Croisière : les secrets du tournage

La réalisatrice revient sur les contraintes qu'impose un tournage sur un catamaran, et précise ses choix de mise en scène : "Etant donné le décor exigu et le tournage réellement en pleine mer sans bateau autour de nous, seule l'utilisation des caméras numériques DVCAM répondait à nos besoins. Toute la partie technique était contrôlée à partir d'une régie installée dans une cabine du catamaran. De cette façon, les comédiens se retrouvaient dans un isolement total sans techniciens autour d'eux. Je souhaitais que l'ambiance du film soit le plus proche possible de la réalité. Nous avons donc tourné chaque scène en plan séquence dans l'ordre chronologique en général et à cinq caméras afin de garder l'intensité de la dramaturgie. Le spectateur est ainsi plongé au coeur de l'action et dans l'intimité des personnages."

Parmi les passagers de cette Croisière hors du commun, on note la présence de Caroline Ducey. Avant cette traversée mouvementée, l'actrice, révélée par Romance de Catherine Breillat, est souvent partie à l'aventure pour le tournage de films de jeunes réalisateurs : dans La Cage d'Alain Raoust, elle campe une ex-taularde qui parcourt les Alpes, à la recherche de son père, tandis que Shimkent hotel, l'étrange road-movie de Charles de Meaux, l'a conduite jusqu'aux steppes d'Asie centrale.

"C'est tout à fait banal", confie la réalisatrice, Natacha Cagnard. "Je me trouvais en Tunisie lorsque je cherchais une idée de scénario et un soir tout simplement, j'observais un catamaran en pleine mer. Ca a fait tilt, c'était mon décor. De là, j'ai été inspirée par quelques événements tels que des faits relatant l'histoire de rescapés en mer. A partir de ces éléments, j'ai construit l'évolution psychologique de mes personnages en mélangeant rire et drame. Voilà comment Croisière est devenue une comédie noire."