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JimBo Lebowski
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4,5
Publiée le 5 mars 2014
Décidément ce cher Sorrentino n'arrêtera pas de me surprendre ... C'est le quatrième film que je vois du réalisateur et celui ci est encore une fois très réussi. L'histoire, un homme mystérieux vivant dans une chambre d'hôtel en Suisse depuis 8 ans, vie de routine et d'insomnie, il est séparé de sa femme et ne parle quasiment plus à personne. Il se prend alors d'un désir inavouable pour une jeune et belle barmaid qui va le faire sortir de son quotidien, mais voilà il garde aussi d'étranges secrets bien plus inquiétants qu'il n'y parait ... Au premier abord le film peut paraître lent et froid mais force est de constater qu'il jouit d'une atmosphère intrigante et scotchante, le personnage principal, brillamment interprété par Toni Servillo, nous tient en haleine à chaque moment, et nous donnes a réfléchir sur nous même et notre servilité. Son constant retrait face à son entourage, son cynisme et sa froideur lui donne un certain charisme et la continuité de l'histoire aura raison de sa personnalité. Niveau technique, Paolo Sorrentino donne une leçon, il rend chaque plan attractif, et là, contrairement à ses autres films il m'a rappelé un peu le Luc Besson des années 80 dans un style très créatif, a jouer avec la caméra pour son bon plaisir et le notre aussi. En conclusion, un excellent film qui en surprendra plus d'un.
Un film qui scénariquement, ne vaut que par sa fin puissante et émouvante, ce qui est franchement juste pour passer 1h40 sans s'ennuyer... Alors oui, la bande son est bonne, oui l'acteur principal campe bien son personnage mélancolique, mais on n'en peut plus d'attendre que l'histoire décolle. Une déception étant donné les critiques dithyrambiques lues sur Allocine.
C'est un peu longuet mais bien ficelé...la découverte progressive de cet homme seul dont on se doute qu'il ne vit pas d'un emploi conventionnel, sort de l'ordinaire. C'est très sobre, peu de dialogues, mais ça a une certaine efficacité. Et en tous cas ça a le grand mérite de ne pas être un produit formaté...Et un film italien pas bavard c'est également rare :-)
Le scénario raconte la vie cachée d'un homme qui est au service de la mafia pour le simple fait de transporter une valise pleine de billet d'un endroit à un autre (une banque). Pour cela, il vit seul, retiré, dans un hôtel, mais il tombera néanmoins sous le charme d'une employée. Mais un jour, on lui vole sa valise, il devra alors des comptes à la mafia. En fait, il réussira à récupérer cette valise, mais refusera de la donner à la mafia. spoiler: Cela finira mal...
Bon film de Sorrentino. Très bon surtout dans la première moitié du film où l'on voit vivre le héros dans un hotel, isolé de tous, avec ses habitudes, des tics et son arrogance. C'est très bien réalisé. Le 2de moitié du film, genre thriller, n'est pas sans qualité non plus, mais on tombe dans le film policier normal, surtout quand on s'oppose à la mafia. L'acteur principal, Toni Servillo, est toujours excellent. Un bon moment de cinéma.
Un film d'atmosphère mélancolique et mystérieux servi par l'impeccable presta de Toni Servillo, énigmatique à souhait dans le rôle d'un italien quinquagénaire qui vit seul dans un hôtel suisse depuis 8 ans.
Un très bon film de Sorrentino avec un Toni Servillo toujours impeccable (on les retrouve dans l'excellent "la grande bellezza" 9 ans plus tard). Le film repose sur son personnage énigmatique que l'on découvre avec envie au fil du film. Un scénario qui paraît simpliste mais le travail fait sur ce personnage est une réussite d'autant plus que la réalisation est soignée comme le reflète notamment la bande son ou certaines images.
Ceux qui verront « les conséquences de l’amour » comprendront sans doute mieux le sort cruel que souvent l’homme réserve aux animaux de compagnie enfermés dans une cage ou un aquarium pour le simple plaisir des yeux. Titta Di Girolamo est résident à demeure d’un palace de la ville suisse de Lugano, il revêt les traits de Toni Servillo acteur de génie devenu depuis compagnon de route du réalisateur dont c'est ici le deuxième long métrage. Personnage sans vie, semblant absent pour les autres autant que pour lui-même, il fascine, agace ou encore désespère ceux qui croisent son chemin comme la jolie Sofia (Olivia Magnani petite-fille de la grande Anna) serveuse du bar de l'hôtel dont aucune des amabilités de circonstance qu'elle adresse à Titta ne reçoit de réponse, même imperceptible. Malgré cette indifférence qui exsude de tous les pores de sa peau, Titta Di Girolamo semble avoir une activité intense,obéissant à une routine de précision relevant de l'horlogerie suisse (!) qui l'amène à rencontrer d'autres individus tout aussi peu bavards. Pendant plus de trente minutes, Sorrentino nous décrit ce manège qui pourrait être assez décevant au niveau narratif mais demeure envoûtant grâce à la fusion entre le charisme froid de Toni Servillo et la remarquable mise en en scène de Sorrentino qui parvient à rendre unique les moments les plus banals. Imperceptiblement, on devine que cet ascétisme extrême est plus contraint que choisi et progressivement Sorrentino lève le voile sur le terrible secret de cet homme qui en réalité se trouve dans cet hôtel mausolée pour avoir voulu jouer avec la mafia, thème central du cinéma italien. Sorrentino nous plonge dans le tragique destin de Titta au moment où celui-ci aborde le point de rupture qui va lui faire commettre une erreur. C'est la jolie Sofia qui sera l'élément déclencheur. Tous les efforts entrepris pour se fondre dans le décor ont fini par produire l'effet inverse chez la jeune femme. L'isolement et l'enfermement ne sont en réalité pas viables car contre nature et le seuil de résistance finit toujours pas être dépassé. Titta pas dupe de ce qui l'attend avouera très vite à Sofia que le simple fait de lui parler constitue "le geste le plus courageux de sa vie". Dès lors la trame devient plus classique, du petit poisson qui tente désespérément de sortir des tentacules de la pieuvre. Le film n'en perd par pour autant son intérêt ni sa virtuosité, Sorrentino constant dans son propos, s'évertuant à mettre en avant le côté sacrificiel de la démarche de Titta qui comme un plongeur en apnée remonte des grandes profondeurs, pour reprendre son souffle avant de peut-être s'abandonner pour de bon . Toni Servillo est tout simplement saisissant d'humanité bridée dans ce film noir, superbe et hypnotique qui nous en dit long sur la nature humaine vue sous un angle quasi anthropologique, un peu à la manière de Resnais dans "Mon oncle d'Amérique" (1980) le côté didactique en moins. Sorrentino mine de rien écrit une nouvelle page du film de gangsters. L'Italie s'est certainement trouvé son plus grand cinéaste tragique depuis Fellini et Visconti.
Les conséquences de l’amour, c’est un titre qui ne peut évoquer que deux choses : soit un essai philosophique, soit la note griffonnée rapidement sur un papier par un timide au col roulé, un de ceux qui remarquent tout sans se faire remarquer, tenu par un acteur à la révélation tardive parce qu’il semble avoir attendu toute sa vie le film qui serait fait pour lui – & qui vient de le trouver.
Avec une mise en scène pleine à craquer pour une histoire contenant bien peu de choses, Sorrentino crée une distanciation entre le signifiant & le signifié, un espace éthéré, une pièce pour l’imagination dont l’immensité n’a d’égale que la promiscuité ressentie par le timide dans sa chambre d’hôtel. Pourtant, lui n’en a pas, d’imagination, nous dit-il.
Ainsi cruellement dépourvu des tares qu’il a tout loisir de remarquer chez le personnage, le spectateur se met naturellement à combler les manques dans l’espoir que le personnage pourra se relever, & pourquoi pas se révéler. Alors on accueille chaque indice, chaque nouveauté, parce que l’univers de Sorrentino est un paradis visuel qu’on veut remplir même si l’on ne se lasse pas de l’élégance sans failles de son dénuement.
L’acteur à la révélation tardive est Toni Servillo. Son personnage aux peurs muettes est comme un lac gelé alliant froideur & candeur, antipathie & empathie, & évoquant à la fois inexpression & attachement, du genre dont on peut dire avec quelque familiarité que “s’il n’existait pas, il faudrait l’inventer”.
La seule qui arrivera à le faire fondre, c’est une autre actrice sans âge & à la carrière cinématographique modique, Olivia Magnani. Sans vouloir lui enlever de son mérite propre, on croirait que c’est sa grand-mère Anna qui revit sous des traits qui lui sont si similaires, au point que l’on trouve normal son aptitude magique à trouver ce qu’il y a de plus beau derrière l’impassabilité du timide. La pièce imaginaire se remplit peu à peu.
Parfois honnête sur lui-même mais toujours au compte-gouttes, le timide laisse l’image nous dire ce qu’il ressent : l’homme est souvent reflété dans des miroirs, mais son âme l’est quant à elle dans chaque composition, dans chaque note de la bande (très) originale. Par moments la pièce est tout à fait remplie parce que Sorrentino filme certains passages comme il le ferait un clip musical : débauche créative très dense & ambiancée (“style becomes substance”, comme le disait très bien Brian Gibson), la mise en scène cède place au silence & le film se fait presque tout seul. L’histoire est racontée, & l’histoire de l’histoire aussi.
Continuum atmosphérique brillant & forge incroyable de l’éloquence sans loquacité, Les conséquences de l’amour porte un titre qui nous rappelle tout ce que l’histoire pourrait être d’autre, mais il ne s’en contente pas : comme un poétique hommage au timide sans imagination, il nous le fait… imaginer.
Ce film est très lent mais malgré ça j'ai beaucoup aimé, il est très profond avec pas mal d'intrigues. La réalisation est très soignée, l'histoire très émouvante et assez imprévisible, l'acteur principal est formidable et bluffant. A voir absolument!
Bientôt sort sur nos écrans "This Must Be the Place", l'occasion de découvrir donc Paolo Sorrentino. Et, quoi qu'il en soit, son cinéma est très original. "Les conséquences de l'amour" est un film qui peut aussi bien ennuyer qu'étonner. Par moments lassant, à cause de la rigidité du personnage principal, incarné par Toni Servillo, à d'autres moments, on ne peut que reconnaitre le talent du metteur en scène. L'utilisation de la musique est d'une intelligence rare. Entre electro, indie rock ou encore symphonies classiques, la musique apporte une ambiance d'ensemble techniquement parfaite. Notons aussi que de nombreux plans et mouvements de caméra sont obsédants. Sorrentino est audacieux, il livre une vision unique, en dehors de tous clichés, de la mafia italienne, sur fond d'histoire d'amour plus qu'originale, avec la sublimissime Olivia Magnani. A la fois froid et humain, artificiel et vrai, le film de Sorrentino n'a pas d'égal. L’ambiguïté du personnage central est jouée à fond, le texte est souvent très intelligent et le final est grandiose, avec cette fameuse "mort rocambolesque". Un beau travail de mise en scène malgré des longueurs durant la première partie, même si elles sont pleinement assumées dans la logique du récit.
Film froid. Maniérisme des mouvements de caméra, esthétique glacé de journal de mode. Très écrit, tant au niveau du montage, du scénario et des dialogues. Aucun souffle de liberté et d'anticonformisme dans ce film dont la prétention est justement d'être à contre-courant.
Un beau film de Sarrantino. Le grand Toni Servillo énigmatique et mène une vie mystérieux dont la découverte d'une femme bouleversera. Le film très rythmé avec une bande son électronique vient contraster avec la lenteur des séquences pour un très beau résultat.