenue mythique grâce à l’empreinte de la main de Rose contre la vitre remplie de buée. Il va donc se mettre en tête de récupérer Rose avant qu’il ne soit trop tard, même si pour cela il doit éliminer ce pauvre Jack. La deuxième partie s’ouvre sur le pont du bateau, quand par une nuit (apparemment) tranquille, un membre de l’équipage va faire une erreur qui les conduira tous à leur perte. En effet, le paquebot fonce droit sur un iceberg énorme, et ne peut l’éviter. Ainsi débute le récit de la catastrophe, en même temps que l’eau commence à pénétrer dans les cales. Au cours d’une expertise entre Mr. Andrews et l’équipage, le capitaine est formel. Malgré son statut d’insubmersible, le Titanic va couler. Cette partie devient passionnante car on voit le bateau se remplir progressivement d’eau et commencer à basculer sous le niveau de la mer, doucement mais sûrement. Je tire mon chapeau aux effets spéciaux qui sont utilisés pendant ces scènes, car on n’a pas l’impression de regarder un film au cinéma ou dans son salon, mais carrément un documentaire ! Les décors qui étaient magnifiques pendant la première partie du film (je pense surtout à la salle de banquet où Jack est invité à dîner avec la famille de Rose) deviennent absolument fascinants remplis d'eau de mer ! Les moindres détails sont calculés et le bateau se détruit progressivement, à vitesse quasi réelle. L’émotion qui se dégage en montrant toutes les personnes qui se savent perdues, l’équipage paniqué qui ne gère plus du tout la situation, l’orchestre qui continue de jouer jusqu’au bout, puis ces scènes de complicité entre les deux protagonistes principaux, Rose et Jack, qui décident de se sauver ensemble, ou de périr ensemble, est palpitante pour le spectateur. Malgré le déroulement de la catastrophe, l’histoire continue et Caledon tente par tous les moyens de se débarrasser de Jack, en l’accusant du vol du Cœur de l’Océan, collier que Rose a reçu en cadeau pour ses futures fiançailles. Ce bijou est mis en avant dans une scène précédente, où Jack dessine Rose avec pour seul vêtement ce collier inestimable. Cette scène est fantastique par l’ambiance érotique qui s’en détache, donnant un grand coup d’accélérateur à ce couple improbable. Si on ne devait retenir qu’une scène de ce film, c’est bien celle-là. S’ensuivent les différents plans sur le bateau qui entame sa phase terminale avant le grand plongeon, de la chute d’une cheminée sur Fabrizio, un ami de Jack, au bateau qui se coupe en deux morceaux, puis les derniers instants du Titanic à la surface. Ces scènes sont si captivantes, qu’on ne voit pas le temps passer ! Cependant le grand mérite de ce film est de donner une vraie fin aux personnages. Ainsi Jack ne survivra pas à l’eau glacée du Pacifique, préférant se laisser mourir pour sauver Rose, par amour. Recueillie sur le Carpathia le lendemain du naufrage, Rose donnera comme nom pour la liste des rescapés "Rose Dawson", et ne donnera plus de nouvelles à sa famille, se faisant passer pour morte. On apprend par la suite que Caledon se suicidera pendant la Grande Dépression. La scène finale, l’une des plus émouvantes pour ma part, nous montre Rose, qui après s’être laissé mourir une fois son récit terminé, retourne sur le Titanic retrouver Jack et toutes les victimes de l’époque dans le Grand Escalier, pour un baiser final qui donne l’impression de véhiculer une morale nous indiquant que l’amour sortira toujours vainqueur de ce genre d’épreuves. En plus des deux personnages principaux que l’ont voit très souvent à l’écran, certains personnages secondaires voire tertiaires restent célèbres pour leurs rôles minimes certes, mais importants qu’ils occupent dans l’histoire. Je pense surtout à Thomas Andrews, le concepteur du navire joué par Victor Garber, et Molly Brown, une amie des parents de Rose fort sympathique et agréable, interprétée par Kathy Bates. Ce film étant l’un des plus connus au monde, les interrogations sont nombreuses sur ce qu’aurait pu donner l’histoire si elle se serait finie autrement. Rose et Jack aurait-ils pu vivre le parfait amour si le paquebot avait amerri à New York comme cela avait été prévu à la base ? Caledon aurait-il fini par abandonner en voyant que Rose en préférait un autre ? Jack pouvait-il faire autre chose pour se sauver d’une mort certaine dans les eaux glacées ? Succès interplanétaire inégalé, la romance culte des amants Jack et Rose est donc rentrée dans l'histoire du cinéma. Mélodrame qui retrace les derniers moment du paquebot mythique à travers le combat d'un couple prêt à tout pour survivre ensemble, "Titanic" impressionne par ses effets spéciaux et sa mise en scène spectaculaire. "Titanic" est sans aucun doute l'un des meilleurs films de tous les temps. La réalisation et le talent de James Cameron poussent ce film au-delà de ce que tout le monde aurait pu imaginer. Leonardo DiCaprio et Kate Winslet sont tous les deux époustouflants dans leurs rôles et donnent une intensité au film comme on en voit rarement. l'émotion est présente du début à la fin et m'ont presque donné envie de lâcher des larmes. Mais le plus gros point fort de ce film, son indéniable plus grande qualité, est sans aucun doute la musique de James Horner absolument magistrale et émotionnellement tellement forte. La chanson de Céline Dion restera dans les mémoires encore longtemps. Vous l'aurez compris, "Titanic" est légendaire. Tout a été dit ou presque sur ce film, que je considère comme un véritable chef d'œuvre, un mélodrame d'une puissance incroyable. "Titanic", c'est une institution. C'est le genre de film qu'on aura tous vu et qui nous aura à tous inspiré un avis. Certains l'auront trouvé niais à cause de la romance Rose/Jack (pour ma part, l'un des plus beaux couples de toute l'histoire du cinéma), d'autres auront trouvé les effets spéciaux exceptionnels, d'autres auront été bouleversés par le destin de ceux qui auront vécu cette tragédie et qui y auront laissé leur vie. C'est un film qui gravite autour de tellement d'aspects cinématographiques qu'on en oublie parfois ce dernier point, l'essentiel même je dirais. C'est avant tout un drame, et ce drame on le vit au travers de deux personnages fictifs, mais qui ont la particularité de créer un film dans le film. Car elle est là, la réelle prouesse de James Cameron à ce niveau, celle de réussir qu'on le veuille ou non et que l'on l'aime ou non à suivre l'histoire de ces deux jeunes âmes perdues et insouciantes. C'est pour ça que tant de kleenex ont été épuisés, c'est parce qu'ils ont été intégrés à cette histoire dramatique quand leur propre histoire prenait vie. On accroche ou on accroche pas, personnellement, ça ne m'a pas dérangé, ça donne un autre sens au film même si on sent clairement que cela a été fait pour les besoins de l'adaptation. Mais au-delà de cette histoire, pour en revenir au plus important, il y a ce naufrage, cette catastrophe incroyable qu'a connu ce paquebot transportant toutes ces vies humaines. On nous amène petit à petit vers cette division, ce déchirement même ou le bateau rencontre malencontreusement cet iceberg. A partir de là, on vit cette tension mise en scène par James Cameron qui est l'une des plus intenses. Ce passage où tout l'équipage s'affaire à faire dévier l'engin m'a pris au tripes, c'est à ce moment-là que le film prend une autre tournure. Et encore une fois le génie du réalisateur a été de nous inciter à croire tout comme les protagonistes que le drame allait être évité, que finalement, il ne s'agira que d'une énorme frayeur. Et il y a bien sûr toute cette maîtrise technique, tous ces effets spéciaux et cette image d'une qualité rarissime. Même aujourd'hui certains blockbusters n'arrivent pas à la cheville de "Titanic" et on a bien vu que beaucoup de productions s'en sont inspirées. Voilà, "Titanic" pour moi c'est ça, c'est un monstre du cinéma moderne, c'est un précurseur et c'est un film qui aura été tellement critiqué (dans n'importe quel sens) qu'il en est devenu historique. Passion, aventure et émotions intenses sont au rendez-vous de cette fresque épique, historique, romantique, dramatique, tragique, poétique et tout simplement humaine plus vraie que nature. "Titanic" a été désigné comme un classique dès sa sortie. Il l'est encore ! Et il restera à jamais un grand classique incontournable du cinéma, ainsi que LA plus belle, romantique, poétique, triste, tragique et sublime histoire d'amour du cinéma, en mettant en scène ce couple mythique de l'histoire du cinéma qu'est le couple Jack/Rose. A voir bien évidemment !