Apocalypse 2024 est une sacrée déception. Vendu comme le film précurseur de ce que sera Mad Max, je m'attendais à un pilier du genre. D'une certaine façon, c'est ce qu'il est. Pendant quarante minutes de film. Le reste ne sera que divagation et perte totale de l’atmosphère du début, causant une forte impression d'hétérogénéité de l'oeuvre. On ne pouvait pourtant pas dire que le film partait mal : avançant des propos saisissants sur la nature de l'homme, des propos conduisant à certaines conclusions pessimistes d'une rare justesse, le tout faisait preuve d'une vision des choses très pertinente. Un constat qui marquera tous les films post-apocalyptiques qui le suivront. Car dans ce monde sale, désertique, aride, l'homme est toujours aussi torride, en quête d'étancher ses besoin les plus primaires. La bouffe, le sexe, il veut tout cela. Il veut y goûter de nouveaux, en jouir encore et encore. C'est un animal primaire, une bête qui a perdu son Dieu. Il est seul, seul sur cette terre à la fois froide et brûlante, seul avec son chien. Dans ce contexte, il paraît normal que la seule reproduction possible du cinéma d'aujourd'hui porte sur le sexe. Par le biais de l'art, l'homme espère, porte son esprit vers ses rêves les plus fous. Dans un monde sans femmes et où l'on viole les dernières survivantes, les derniers hommes se touchent la nouille devant des films x type années 40. Le truc vachement torride, quoi. Des films x que rejetteraient les plus pervers des pervers. De nos jours, personne n'en voudrait. Mais imaginez... Imaginez juste deux secondes un monde où les rares femmes restantes sont inaccessibles ou introuvables. Imaginez un monde où vous ne pourriez même pas combler vos désirs les plus basiques. Dans ce monde ci, mesdames et messieurs, nul doute que l'homme se rabaisserait lui-même au statut de bête, ne cherchant jamais le bien ou le mal, restant cloîtré dans la frontière entre les deux. Exactement comme notre héros, Nash Bridges mais dix ans plus jeune. Ni bon ni mauvais, il ne veut pas être héroïque, accomplir des actions pieuses. Il veut juste se taper la seule meuf bonne du casting. Et c'est qu'il a fichtrement raison. Assouvir ses pulsions basiques et charnelles ( sans même connaître le terme de reproduction ), là est devenue sa seule raison de (sur)vivre. Tout cela concerne uniquement la première partie du film. Après, ça tourne au n'importe quoi. Tu vois Le Secret de la Planète des Singes? C'est exactement le même foutoir, mais avec un contexte différent. Non pas que j'ai quelque chose contre cette seconde partie, mais faut quand même dire que ça tranche cruellement avec le début de l'oeuvre, véritablement novateur. Au final, ça tombe dans une sorte de sous Orange Mécanique ( pour l'atmosphère et les costumes ) sans grand intérêt, si ce n'est celui de... Non, y'a aucun intérêt, en fait. De même pour cette fin bâclée et sortant de nul part, une fin qui marque un changement de caractère tranchant cruellement avec le reste du film. On a vite fait l'impression que le film a été réalisé par deux types différents, et que le second n'avait aucun respect pour le travail de son prédécesseur. Dommage, le film partait bien, et nous amenait une réflexion très intéressante sur la nature de l'homme. Au final, c'est tombé dans un hors-sujet grotesque et ridicule. De grand film, il n'en tient le titre que quarante minutes. Le reste n'est qu'inutilité.