Nous sommes nombreux à connaître le franc-parler des personnages qu’interprète Mathilde Seigner en personne éternellement insatisfaite et en perpétuelle recherche de l’amour. Si vous aimez son humour grinçant, vous n’allez pas être déçus. Plutôt que de vous en dire plus, je préfère vous laisser le loisir de découvrir son humour acerbe au gré de ses répliques toutes plus assassines les unes que les autres. Seulement cette actrice n’occupe pas seule le devant de la scène puisqu’elle a été associée à deux autres comédiennes pour jouer un trio d’amies d’enfance, toujours inséparable alors que les trois membres sont à mi-chemin entre la trentaine et la quarantaine. Et c’est par le biais de ces trois femmes que la réalisatrice Cécile Telerman nous présente "une chronique de mœurs sur les relations femmes/hommes en milieu urbain" comme la cinéaste se plait à le définir. Ainsi nous avons Marie, la femme mariée qui assume tout ; Florence, également mariée mais devenue anonyme ; et enfin Juliette, célibataire malgré elle, avec l’idée résignée et bien en tête "qu’un homme à leur âge a fatalement des vices cachés et n’est plus sous garantie". Evidemment, porter à l’écran une telle chronique ne repose pas seulement sur ce trio dans lequel Judith Godrèche a bien du mal à exister aux côtés de Mathilde Seigner. Rien n’aurait été possible sans les seconds rôles masculins, parmi lesquels le toujours très classe Pascal Elbé tient bien son rang, ainsi que Pierre Cassignard excellent en homme déçu du mariage et qui compte bien profiter de son statut d’homme divorcé pour profiter de la vie en toute légèreté. Sans oublier Thierry Neuvic, qui hérite du plus mauvais rôle, et il le joue si bien qu’il finit presque par nous sortir presque de par les yeux. Par ailleurs, j'ai noté la présence de François-Xavier Demaison, à qui le costume d'agent immobilier lui va merveilleusement bien. Le scénario traite avec une grande simplicité ce qu’on pourrait appeler la crise de la quarantaine, et est mis en scène de façon simple, sans artifice ni fioriture, sans se perdre dans des séquences inutiles. Ainsi, chaque moment s'en retrouve bien argumenté. On peut reprocher en revanche le côté un peu trop gentillet du film et le côté plus ou moins convenu car on devine très tôt le destin final des trois femmes. Personnellement, je mettrai aussi un bémol sur la prestation de Judith Godrèche, que je n’ai pas trouvé franchement convaincante, pas très à l’aise, à l’image de Bernard Yerlès en réalisateur. En tout cas pas aussi à leur avantage que le reste du casting. Pour autant, "Tout pour plaire" reste une bonne petite comédie sympathique, bien balancée par une bonne bande originale supervisée par Jean-Marc Bakouch. De quoi remplir une programmation télé vide d’intérêt.