Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
lorenzo fly
22 abonnés
813 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 18 juin 2011
Un film habile, simple, très soigné. Les locataires est ce genre de film magique qu'on suit d'une traite et qui laisse au final une très bonne sensation.
Film étrange, contemplatif sur deux personnages qui se comprennent dans un silence presque maladif et une fragilité commune. Chacun a son secret bien gardé. Le film vire au fantastique dans sa seconde partie où l'absence revient les hanter. Assez beau
Locataires est un film contemplatif. Autant être prévenu, mieux vaut ne pas y entrer après une dure journée de travail, sous peine de s'endormir. Le héros ne doit pas prononcer un mot de tout le film, d'ailleurs est ce vraiment un homme, ou un fantôme ?
Il erre dans les rues et s'introduit dans les maisons des autres (sans rien y voler) pour y vivre : il se lave, se restaure, effectue de menues tâches ménagères (la lessive, toujours à la main, la réparation d'appareils divers), joue au golf, puis s'en va.
Un jour, il rencontre une femme battue par son mari...
Le film étonne par sa capacité à évoluer de la chronique d'un fait divers vers une sorte de surnaturel - mais pas vraiment- avec une légèreté qui n'est pas si courante dans le cinéma coréen. La mise en scène est impressionnante de maîtrise et réussit à faire de ce film un objet qui ne ressemble à rien de connu, de moi en tout cas. Une chronique tendre et décalée, qui tisse ensemble espoir et silence. D'autres critiques sur Christoblog : http://chris666.blogs.allocine.fr/
Film à la dimension surréaliste outrancière, l’auteur y sacrifie à peu près tout, le récit, la vraisemblance, et la mise en scène. Au début cela intrigue, mais ça devient de plus en plus flou avec la durée, et le montage n’est pas en béton, ce qui n’arrange rien, on va dire que c’est une proposition artistique. Il n’y a pas d’histoire, ou alors elle est totalement codée, à nous de deviner, si on peut. On assiste à une démonstration, une suite de scènes plus ou moins réussies, dont une ou deux touchées par la grâce, et la beauté d’une actrice au mutisme troublant, accompagnée d’un jeune voleur paumé. On suit ce couple perdu en vadrouille, et on a doit à une suite de scènes, plus ou moins audacieuses, mais aucune réflexion sur la relation du couple lui-même, ou sur l’image, encore moins le contexte social. Il s’agit ici d’exposition, pas de développement. Histoire d’amour ? La difficulté des relations hommes/femmes ? la corruption de la société ? On ne sait, et on ne le saura jamais. C’est le deuxième film de ce gars qui me fait cet effet là, mauvais signe…ce qu’il fait ne me touche pas des masses.
Sans conteste mon film préféré de Kim Ki-duk, jamais une autre histoire d'amour ne m'a autant touchée à l'écran... C'est beau, c'est poétique, c'est contemplatif. Cette oscillation constante entre la douceur pure et la méchanceté la plus abjecte est renversante ! J'ai beau l'avoir vu 10 fois, à chaque fois je suis bouleversé, les larmes aux yeux... Ce film illustre à lui seul tout ce que j'aime dans le cinéma asiatique : le jusque-boutisme. Rien n'est fait en demie mesure, tout est poussé à l'extrême, les sentiments et l'atmosphère intemporelle, on plonge dans cette fable comme on plonge au fond de son âme. L'amour y est tellement profond et abnégatif qu'il vous sert le coeur, vous coupe le souffle...
Je suis friand du cinéma asiatique, particulièrement le Coréen même si chaque pays d'Asie a son approche culturelle bien singulière et qu'il y a des choses à découvrir (et pas des moindres, prenez ça les ricains) chez chacun d'eux. Et voilà que Locataires est un véritable chef-d'oeuvre ! J'ai rien à redire sur ce film hormis peut-être la petite phrase à la toute fin, recyclage de Tchouang-tseu et de Descartes, comme si le spectateur était pas assez malin pour comprendre où il voulait en venir, d'autant plus que ça a tendance à imposer une approche de l'oeuvre et du coup c'est lourdingue. Mais vraiment pour pinailler parce que cette mise-en-scène bon sang, tout est simple, limpide, l'absence de dialogues qui détruiraient tout et justement c'est bien ça, ceux qui parlent détruisent, c'est trop beau, c'est de la poésie à chaque instant. J'aime cette manière qu'ont les asiatiques de prendre une idée originale et simple et d'en faire quelque chose soit de complètement fou en l'enrichissant à chaque instant (genre les shônen) soit de très poétique en conservant sa simplicité et là c'est plus la deuxième option. Mais on se prend des dérouillées en continu, quand il joue au golf, chaque scène de golf est d'une pure beauté, comme lorsque la femme s'immisce sur les photos qu'il prend, ou qu'elle se met devant la balle, encore et encore, cette répétition qui vient dilater le temps d'une manière tellement parfaite. Mais le moment le plus marquant du film reste selon moi quand il embrasse la femme dans le dos du mec c'est tellement magistral ! Bref une claque à tous les niveaux et la découverte d'un nouveau réalisateur à suivre !
Que doit on penser de la violation d'intimité de ces appartememnts ? Des personnages puérile et arrogants, mutiques, voyeurs. Un cinéma trop maniéré qui voudrait nous faire admettre que les mauvaises personnes ne sont pas celles que l'on croit. Je dois être passé à côté de la symbolique du fantôme ou de l'ange gardien. Surfait.
Un jeune homme passe son temps à s'introduire dans les logements des autres, lorsqu'ils sont absents. Non pas pour les voler, mais pour y vivre, s'occupant même de leur demeure au passage ! Jusqu'au jour où il croise le chemin d'une femme dépressive, ancien mannequin battue par son mari... Amateurs d'action et d'histoires d'amour sucrées, passez votre chemin ! Car ce film de Kim Ki-duk en est tout le contraire. Outre un rythme lent, voire contemplatif, le couple principal évoluera tout en regards et (littéralement) en non-dits. Ce qui aurait pu être propice à une œuvre prétentieuse et indigente, mais il n'en est rien ici. Les deux acteurs et leurs mouvements & expressions parviennent à rendre leurs personnages attachants. Tandis que la multitude de type de logements qu'ils visiteront dresse un portrait multicouche de la Corée, taclant au passage les forces de l'ordre. Sans oublier une utilisation récurrente du golf, qui a divers utilités ici (représentation des riches, de la violence, clin d’œil à "Blow Up"...). Et puis il y a cette dernière demi-heure pour le moins étrange et poétique, lorgnant vers le fantastique, et donnant plusieurs interprétations possible à ce qui se déroule réellement (réalité ou fantasmes de l'un des deux protagonistes ?). En bref, un drame lent mais original, qui prouve (mais en doutait-on encore ?) que le cinéma coréen avait plus d'un tour dans son sac dans les années 2000.
Découvrant non sans inquiétudes un film de Kim Ki-duk pour la première fois, « Locataires » fût une belle surprise. Si je peux comprendre que l'on soit hermétique à ce type de cinéma assez lent et contemplatif (auquel je suis moi-même peu enclin habituellement), j'ai été très rapidement séduit par la démarche du réalisateur, donnant à son œuvre un ton très particulier et personnel qui m'a immédiatement touché. Il y a en effet quelque chose de profondément sensible et émouvant à voir ce couple pour le moins atypique évoluer, se comprenant parfaitement sans jamais échanger le moindre mot durant 85 minutes. « Locataires » est un film extrêmement subtil et remarquablement réalisé, tout en angles et cadres magnifiquement trouvés, ajoutant au vertige de ce récit vraiment pas comme les autres, se caractérisant par sa façon constante de se renouveler, de nous surprendre, la deuxième partie s'avérant extrêmement différente de la première. Il était pourtant casse-gueule de s'aventurer dans le registre fantastique lors d'une dernière demi-heure particulièrement étrange, et pourtant ça passe, mieux : ça fonctionne à 200%. Bref, voilà l'exemple-type du film difficile à résumer avec des mots tant il passe par les sensations, les corps, l'imagination... Un songe hypnotisant et poétique : une magnifique révélation.
Un joli film en forme de rêve, gracieux, qui s'exprime parfaitement par d'autres biais que la parole, les deux personnages principaux se caractérisant par leur mutisme. Et c'est de cette absence que naît l'émotion, dans cette histoire peu commune, aux frontières du réel. Le réalisateur Kim Ki-Duk fait ici une belle démonstration de son talent et de sa sensibilité, avec ses plans précis, son ambiance atmosphérique et envoûtante, jamais ennuyeuse, qui donne envie de se recueillir et de tout adresser avec un simple sourire.
Chaque film de Kim Ki-duk est synonyme de dépaysement garanti. Ce film ne fait pas exception. Avec une intrigue quasi inexistante et presque autant de lignes de dialogues, le metteur en scène sud-coréen, qui commence enfin à être reconnu pour son talent alors qu'il tourne depuis plus de dix ans, parvient avec une facilité déconcertante à captiver totalement l'attention du spectateur grâce à deux comédiens d'une justesse et d'un naturel désarmants. Le héros ne fait "que passer". Il s'invite chez les gens absents , vivote un jour ou deux chez eux, arrose les plantes, répare une pendule, une balance ou bien encore une chaîne stéréo cassée, range tout à sa place puis s'en va en quête d'un autre lieu de transition. Sa rencontre avec l'héroïne va quelque peu altérer cette existence solitaire. Il découvre l'amour mais semble ignorer ce que c'est. Comme toujours, c'est la fille qui devra prendre les devants. Puis, à partir du moment où tout va de travers, ce qui correspond à l'incarcération du héros, on assiste à une étrange et fascinante quête de soi entre quatre murs. J'avoue ne pas avoir saisit toutes les subtilités de cette métamorphose en fantôme, par contre je trouve que l'effet est saisissant malgré, un récit qui traîne un peu en longueur sur la fin. Il n'empêche que Kim Ki-duk signe encore une fois un film où lui comme personne parvient à saisir toute la poésie qui se dégage de l'existence d'un personnage pas ordinaire.