Un Vrai bonheur : les secrets du tournage

Avec Un vrai bonheur, le metteur en scène de théâtre Didier Caron adapte sur grand écran sa pièce homonyme, créée en 2002 et qui a attiré plus de 400 000 spectateurs à travers la France. Jouée à Paris aux Théâtres Fontaine et Hebertot, cette comédie a été nommée à cinq reprises aux Molières 2003, dans les catégories Meilleur spectacle de création, Meilleur auteur, Meilleur metteur en scène, Meilleur décorateur et Meilleure lumière.

Un vrai bonheur aborde le sujet du mariage. Pour le réalisateur Didier Caron, le film donne à réflechir sur "la controverse du choix. Et donc de l'engagement. Bien sûr, choisir c'est renoncer. Mais on a rarement à choisir entre le bien et le mal, le bon et le mauvais. Ce serait si simple. Les nuances sont plus subtiles, moins tranchées. Et puis, choisir c'est prendre la responsabilité de pouvoir se tromper, d'emprunter la mauvaise voie, de "louper le coche"... Alors, comment fonder son choix ?"

Le réalisateur Didier Caron explique que Un vrai bonheur possède une part autobiographique : "L'intrigue principale d'une femme, qui le jour de son mariage doit choisir entre deux hommes, son mari et son témoin, est une problématique que je n'ai pas vécue dans ces conditions-là. En revanche, j'ai eu peur de l'engagement, du désengagement, longtemps. Est-ce qu'on apprend à aimer ? Normalement, cela doit être inné. Dans mon cas, j'avais peur d'être étouffé par un sentiment amoureux. Plutôt que d'accepter de grandir par ce lien, je craignais de me perdre. J'avais sûrement un problème d'estime de moi-même. Cette expérience douloureuse a façonné mon image du couple et de la femme et m'a inspiré l'écriture de la pièce "Un vrai bonheur"."

Didier Caron explique les axes qu'il a développés en adaptant sa pièce sur grand écran : "D'abord, j'ai travaillé la psychologie des personnages. Et grâce aux rôles secondaires, j'ai élargi la palette des émotions. Au théâtre, le public apporte une réaction immédiate, mais d'un soir sur l'autre ça se décale et ça me rend dingue. Au cinéma, je suis beaucoup plus calme. Le plan tourné est gravé sur la pellicule, le pouvoir de l'image développe les sens : la lumière, l'oeil, le son, l'importance du silence... Chaque problème avait sa solution. L'addition des talents des différents métiers fait qu'on avance ensemble. Réaliser un film est une aventure collective. Comme au foot, c'est un travail d'équipe."