En guise de point de départ pour ce documentaire, Jean-Stéphane Bron s'est posé la question de savoir comment fonctionne le Palais fédéral en Suisse. Pour y répondre, il a suivi l'élaboration de la loi sur le génie génétique. Le réalisateur explique sa démarche : "Cela répondait à mes deux intuitions de départ : un temps de tournage important serait nécessaire (la commission travaillerait au moins une année, nous le savions), les organismes génétiquement modifiés ne laissent personne indifférent. Puisque tout naît d'une envie de raconter et de faire comprendre, il fallait trouver et prendre comme fil rouge un sujet qui implique émotionnellement le spectateur."
Jean-Stéphane Bron a construit toute la première partie du film sur un principe strict de hors-champ. Celui-ci s'explique : "Ce sont les acteurs de la "pièce" qui témoignent d'une réalité qui est toujours hors de notre portée. Cela laisse libre cours à l'imaginaire du spectateur pour réinventer ce qui se passe de l'autre côté de la porte (...) J'ai donc décidé de respecter cette règle que je m'étais imposée et de faire tout le film derrière la porte de la salle de la commission, excepté pour la partie du plénum."
Jean-Stéphane Bron raconte comment il est parvenu à établir un rapport de confiance avec les parlementaires : "Comme j'ai choisi les personnages principaux avant même que les travaux de la commission ne débutent, j'avais l'avantage d'avoir eu l'occasion de les rencontrer, d'établir un rapport de confiance. Cela signifie aussi établir un contrat moral, une sorte de deal à la fois formel et informel avec les personnages que vous filmez. Un deal qui dit : nous irons le plus loin possible dans le processus de dévoilement, mais je ne vous trahirai pas."