Tae-suk est un cambrioleur un peu particulier, il s’installe dans les maisons inoccupées sans rien y voler et y fait de menus travaux (ménage, lessive, réparation). Il rencontre dans l’une d’elles Sun-hwan, femme maltraitée par son mari, et l’emmène dans ses errances…
Kim Ki-duk, réalisateur coréen hors-normes, nous livre ici certainement son plus beau film (récompensé à La Mostra de Venise), un poème sur un couple étrange et muet (les deux protagonistes n’échangent pas la moindre parole et les seuls à parler sont des éléments perturbateurs de l’harmonie qui s’installe entre eux), pies voleuses et insaisissables fantômes. Oscillant entre la romance aérienne, la poésie zen et la critique de la société coréenne et de son inhumanité, Locataires perd peu à peu pied avec le réel.
Rêve ou réalité, on ne peut savoir ce qu'il en est.
Tout y est superbe, maitrisé, construit sur un équilibre fragile, celui de la perfection.
Que dire de plus d'un film dont je suis sorti rêveur, touché par la beauté du discours ? Tout en finesse, on passe de l'errance d'un individu à l'envol de l'amour, qui brise les règles de la réalité.
Merci monsieur Kim Ki-Duk, vous avez gagné un fervent admirateur car je suis votre filmographie depuis, et je retrouve à chaque film cette poésie qui nous font apprécier la vie. Vive le cinéma coréen !