Le Spanglish est un dialecte hybride d'espagnol et d'anglais que parlent environ 40 millions de Latinos vivant aux Etats-Unis. Le long-métrage Spanglish met en lumière ces deux cultures -la culture latine et la culture américaine- qui cohabitent sur le territoire américain en s'intéressant au quotidien d'une jeune Mexicaine engagée comme gouvernante chez un couple américain.
L'idée de Spanglish a germé dans l'esprit de James L. Brooks en 2000. Il décida de se lancer définitivement dans l'aventure lorsque, à cette époque, il reçut les encouragements de Christy Haubegger, fondatrice du magazine Latina Magazine qu'il avait contacté pour se documenter sur le sujet de son film. Celle-ci, qui officie en tant que productrice exécutive de Spanglish, se souvient : "J'ai été impressionnée par son désir d'exactitude jusque dans les détails de culture et d'histoire. Etant moi-même latina, je me suis toujours efforcée de raconter notre histoire, notre culture, de nous montrer avec authenticité. L'aider à raconter son histoire dans le même esprit m'a paru naturel."
Pour le réalisateur James L. Brooks, également scénariste et producteur sur Spanglish, "la culture américaine et la culture espagnole ne se ressemblent pas. Elles ont quelques points communs, bien sûr, mais ce sont le plus souvent deux mondes à part.". La productrice exécutive Christy Haubegger visualise clairement ce choc des cultures dans le film, soulignant que "les difficultés de communication et le manque de vocabulaire plombent les relations de l'histoire. (...) Le mot "Spanglish" est une métaphore du choc des cultures au sein de ce foyer. c'est aussi une métaphore pour l'inadéquation générale de la langue, son incapacité à exprimer exactement ce que l'on ressent."
James L. Brooks s'est beaucoup documenté sur le monde latino pour les besoins de son film. Le réalisateur a rencontré de nombreuses jeunes femmes, des émigrées hispaniques ainsi que des enfants élevés par des mères parlant espagnol. Il ne souhaitait pas "dépeindre un cliché de la culture hispanique, ni en donner un portrait romantique ou idéalisé. Je me suis entouré de gens de cette culture nuit et jour. J'ai rencontré des jeunes femmes candides et pleines d'espoir, d'autres complètements désabusées ; j'ai été ému par ce qu'elles disaient sur les difficultés et les déceptions que l'on rencontre quand on s'efforce de s'adapter à un nouveau foyer. J'ai été bouleversé par leurs espoirs et leurs rêves pour leurs enfants."
Avec Spanglish, l'acteur Adam Sandler poursuit dans la veine d'un cinéma plus nuancé que les comédies potaches de ses débuts, nouvelle voie tracée avec Punch-drunk love - Ivre d'amouren 2001. Pour James L. Brooks, il "avait la nature, la décence innée de son personnage. J'avais déjà essayé de lui confier un petit rôle dans un film quand il était sur "Saturday Night Live". Il y avait quelque chose chez lui qui m'a frappé tout de suite."
De son côté, Téa Leoni avoue que "travailler sur Spanglish a été de loin mon rôle le plus difficile. Je me suis demandé au début si j'aurais assez d'énergie, d'intensité et de finesse pour jouer cette névrosée égomaniaque bipolaire dans un film qui, pour l'essentiel, est une comédie dramatique très émouvante. Jamais un réalisateur n'a su avoir accès à ce que je suis de façon si totale."
Quant à la jeune Paz Vega, révélée dans Lucia y el sexo, elle a été choisie au terme d'un casting international entrepris de New York à Chicago, en passant par l'Amérique du Sud et l'Espagne.