Il n’est nullement important et indispensable de présenter le film Titanic, le film le plus rentable de l’histoire du cinéma avant le film suivant de James Cameron, Avatar, légende du cinéma, trop souvent catalogué de “film pour filles” dans l’imagerie populaire. Sa ressortie 3D permet aux enfants et aux trois pelés et quatre tondus (comme moi) qui ne l’avaient jamais vu de le découvrir.
Titanic est sans doute l’avènement d’une carrière, un chef d’œuvre intemporel, insubmersible par un réalisateur réellement surcoté qui légitime ici les multiples compliments faits à son égard. En effet, Titanic est probablement un des tout meilleurs films de l’histoire du cinéma, tant par sa mise en scène, qui rattrape certains écueils scénaristiques, que par son interprétation. Le scénario, écrit par James Cameron n’évite pas certains défauts inhérents à son auteur. Le film est parfois terriblement racoleur (les plans sur les enfants qui vont mourir, les riches qui sont presque tous pourri, sauf la nouvelle riche au bon sens bien de chez nous) et caricatural (pauvre Billy Zane), mais la mise en scène est tellement parfaite qu’il n’y a aucune longueur et que ces défauts passent finalement inaperçus. Visuellement, le film est magnifique, même 15 ans après sa sortie initiale et la 3D ne dénature pas les scènes d’expositions ni les scènes de dialogue. Au contraire, lors des scènes de plongée, elle implique encore plus le spectateur. Réussir à passionner un spectateur pendant 3 heures n’est pas donné à tout le monde, et James Cameron parvient à le faire. On ressent même son passé de réalisateur de films d’horreur dans certaines séquences du naufrages.
Néanmoins, un tout autre casting aurait changé le film. Effectivement, si Titanic est aussi passionnant, c’est grâce à des acteurs impliqués, performants et surtout géniaux. Leonardo Di Caprio et Kate Winslet forment un couple magnifique, épaulés par des seconds rôles et des apparitions très satisfaisantes de Kathy Bates, Victor Garber ou encore Danny Nucci. Le film étant construit sur deux époques, tout en flash-back (construction peu originale, certes, mais efficace), on a aussi le droit à une excellente prestation du chouchou de Cameron, Bill Paxton et de son bras droit, le non-moins excellent Lewis Abernathy. On notera aussi une apparition conséquente de Ioan Gruffudd, dans une des nombreuses scènes lacrymales du film, doté d’un plan absolument fabuleux d’une barque qui passe devant une centaines de corps gelés. Mais, avec un tel talent d’acteur et une telle mise en scène, lacrymal ne veut pas dire ridicule.
Titanic est sans doute un des films qui se rapproche le plus de ce qu’on appelle la magie du cinéma. La reconstruction des salles de réception du paquebot nous plongent dans un autre monde, telle une journée à Disneyland. Un chef d’œuvre familial, parfois merveilleux, parfois sublime, toujours émouvant, drôle et passionnant.