L’affiche est tentante, et les premières minutes sont prometteuses, jusqu’au moment où les enfants arrivent à destination. Après, nous découvrons des personnages censés être hauts en couleurs, et qui auraient dû apporter une source d’inspiration pour des aventures extraordinaires comme le petit Robert (Freddie Highmore) en rêvait. Au lieu de ça, ces personnages s’avèrent creux et fades. Pire : ils sont inintéressants au possible. D’autant plus que les interprétations sont épouvantablement mauvaises. Aussi mauvaises que les effets visuels, alors que ceux-ci auraient dû renforcer le côté fantastique de l’histoire. En réalité, le spectacle proposé est visuellement hideux. A cela, on rajoute aux dialogues une intonation bigrement gnangnan, ce qui a le don de rendre le récit particulièrement agaçant. Alors bien sûr, "Cinq enfants et moi" est un sujet ostensiblement adressé à un jeune public, et bien que ce dernier est en général bon public, je ne suis pas sûr que nos chérubins soient vraiment emportés par les côtés effronterie et fantastique de ce film. Car en ce qui concerne l’humour, c’est le néant le plus total. Je n’ai rien vu de marrant là-dedans. Tout juste la première apparition de Martha prête à sourire, toute auréolée de plumes. Ensuite, les mimiques de Zoê Wanameker rendent son personnage relativement attachant, mais c’est nettement insuffisant pour sauver ce film du naufrage complet. Et je ne parle même pas des longues séquences dont nous sommes gratifiés sous la partition de Jane Antonia Cornish qui n’apportent absolument rien si ce n’est de rallonger un film certes court mais déjà trop long pour un tel navet. Edith Nesbit, l’auteure du best-seller de la littérature enfantine a dû s’en retourner dans sa tombe. J’ignore si l’adaptation suit à la lettre son roman éponyme, mais j’imagine que si le bouquin a été en son temps un best-seller, c’est qu’il devait être d’une qualité narrative et immersive bien supérieure. En conséquence, malgré le fait que je ne connaisse pas la version littéraire (je n’en avais même jamais entendu parler), tournez-vous plutôt vers la version papier !