Dans un noir & blanc contrasté un film âpre et prenant avec des enjeux humains forts. L'action n'est pas datée et cela donne force conte à ce film où les interprètes sont criants de vérité. A voir pour faire pièce aux grosses productions marketing.
Un beau film, qui rappelle par beaucoup d’aspects "Les démons à ma porte" de Jiang Wen. Le dispositif général – une armée d’oppression qui occupe un village et ses habitants qui tentent de gérer au mieux la situation –, le noir et blanc, la fin tragique... On retient bien sûr avant tout la figure pathétique de Don Angel Tavira. De la belle ouvrage même si, en jouant la carte de la retenue et de la simplicité, la réalisation de Francisco Vargas donne parfois l’impression de manquer quelque peu de personnalité.
un film exceptionnel, beau et tragique. les personnages sont attachants, repoussant, ils ne nous laissent pas indifférent. la fin est belle et la dernière réplique du personnage principal nous laisse cloué dans notre siège un film qui sait émouvoir pour qui sait regarder. il nous montre un mexique brutal et violent. Un grand film qui aurait mérité un plus grand succès.
Le Mexique est un pays qui redevient de plus en plus intéressant en matière de cinéma. Certes, il y a, comme partout, de grosses daubes. Mais quand même, voici qu'après la trilogie de Inarritu ("Amours chiennes", "21 grammes", "Babel"), après "Japon" de Carlos Reygadas, sort "Le violon" de Francisco Vargas : 5 films de très, très grande qualité. L'histoire du "violon" ? Sous un régime miltaire, un vieux joueur de violon se retrouve contraint de donner des leçons de violon à un gradé sanguinaire. Dans un sens, cela l'arrange un peu car il peut en profiter pour passer des munitions vers la guérilla. Ce film, présenté à Cannes 2006 dans la sélection "Un Certain Regard", est réalisé dans un très beau Noir et Blanc, l'interprétation est excellente et le récit passionnant. Que demander de plus ?
De prime abord nous sommes saisis. Le noir et blanc, on a beau sy attendre, ça dépayse, à lheure où les télés racoleuses remisent à des heures nocturnes ces joyaux de la photographie. Un peu de courage au départ nous fait apprécier les ombres et lumières et les contrastes du noir et blanc qui offrit des chefs duvre au cinéma. Mais avec ce « Violon », cest bien dune uvre contemporaine quil sagit, même si volontairement Francisco Vargas ne date pas lintrigue pour symboliser de manière intemporelle la lutte des paysans mexicains contre un gouvernement arbitraire qui les brime. On nous fait toucher du doigt les injustices dont ils sont victimes. Un peuple est suivi par la caméra dans son errance, femmes, enfants, vieillards sur la route, et le petit-fils de Plutarco nous rappelle que lhistoire continuera. Suivons le pas lent de lâne du vieillard digne et rusé, Don Plutarco, incarné génialement par Don Angel Tavira. Parfois nous voudrions accélérer le pas de lâne, le rythme des allées et venues entre le champ et le Q.G. des soldats pour profiter davantage des conversations incroyables du violoniste et du Capitaine faussement jovial. Ces joutes verbales et psychologiques sont un jeu inégal auquel se livrent les deux hommes. Chacun avance ses pions, mais nous avons peur à chaque instant pour le vieil homme. Car la violence de la scène initiale sert davertissement et nous emplit de compassion pour ceux qui défient la soldatesque. Si le paysan donne au militaire une leçon de dignité, sa conduite servira dexemple aux siens. Le film a mérité les prix quil a obtenus grâce à la force immense de la confrontation des deux personnages principaux et à leur complexité. Un thème rarement traité au cinéma, le destin des paysans dAmérique latine, est abordé dans un esprit de solidarité par le cinéaste. Il faut découvrir, malgré quelques longueurs, cette uvre attachante qui sort de ce que nous offrent habituellement nos grands écrans.
Joli film humaniste et émouvant. Le début laissait présager le pire (misérabilisme un peu trop voyant) mais la simplicité du récit et le jeu de l'acteur principal sont très attachants.
Le fantôme de Buñuel plane sur ce film mexicain, aux superbes images noir et blanc. Personnages marqués par leur réalité sociale et par leur destin, récit guidé par la fatalité, longs plans souvent muets, musique aigrelette et presque guillerette mais révélant une forte tension dramatique, tout aurait pu faire naître un grand film. Mais lhistoire de sa fabrication fait comprendre pourquoi lhistoire semble étirée, et lensemble un peu ennuyeux. Il sagit à lorigine dun court métrage, qui aurait probablement dû le rester. Dun drame poétique et social, on passe à une longue exposition de photos, dont lesthétique saccorde mal avec la gravité du sujet.
Bel objet esthétique, "le violon" oublie malheureusement d'être autre chose qu'une succession de photographies poseuses d'où la vie semble totalement absente. Alors que le cinéaste s'évertue à filmer des choses dures, on ne ressent strictement rien devant cet étalage complaisant de "belles" séquences. Le sujet, pourtant intéressant, n'est finalement qu'effleuré dans cette oeuvre à la lenteur hypnotique. Narrativement pauvre, le film se perd dans des digressions inutiles et finit par franchement ennuyer. Pas de quoi fouetter un chat !
A voir l'affiche, on s'attend plutôt à un drame noir, décousu et violent. On est déjà étonné que l'écran soit en noir et blanc (un problème dans la cabine?), et on se demande pendant les 5 premières minutes ce qu'on fait là parce qu'on ne comprend rien... Mais dès lors, c'est comme un souffle amer qui se serait répandu dans la salle. Et c'est là qu'on accroche, qu'on se sent porté... Francisco Vargas fait un premier film pormetteur, avec Don Angel Tavara au sommet de sa puissance. Tout pourraît laisser penser que les résistants vont gagner, mais on est surpris par la chute qui nous prend de cours. Un drame humain, universel et touchant comme certains devraient l'être plus souvent.
Contrastes violents des noirs et des blancs lorsqu’il s’agit de scruter les visages et la terre brulée! La caméra à l’épaule utilisée comme une arme ! Il faut faire jaillir l’âme de ce peuple asservi, abusé, torturé, violé en toute impunité par une armée cliquetante de breloques, grossière, vulgaire et lourde, lourde, lourde comme une bête féroce. Point n’est besoin de dire la terre où cela se passe… Qu’importe ! L’injustice et l’arbitraire règnent. Des pays dont on ne parle pas au 20 h de TF1 ! Est-ce la nature des hommes ? Que faire sinon se battre ? Sortir les machettes, organiser la défense des plus faibles. Soutenir la guérilla ! Il y a le peuple et son maigre quotidien. Chassé de son village, pillé et tué encore de son par les fronts butés de l’armée. Il y Plutarco, vieil homme et son violon. Il chemine pour joindre son fils et son village vidé par la soldatesque. Les paysages, en plan fixe, les seuls qui soient emplis des douceurs grisées de l’aube et du soir, voient le vieux musicien et sa mule cheminant. Il y a le capitaine qui confisque le violon de Plutarco. Tête carrée, mussolinienne. Il s’essaie au grattage des cordes : cacophonie… Plutarco accepte de jouer pour lui les jours suivants… Une « casquette» pourrait-elle ressentir quelque chose d’humain ? La musique est aigre, maigre, fragile comme le vieillard qui la fait naître ! La caméra donne à voir l’apparente proximité morphologique et la phénoménale distance psychologique des deux hommes face à face… La guerre est plus têtue, plus violente encore que le lien qui semble les unir un moment… Qu’importe le petit fils de Plutarco, guitare à la main, chants de révolte à la bouche, accompagné d’une gamine orpheline comme lui, continuera le combat pour la liberté Francisco Varga nous offre à voir une réalité absurde, injuste et surréelle illustrée par de magnifiques images et par une musique simple, authentique qui ne nous quitte pas de sitôt. Il y a du Chaplin, du Buñuel chez ce réalisateur! Génial!
Pas du tout le film États-Unien avec héros qui prévalent d'incroyables difficultés. Pas de pouvoirs supers ici. Seulement des résistants qui souhaitent avoir des armes.
L'histoire d'un combat perdu d'avance entre une armée bien équipée et une bande de villageois résistants armés seulement de quelques munitions enterrées dans un champ. Apres avoir situé l'action et les enjeux par un prologue hyperviolent, Vargas reste ensuite dans la parabole de ce face à face inégal entre un militaire "mélomane" et un petit grand père manchot et joueur de violon. L'inquiétude plane constamment. La mise en scène est brillante bien que le rythme du film soit un peu lent au début. L'image en noir et blanc est une merveille. Don Angel Tavira est génial.
Confrontation ardente entre un vieux violoniste révolutionnaire et un militaire mélomane dans un pays en proie à la dictature. Un film en N&B sublime, hymne à la musique et à la lutte éternelle pour la liberté