Traversant une période particulièrement douloureuse de leur vie, les réalisateurs Eric Bu et Emmanuelle Verani ont éprouvé le besoin de s'exprimer. "Le cinéma s'est imposé", avouent-ils : "étant donné qu'on ne sait ni peindre, ni sculpter, ni composer un opéra, mais qu'en revanche, l'écriture et la caméra étaient à notre portée".
Emmanuelle Verani et Eric Bu se justifient : "Le sujet est très intime et (...) on avait envie de se confronter à notre réel et non à une transposition. Et puis même si on a beaucoup écrit, le film a tout de même été le témoin de notre histoire sur deux ans. Et notre histoire, elle, n'est pas écrite. La fiction reproduit quelque chose de déjà imaginé, de déjà "vécu". Le documentaire est plus à même d'écrire son histoire au présent".
Les réalisateurs avouent avoir été influencés par Alain Cavalier, notamment par son film La Rencontre. Mais ils citent volontiers le réalisateur Nanni Moretti, "cinéaste important et à la frontière des genres", ainsi que le travail du documentariste Johan van der Keuken.
En vie est la première co-réalisation d'Emmanuelle Verani, également maquilleuse de cinéma. Elle a notamment travaillé sur des films tels que Les Amateurs de Martin Valente, Fanfan la Tulipe, de Gérard Krawczyk ou Jet Set de Fabien Onteniente. Elle travaille aussi sur de nombreux courts-métrages, clips, publicités, émissions de télévision et défilés de mode.
Eric Bu fut très remarqué en 1991 par la réalisation de son premier court métrage, Train du soir, d'après Denis Tillinac avec Anne de Broca. Il fut séléctionné dans de nombreux festivals tels que Clermont-Ferrand, Pantin, Brest, Namur, turin, ou encore Rambouillet. Ce court métrage obtint la Mention de la première fiction au Festival internationl de Villa Do Condé (Portugal), le Prix du jury au premier Festival de Limoges (cinéma impur), et la Prime à la qualité CNC.
Daniel Kupferstein, documentariste, s'exprime à propos du film : "Les réalisateurs du film En vie ont relevé trois défis pour faire leur documentaire. Tout d'abord, réaliser un film à deux, ce n'est jamais simple. Ensuite, ils ont fait un film "intimiste" : parler de soi, de ses propres préoccupations n'est pas évident. Enfin, faire un film sur un deuil est toujours très difficile. Mais là, en rendant l'attente active, en inversant le négatif, les réalisateurs ont réussi leur triple pari. Au final, ce film nous touche au plus profond de nous-mêmes car il donne (et malgré tout) l'envie de la vie...".
Catherine Dolto-Tolitch, fille de la célèbre pédopsychiatre Françoise Dolto : "C'est un film très personnel, très riche pour tous les parents dans la même situation que vous. C'était une très belle idée de faire ce film, ça peut certainement aider beaucoup de couples dans l'attente, comme vous".