Criminal est le remake américain du polar argentin de Fabian Bielinski, Les Neuf Reines, Grand Prix du Festival de Cognac 2002. John C. Reilly et Diego Luna y jouent les rôles à l'origine dévolus à Gaston Pauls et Ricardo Darin.
Criminal est le premier long métrage de Gregory Jacobs, qui a longuement collaboré avec Steven Soderbergh, ce dernier étant le producteur de son film. Leur association débuta en 1992 avec King of the hill. Suivirent neuf autres films sur lesquels Gregory Jacobs assura successivement les fonctions de premier assistant (A fleur de peau, Hors d'atteinte, L'Anglais, Erin Brockovich, seule contre tous, Traffic et Ocean's eleven), de producteur / premier assistant (Full frontal) et de producteur exécutif / premier assistant (Solaris).
L'histoire se déroulant en 24 heures, Gregory Jacobs décida de la traiter sur un mode naturaliste, tant en ce qui concerne le travail à la caméra que les lumières. "Appelons cela un "naturalisme contrôlé", assez discret pour ne jamais obscurcir l'apport des comédiens", explique le réalisateur. Ce dernier souhaitait en effet que le spectateur ait le sentiment de côtoyer les personnages de très près. Le film suit leur démarche, nonchalante et erratique au départ, et après une première commotion, l'intrigue prend une direction imprévue et s'accélère en même temps que la mise en scène devient plus nerveuse, comme si l'histoire lui imposait son propre rythme.
Les mouvements d'appareil se calquent sur les déplacements des personnages. Ils s'arrêtent en même temps qu'eux, la caméra étant presque toujours à hauteur de leurs yeux. De ce fait, le film comporte très peu de plans de coupe ou de "situation", et aucun changement d'axe soudain illustrant le point de vue d'un autre personnage.
Le tournage s'est déroulé à Los Angeles sur trente jours, du 17 juin au 29 juillet 2003. Au cours des repérages, Gregory Jacobs et le directeur de la photographie Chris Menges ont tenté de trouver des lieux couverts où ils pourraient contrôler la lumière. Le plus difficile fut d'obtenir un éclairage consistant au fil de ces trente jours, et en fin de compte, c'est la météo qui leur a posé le plus de problèmes, car le mois de juillet 2003 fut le plus maussade qu'ait connu depuis longtemps la Caroline du Sud.