Avis sur Le Clan

Spoilers en pagaille. Et partout. Attention.
Le Clan est un film qui s'intéresse au destin de 3 frères. S'il présente une unité commune (chaque frère se retrouve confronté à un moment de sa vie où il a un choix à faire, un choix qui sera décisif pour le reste de sa vie) et qu'on retrouve les mêmes thématiques (mais aussi les mêmes défauts, certains seconds rôles ne jouent pas très bien), le film a une grande inégalité en terme de qualité selon les parties.

Le premier personnage sur lequel le film est centré est celui de Marc. C'est le frère du milieu. Il méprise le plus petit, idolâtre le plus grand. Son histoire est en fait répartie sur les 3 parties. La première des parties, sur lui, sert surtout à présenter un peu le cadre. Mais c'est aussi dans celle là que le nœud de l'histoire de Marc se joue : après une altercation - où son chien sera tué - le jeune homme veut se venger. Le personnage ne parviendra jamais à passer outre cette histoire - ou plutôt, il y parviendra mais trop tard -, d'autant plus qu'il est déçu par son frère aîné qui n'ira pas l'aider dans cette vengeance. Le réalisateur le filme en permanence comme un être instable, aussi bien mentalement que physiquement (il est toujours en action, il tombe, il se bat...). Alors qu'il s'apprête à se venger, il tourne le volant de la voiture - censée tuer son rival - au dernier moment. Mais il rentre dans un arbre et ressort grandement paralysé.
La seconde partie s'ouvre avec le personnage de Christophe. C'est le plus grand des frères. Il sort de prison et c'est finalement en prison qu'il aura muri sa réflexion d'évoluer et de grandir. C'est, je trouve, le personnage le moins intéressant. La seule chose que je trouve intéressante dans son personnage c'est qu'il est à la fois présenté comme une sorte de modèle de réinsertion (travail, sérieux, copine qui a l'air sympa...) mais qu'à la fois il se révèle être d'une brutalité vis à vis de ses frères (et surtout de celui du milieu). Jamais il ne prendra la peine de l'aider à aller mieux, il se contentera de le blâmer, toujours. Il est devenu complètement égoïste suite à son séjour en prison, il ne se concentre plus que sur sa réussite. Celle des autres l'importe peu. C'est la partie un peu creuse du film à mon avis.
Enfin la troisième partie s'intéresse au jeune Olivier. Le personnage est intriguant. Il n'aura de cesse de chercher l'amour et le respect de son grand-frère Marc (c'est lui qui lui propose de l'aider pour sa vengeance, lui qui va chercher du secours lorsqu'il tombe, lui qui l'accompagne à la gym, lui qui lui coupe la viande...) et je crois qu'en fait le film est magnifique dans cette troisième partie. Tout le reste du film aurait pu être jeté (oui, oui, jeté) et on aurait pu ne garder que cette troisième partie et en faire un film (car la troisième partie dure 20 minutes). C'est étonnant car le sujet est complètement fastoche : le mec est en gros balancé entre sa famille et son homosexualité. Mais il n'est jamais facile ou idiot sur cette troisième partie. Il est vraiment magnifique. Cela est du au fait que depuis le début du film on voit cet amour entre Olivier et Hicham (qui ne sera donc confirmé que lors de cette troisième partie) mais que cette troisième partie nous contera en fait leur séparation, sans nous l'expliquer (jamais on ne les verra s'engueuler, jamais on ne les verra s'intéresser à un autre). Et lorsque Marc choisit d'évoluer en fait, il fait le "mauvais" choix : il préfère rester "fidèle" à sa famille, qui le traite beaucoup moins bien, que rester avec son copain. Le film a une grande brutalité parce qu'il nous montre vraiment des choses magnifiques et magiques entre les deux protagonistes qui sont quand même les deux personnages les plus attachants du film, et l'instant suivant, il nous renvoie les personnages dans la médiocrité (surtout celui d'Olivier). Et puis la mise en scène de Morel qui était pendant tout le film assez proche d'un cinéma social était tout d'un coup beaucoup plus apaisée et lyrique lors de la troisième partie. On sentait une envolée, réelle, et dès qu'on revient sur la famille, tout est fini. Et ce que propose Morel marche complètement, j'avais envie d'entendre la sonnette de la famille, j'avais envie qu'il parte, j'avais envie d'une autre fin. Mais le film revient de façon très logique à ses débuts, sur l'histoire de 3 frères et qui ont cherché à s'échapper de leur condition mais un seul parviendra - le film s'arrêtera là dessus : un s'en va du foyer, le grand-frère. Marc n'a évolué que trop tardivement et Olivier n'a pas fait le choix qui lui aurait permis de se sortir de sa situation. C'est un film vraiment pessimiste.

Il en ressort un film très inégal, mais il a des moments très beaux et c'est eux que je retiendrai, j'ai été vraiment happé par moment et touché.

C'est très fort, cru, intense, sans tiédeur...Bravo, un film sans fioritures qui montre des rapports entre mecs sous toutes les coutures avec ce que l'on n'ose pas voir et ce que l'on fantasme, c' est nickel!!!

Mal joué pour certains rôles, histoire pas du tout intéressante, personnages aussi. Les frères ne se ressemblent pas du tout si bien que la narration en est confuse. Un film sur l'homosexualité et pas grand chose d'autres. Signalons les merveilleuses scènes de branlette en public, de tournante avec un travelo et du rasage de fesses... A fuir vite et bien.

Un film à la fois rugueux et chaleureux, froid et sensuel. Le portrait des trois frères, très différents, en trois parties bien distinctes, est assez inégal. Tour à tour, drame social, drame familial et mélo, on suit quand même avec intérêt le parcours de ces garçons au tournant de leur vie. Le scénario de Morel associé à Christophe Honoré, n'est pas toujours très convaincant. Quelques scènes très dures, certaines un peu "too much" et pas vraiment utiles, d'autres touchantes avec quelques envolées lyriques, pour une fin aux accents mélo qui finit par nous serrer le coeur. Les corps des jeunes acteurs sont magnifiquement filmés et mis en valeur pour trois jeunes acteurs à découvrir : Nicolas Cazalé, Thomas Dumerchez et Salim Kechiouche. Stéphane Rideau, fidèle du réalisateur, Bruno Lochet et Jackie Berroyer complètent habilement cette distribution très masculine. Inégal donc mais courageux. Au final, un film très attachant qui prend aux tripes malgré ces défauts. Un metteur en scène sur la bonne route.

Gael Morel est un jeune cinéaste intransigeant qui construit de film en film une oeuvre cohérente, comme un écho à celle de Téchiné. Son nouvel opus est encore une fois radical, brutal dans sa mise à nu des personnages et de leurs sentiments contradictoires. On peut saluer la volonté du cinéaste de réaliser un bel objet cinématographique, même si son esthétisme fait parfois ressembler son oeuvre à un film érotique gay. En tout cas, il sait filmer les corps masculins avec une grande sensualité. Cela n'ajoute rien à son propos, parfois confus (surtout dans le dernier segment, moins convaincant), mais qui a le mérite de parler de classes sociales peu filmées par les cinéastes bourgeois français. Certaines scènes sont vraiment très poignantes et d'autres laissent perplexes. Au total, c'est une oeuvre inachevée et inégale, mais qui contient assez de fulgurances pour toujours nous intéresser.

Je n'ai pas du tout adhéré à ce film trop plein de clichés en tout genre !!! C'est brouillon, mal joué et surtout mal réalisé !!! Un fiasco...

une chronique familiale et surtout le parcours de vie et psychologique de trois frères. dans cette peinture sociale de banlieue, tout ne sonne pas juste, comme l'interprétation, le récit tortueux. un intérêt qui reste limité et qui n'émeut pas vraiment.

Un film très humain, des personnages torturés ou en quête d'"humanisation" le tout filmé par une caméra discrète pour mieux capter le réalisme des situations. Les acteurs sont tous excellents, imprégnés de leur rôle par ailleurs bien définis. On retrouve aux côtés des jeunes acteurs les excellents Jackie Berroyer et Bruno Lochet très bons dans le registre dramatique. Un film à decouvrir.

A travers les portraits contrastés de trois frères, Gael Morel s' interroge sur le masculinité moderne !
Nicolas Cazalé est remarquable...dans son premier role.

Gaël Morel réalise ici un film sur l'amour immortel de trois frères, pourtant bien différents, mais que rien ne pourra séparer sentimentalement. Ce n'est ni un film sur les jeunes de banlieues, ni sur la délinquance et ni sur l'homosexualité mais bien une belle démonstration d'amour et de solidarité... bien que beaucoup d'obstacles leur rendent la vie difficile. Ils sont en effet principalement meurtris depuis longtemps par la mort de leur mère, un père qui a bien du mal à gérer la vie de ses trois garnements et leurs nombreuses différences les amènera à la fois à se haïr, se rapprocher, se comprendre, s'opposer mais surtout s'aider. L'un est totalement perdu dans sa délinquance, l'autre tente de se transformer en homme responsable et mature et le dernier trouvera son bonheur en finissant par assumer son homosexualité. Malgré certaines scènes et idées assez confuses, incompréhensibles et étranges... le but de ce film est de montrer un amour sans limite (parfois même ambiguë) et un profond respect de leur lien de sang. Le Clan est donc un très beau film, extrêmement bien réalisé, très simple à tous niveaux (dialogue, mise en scène, technique) et où la représentation du corps masculin, minutieusement et magnifiquement filmée est le second grand point fort de ce remarquable film d'auteur.

le clan? mais quel clan? trois frères aussi différents l'un de l'autre unis simplement par l'incompréhension

La pire cruauté envers un chien de l'histoire du cinéma. On espère seulement qu'elle a été mise en scène. Le film est globalement déprimant et ne vaut pas les quelques scènes de nudité masculine. Aucune femme à retrouver dans ce film français à majorité avec trois frères très perturbés. L'intrigue est tellement cachée que je ne pourrais pas vous donner de spoiler même si j'essayais de le faire. C'est le pire film français que j'ai vu depuis bien longtemps. Ce film n'est même pas sexy et je l'ai vu comme très déprimant je n'ai témoigner aucune sympathie pour aucun des personnages sauf le chien. Gaël Morell présente volontairement le chiot dans diverses scènes ludiques au début du film afin qu'il puisse intensifier le choc pour le spectateur du film. Mais on ne comprend jamais pourquoi cela devait être dans le film...

Heureuse surprise que ce "Clan" de Gaël Morel. Un film qui fait du bien dans le paysage cinématographique hexagonal. Net, précis, authentique. Un amour des mots, des images, des corps, des lumières. Un ensemble qui pourrait paraître désordonné. Mais non ça fonctionne sans mélo. Trois frères, trois évocations, trois vies en province, et puis la seule femme du film à la fin Aure Atika. (Mention pour Thomas Dumerchez.) "New Wave" donc...

Gaël Morel livre son 4ème premier film, tant celui-ci a les défauts et qualités d'une première oeuvre : à savoir des moments un peu naïfs voir un peu pesant, quelques clichés (aussi bien dans les situations que les personnages), des maladresses, une direction d'acteur parfois maladroite et un certain manque de matûrité et dans le récit et dans la mise en scène. Il a cette force aussi qu'on les premières oeuvres à nous surprendre régulièrement, à faire des échappées qu'un cinéaste plus expérimenté ne se risquerai pas à faire de peur de casser l'unité de son film. Le Clan regorge de moments de pure cinéma, de passages poëtique, d'images superbes, de dialogues qui font mouches. Constamment inégal, entre ravissement et agaçement, seules les rapports familiaux et le social en général sont très bien retranscris du début à la fin. Le film dégage une telle énergie, témoigne d'une telle envie de faire du cinéma, qu'on suit avec intérêt ses personnages et ses brèves instants de la vie des 3 frères. Gaël Morel reste un espoir du cinéma français et on éspère qu'il nous livrera la prochaine enfin une oeuvre plus mature.

Ce quatrième film de Gaël Morel est décevant: il se base sur beaucoup de clichés, tant au niveau de la fratrie que sur l'homosexualité. Certes, il met très bien en valeur le corps masculin, mais de manière trop papier glacé ( pas un poil, pas un brin de gras). Sa vision est trop aseptisée et c'est dommage. Enfin, son film, divisé en trois partie met en evidence les obstacles que vont devoir passer ces frères pour atteindre l'age adulte: l'un passe par la prison, l'autre par l'homosexualite, et l'autre par la mutilation; c'est plutot médiocre comme analogie!