Habitué aux films courts, Vincent Grashaw signe avec Coldwater son premier long-métrage. Cette plongée dans le milieu carcéral juvénile n'est cependant pas sa première expérience des longs formats. Le jeune réalisateur avait déjà produit le drame Bellflower, réalisé par Evan Glodell.
Vincent Grashaw a travaillé plus d'une dizaine d'années sur l'écriture du scénario de Coldwater. La première version du script date de 1999. Le réalisateur était alors âgé de 18 ans. "Coldwater est le premier scénario que j’ai écrit après avoir terminé le lycée en 1999. J’avais 18 ans et je connaissais un adolescent traumatisé par son passage dans un centre de détention pour jeunes délinquants. Cette histoire a éveillé mon intérêt et il a fallu 13 ans pour essayer d’en tirer un film", précise-t-il.
P.J. Boudousqué, le jeune acteur qui campe le personnage de Brad Lunders joue ici son premier rôle au cinéma. Avant, on a pu l'apercevoir dans des séries télévisées comme American Horror Story, Bones ou Pretty Little Liars : "Il n’avait jamais joué auparavant. J’avais simplement vu une photo de lui et pensé qu’il avait un bon style. Sa présence était imposante. Il électrisait la pièce. Quand il est parti tout le monde s’est regardé en se demandant si nous n’avions pas rêvé. Il a lu deux scènes et je l’ai engagé pratiquement juste après", explique le réalisateur.
Coldwater traite d'un sujet dur : la réhabilitation des jeunes américains. Le réalisateur a voulu se positionner à contre-courant des films abordant le thème de jeunesse. Il explique : "Avec la politique, la technologie, la force ouvrière, le rêve américain n’est plus possible. J’attribue ce changement au fait que les gens ont maintenant différentes ambitions et n’ont pas peur d’explorer leurs rêves."
Au départ, Ron Perlman (Pacific Rim, HellBoy) et Lucas Black (Fast and Furious : Tokyo Drift) étaient envisagés pour endosser les rôles principaux. Ils ont finalement été remplacés par P.J. Boudousqué et James C. Burns. Un "gros risque" pour le réalisateur, notamment en ce qui concerne P.J. Boudousqué, qui n'avait jusqu'alors pas eu l'occasion de faire ses preuves au cinéma. "Je ne savais pas s’il était capable de jouer les différentes émotions jusqu’au jour du tournage. Mais le jour J, nous avons eu la confirmation qu’il était le bon", ajoute Vincent Grashaw.
A l'instar de nombreux films indépendants, Coldwater a rencontré des difficultés de financement et de production. Un problème qui n'a pas manqué de décourager Vincent Grashaw : "J’ai connu plusieurs échecs en essayant de réaliser Coldwater. Pour être honnête, je m’étais presque résolu à ne jamais faire le film, (...) en 2011, j’ai rencontré Joe Bilotta de Flying Pig Productions qui a adoré le scénario et pouvait réunir les moyens nécessaires pour le réaliser."
Coldwater, au-delà d'être le titre du film, est aussi le nom du camp où est envoyé Brad Lunders (PJ Boudousqué) par ses parents.
On prête à P.J. Boudousqué une ressemblance étonnante avec l'acteur de Blue Valentine. De plus, la performance du héros de Coldwater n'est pas sans faire penser à celle de Ryan Gosling dans le thriller à succès Drive. Certains vont jusqu'à affirmer que le film de Vincent Grashaw pourrait bien faire office de préquel de celui de Nicolas Winding Refn...
Coldwater appartient au sous genre du film de prison : le film carcéral pour mineurs. Parmi les titres se rattachant à cette catégorie, nous pouvons citer Le Code criminel (1931), Scum (1979), Bad Boys (1983) ou le récent Dog Pound (2010) de Kim Chapiron. Souvent dans ces films, les gardiens de prison sont sadiques et la loi du plus fort prédomine dans l'institution...
Coldwater a remporté le prix du Meilleur Réalisateur pour Vincent Grashaw et celui du Meilleur Acteur pour PJ Boudousqué, au festival du film de Las Vegas.
Le film a été tourné en Californie, à Malibu et Ventura, durant l'été 2012.
Coldwater a été sélectionné à de nombreux festivals dont le SXSW Film Festival, le Champs-Élysées Film Festival ou le Festival de Sitges en 2013.