Outre son activité de metteur en scène, Buddhadeb Dasgupta est un écrivain et poète bengali reconnu dans le monde entier. Ses oeuvres sont même traduites dans plusieurs langues. A propos de cet éclectisme, il déclare : "J'ai besoin de tous ces moyens d'expression pour donner corps à mon imaginaire. (...) Le cinéma est sans doute le plus effrayant car c'est un art fini. C'est à dire qu'une fois que le film est mis en boîte, vous ne pouvez pas revenir dessus. Il faut le montrer."
Chroniques indiennes fait intervenir des acteurs professionnels, mais aussi un certain nombre d'amateurs. Un choix dicté bien sûr par des impératifs économiques, mais aussi par la volonté du réalisateur : "Un comédien non-professionnel à l'avantage (...) de ne pas être usé, de ne pas s'égarer dans un mécanisme d'interprétation." Si ce parti pris oblige Buddhadeb Dasgupta à travailler son film longtemps en amont, de sorte à bien connaître ces amateurs et leurs réactions, il s'avère très payant à l'écran.
Le réalisateur Buddhadeb Dasgupta aime filmer les extérieurs en plan large. Non seulement, ces prises de vue induisent un sentiment de liberté, mais en plus, comme l'indique le réalisateur, "cela permettra que quelque chose puisse arriver face à la caméra que vous n'aurez pas nécessairement prévu. Cela peur provenir de la nature environnante, de l'arrière-plan ou des comédiens eux-même qui se sentent moins figés..." La nature est une chose très importante dans le cinéma de Buddhadeb Dasgupta. Il estime qu'elle participe d'une manière ou d'une autre à nos vies et regrette que, souvent, "on ne lui laisse pas toujours la possibilité de prendre ce droit."