Zack Snyder est un cinéaste assez unique en son genre, il a réussi a imposer dans ses films un style assez unique en se basant sur le mouvement et la forme visuelle comme on le voit facilement dans 300 qui a marqué les esprits en 2007. Ce style est pratiquement devenu sa marque de fabrique avec notamment ces ralentis ultra-esthétisés, un montage hyper-dynamique et cette folie du détail ahurissante avec des plans d'une précision chirurgicale. Anciennement réalisateur de pub et de clip il a commencé au cinémas avec le remake de L'Armée des Morts qui a été particulièrement bien accueilli mise à part par les fan de l'original qui lui reprochais de nombreuses infidélités par rapport au classique de Roméro. Vient ensuite 300, péplum explosif qui de part sa mise en scène et sa narration est devenu un classique instantané dans la culture geek. Suivront le méconnue Royaume de Ga'hoole, le sous-estimé Sucker Punch et le récent Man of Steel mais entre ces trois échecs ce trouve Watchmen, adapté du roman graphique de Alan Moore et Dave Gibbons qui ont par ailleurs été agréablement surpris par cette adaptation.
Snyder est un réalisateur qui mise gros sur l'introduction, un bon exemple serai les premières minutes de Sucker Punch avec ce sublime remix de Sweet Dreams, celle de 300 qui explique le fonctionnement de Sparte et bien sure celle de L'armée des Morts ou on ne sait pas si on doit rire ou avoir peur, tout le dons de Snyder passe par là et à ce titre Watchmen commence avec l'un des plus beaux générique de l'histoire du cinémas, en 4 minutes le réalisateur nous fait vivre l'histoire de l’Amérique du point de vu des super héros avec comme fond du Bob Dylan, un esprit très nationaliste souffle sur ce chapitre mais Zack Snyder nous plonge dans son oeuvre la tête la première.
Zack Snyder réussit dans Watchmen à parfaitement explorer la psychologie de ses personnages à base de flashback magnifiquement bien orchestré qui révèlent de nombreuses facettes de leurs personnalités et ce qu'ils ont pu faire de bien ou de mal durant leurs vies, tous sont coupables de malveillance, tous son des menteurs, des manipulateurs même parfois à la limite sadique ce qui offre au spectateur une nouvelle image des super héros comme on aurai pu les voir ailleurs comme par exemple dans un film Marvel (exemple totalement pris au hasard) ou on aurai eu droit à de vrai héros qui passent leurs temps à sauver des vies innocentes, ici les héros commettent des meurtres, violent leurs partenaires et n'hésitent pas à descendre une unité de police. Des héros corrompue mais auxquels on s'attache sans attendre, le Dr Manhattan est certainement le plus bel exemple et un personnage par ailleurs parfaitement développé qui avec son regard de chien battue inspire une certaine pitié même si en lui même s'est un véritable salaud.
Il faut à se titre saluer les comédiens et surtout Jackie Earle Haley dans la peau de Roscharch qui livre une prestation exceptionnellement bien maîtrisé pour un personnage aussi complexe dont il arrive parfaitement à transmettre la douleur, le désespoir et la violence intérieure qui le caractérise et aussi Billy Crudup en Dr. Manhattan qui arrive quant a lui a transmettre l'émotion malgré le fait que son personnage soit tout numérique. Aussi la révélation du film, un certains Matthew Goode auquel le film va ouvrir de nombreuses portes, il campe le "bon" Adrian, personnage finalement assez loufoque mais qui est pratiquement la seule source d'innocence du film mais évidement tout va s’arrêter lors de la révélation finale qui intervient au trois quart du film.
Le meilleur atout de Watchmen reste tout fois sa narration, Snyder nous avait beaucoup habitué à ses répliques très recherché qui envoie des messages très claires notamment dans 300 ou certaines personnes auraient vu un message fasciste. Watchmen est une avalanche de répliques particulièrement bien écrites et toutes très bien dites par les acteurs. Zack Snyder critique notamment la société en mettant à jour la guerre froide et la paranoïa qui venaient du conflit Amérique/Russie. Le scénario est en revanche pas très bien ficelé et parfois même assez chaotique, Snyder rajoute des scènes qui ne servent à rien comme l’escapade nocturne des héros incarnés par Patrick Wilson et Maline Akerman qui n'avance absolument pas l'intrigue et la fin très brutale.
Snyder utilise ici son talent comme il ne l'a pratiquement jamais fait auparavant, ont pourrait reproché à Watchmen des effets spéciaux assez peu travaillé mais tous s’arrête là. Watchmen est une expérience visuelle spectaculaire d'une incroyable beauté, les costumes sont fidèles au roman graphique original et les décors 70's sont très bien reconstitués. Zack Snyder n'en fait jamais trop en servant des images sublimes parfois couronnées par des ralenties à couper le souffle et une mise en scène très ingénieuse d'une créativité inouï. Aucun des plans ne se ressembles et chaque scène a son message propre.
Mais s'est en privilégiant la réflexion à l'action que Snyder livre un film vraiment unique en son genre, un film de super-héros qui a une vraie tournure dramatique et surtout un vrai sens, une grande humanité qui au passage dénonce tout ce que un être humain peut faire de mal et de bien, s'est en se basant sur cette thématique que Snyder arrive a transformé un blockbuster en véritable monument dramatique sans oublier ses codes et en développant un univers unique ou ce serai un héros blagueur qui a tué Kennedy.
Bilan :
Le film de super héros qui devrais servir de modèle, sombre, intelligent, adulte, visuellement superbe et surtout respectueux du comic original.