Devant le grand succès populaire des facéties de Don Camillo et de Peppone, un troisième volet semblait s’imposer. "Eh oui, nous voici de nouveau dans ce petit monde de Don Camillo, quelque part en haut de l’Italie entre la mer, le fleuve et la montagne. Des années ont passées, les enfants de Peppone ont grandi, mais Peppone n’a absolument pas changé. Don Camillo non plus, bien entendu : toujours prêt à la bagarre. Et autour d’eux, le bas pays, toujours le même pays, est toujours brûlé par le même soleil. En ce moment, il est en plus embrasé par la fièvre électorale". Peppone, pris dans les griffes de la politique et du pouvoir, veut être élu député. Au cours d’une grande manifestation au sein de leur village, le maire vend des journaux. Don Camillo le confond ironiquement pour un vendeur de journaux, à qui il demande "La croix", avant de se résoudre à acheter un exemplaire du journal étalé sur la place publique, dont il s’étonne de le voir écrit en italien et non… en russe. Chers lecteurs et chères lectrices, vous voyez, dès les premiers instants nous retrouvons les joutes verbales qui nous ont tant régalés, et il n’en faut pas plus pour nous installer plus confortablement afin de profiter pleinement de ces 98 minutes supplémentaires. Pourtant, cette fois, Julien Duvivier a quitté le navire, tant à la réalisation qu’à l’écriture du scénario. Les craintes du spectateur de ne plus voir le bonheur suscité par cette saga clérico-politique sont vite balayées par les premiers instants, bien que cet épisode soit un peu en dessous des deux précédents films, il faut l'admettre. Peppone, qui n’en a plus que pour le peuple, veut donc devenir député, au détriment de sa vie de famille. Mais Don Camillo, lui, ne veut pas. Peppone, lui, il veut. Don Camillo, non. Que ce dernier se rassure, Peppone doit passer son certificat d’études, et là… si il n’y a pas un petit message bien placé (et encore d'actualité) concernant le niveau d’instruction de certains de nos chers politiciens… Même la Ministre du travail (pas de nom, non non et non, je ne donnerai pas de nom) ignore combien de CDD consécutifs sont autorisés par le code du travail… Mais revenons à ce qui nous intéresse, ou plutôt à nos camarades, ou encore brebis, tout dépend du point de vue après tout. Pour s’assurer que son frère ennemi ne parviendra pas à ses fins, Don Camillo va prendre un malin plaisir à lui mettre des bâtons dans les roues, ce qui amène une nouvelle grande rivalité entre les deux hommes, véritable fil rouge de la saga. Nouvelles situations cocasses, répliques et expressions scéniques sont de nouveau à l’honneur et c’est toujours aussi bon enfant. Le duo fonctionne toujours aussi bien, respirant à plein nez une franche camaraderie entre les deux hommes. Alors autant savourer sans chichi :-)