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chrischambers86
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4,0
Publiée le 19 juin 2013
Ce drame douloureux, dont le titre du film èvoque le conte d'Andersen, clôt admirablement la trilogie « prolètarienne » d'Aki Kaurismäki, après "Ariel" et "Shadows in Paradise". A travers le destin tragique d'une ouvrière employèe dans une fabrique d'allumettes, rejetèe par ses parents et abusèe par un amant d'un soir, le cinèaste finlandais brosse un portrait très sombre des exclus de la sociètè! il faut savoir que cette chronique rèaliste d'une vie, versant brutalement dans le fait divers, s'est vu dècerner à juste titre le prix de l'Office catholique au festival de Berlin! Et ce n'est que justice, tant le film de Kaurismäki, est remarquablement beau, portèes par un humour cinglant et une noirceur desespèrèe! Ces amours empoisonnèes, campèe par une inoubliable Kati Outinen (sa prestation est marquèe par l'empreinte de la grâce), dègagent un climat sulfureux d'une efficacitè foudroyante! Un grand film qui nous vient du froid où le manque d'amour n'a jamais ètè aussi fort qu'ici...
Iris, une jeune fille qui travaille à la fabrique d'allumettes, est exploitée par tous ses proches; elle décide de sortir de sa torpeur. Une fable moderne tragique et émouvant malgré seulement quelques répliques. Tout est déjà dit.
Un film silencieux qui raconte le lent désir de vengeance d'une jeune fille à la vie humiliante et frustrante. Pas besoin de cris, de dialogues surchargés ou de plans rapides lorsqu'on a un talent comme de celui de Kaurismaki. C'est impressionant comme son style minimaliste réussit à nous toucher et à nous émouvoir. Chapeau!
Une relecture intéressante du conte d'Andersen souffrant de quelques longueurs. On retrouve la photographie propre aux films de Kaurismäki, avec des couleurs assez saturées et pourtant le tout paraît très sobre, les décors sont austères, la mise en scène est quasiment statique... ce qui n'est pas pour me déplaire. On suite donc cette fille qui n'est plus forcément toute jeune qui n'arrive pas à quitter le cocon familial car elle ne trouve pas de mari ou du moins d'homme dans sa vie. Là on a toute la tragédie du monde moderne résumé dans cette relecture.
Elle ne peut pas être indépendante, elle a besoin de quelqu'un, elle ne peut pas se mentir à elle-même... Et on la voit seule, c'est assez déchirant d'une certaine manière. Et puis forcément les hommes qu'elle rencontre ne sont pas forcément les meilleurs non plus... Elle va faire sa quête d'émancipation, je ne vais pas révéler en quoi elle consiste mais c'est assez vrai dans cette façon de faire. Dommage que finalement ça prenne autant de temps... Alors je sais bien il faut ça pour instaurer l'ambiance, réussir à dire tout ça sans mettre de dialogues mais ça a beau durer à pleine plus d'une heure la fin se fait malgré tout attendre.
De l'art de la non-communication. Voici un film particulièrement introspectif. Loin des préoccupations de montrer ce qui se passe extérieurement, il s'intéresse au fonctionnement psychologique de ses personnages. Peu de dialogues, peu d'action. Tout est très synthétique, condensé. On en est complètement dérouté. Des éléments a priori importants dans la narration sont complètement éludés, comme si le plus important était ailleurs, dans l'esprit, pas dans les faits. Une fois passé l'effet de surprise dû à l'ambiance lente et pesante instaurée dès le début du film, on se prend au jeu. On regrette toutefois qu'il ne se passe rien avant le dernier quart d'heure. Tout ça pour ça. Mais ici ce n'est pas le scénario qui compte (en termes d'événements), mais la mise en scène et la forme du film qui traduisent l'état interne de l'héroïne.
il me semble que je pourrais regarder ce film mille fois, je serais toujours émerveillé....Kaurismaki n'est pas qu'un poète formel, il l'est immensément dans sa vision désespérée de la vie....Cette fille aux allumettes dans une finlande très géométrique et épurée (style inimitable du metteur en scène), a un charisme biblique, elle croit à l'amour, mais Dieù ne croit pas en elle......Abandonnée de la société elle se forge un silence et se venge de l'homme qui l'a trahie.....Poète de la nuance, de la sobriété, des lumières abandonnées, Kaurismaki, l'universel finlandais nous montre la démesure du destin (sa force diraient certains) et par une mise en scène rigoureuse mais libre, par des chansons dans les bars, des chansons qui réconcilient avec l'humain , des tonalités de couleurs unies, nous emmène chez nous, chez lui, là où la nuit des gens simples finit par éclairer.....Indispensable....
Iris est une Cendrillon moderne à l'heure de la mécanisation et du travail à la chaîne, elle travaille dans une fabrique d'allumettes et reverse son salaire au couple antipathique formé par sa mère et son beau-père. Elle est même battue à l'occasion.
La thématique du conte de fées est soulignée de nombreuses fois: depuis le martyr enduré par Iris chez elle, jusqu'à l'achat d'une robe de bal dans l'espoir de trouver le prince charmant. Mais malheureusement pour elle, il est parfois cruel d'être une héroïne de conte de fées dans une société peu familiarisée à l'altruisme et à la grandeur d'âme.
Le destin tragique d'Iris suscite d'abord de l'émotion avant que l'histoire ne prenne un autre tour, celui de la vengeance froide et implacable. Kaurismaki parvient comme toujours à communiquer au spectateur sa vision violente et désespérée du monde et de la société avec une justesse de ton et une sobriété qui ne font qu'en renforcer l'intensité.
J'étais curieux de voir un film de Kaurismäki mais je crois que je n'ai pas choisi le bon. Car j'ai trouvé le parti pris intéressant. Mais j'ai trouvé son propos idiot... mais alors. C'est digne d'une série télé finlandaise là, c'est pas possible. Ca tombe dans le pathos et quand vous pensez que le point de pathétique est déjà atteint non, Kaurismäki parvient à le creuser encore davantage. Et quand vous vous dîtes que ça y est, là on ne peut pas tomber plus bas, vous découvrez qu'il existait encore une dernière couche sous-jacente. C'est bête, mais alors c'est bête. C'est incroyable de faire un film comme ça en se disant "Ah ouais ça ça va émouvoir". Mais c'est tellement grossier que c'est pas possible. Ohé, mais tes personnages n'ont pas des réactions d'êtres humains là dedans.
Aki Kaurismaki est assez souvent cité comme l’auteur de « La fille aux allumettes », qui serait très représentatif de son style. Le film associe une histoire qui relève du conte (le titre faisant référence à celui d’Andersen) et la description d’un univers laborieux triste et désespéré. Pourquoi pas ? En le visionnant, j’ai rapidement ressenti de l’ennui, voire de la frustration. Pourquoi ? En même temps me sont venus en tête les différents épisodes du Décalogue de Krzysztof Kieslowski : des films venus du nord tournés à la même époque dans un environnement populaire comparable, à la forme minimaliste utilisant beaucoup le plan fixe. Des points communs donc, mais… Dans « La fille aux allumettes », l’intrigue est simple, simpliste même, et sa narration emprunte de nombreux clichés (les romans à l’eau de rose, la fille qui reste seule assise au dancing). Les personnages qui entourent Iris sont tous (hormis le frère qui ne fait qu’une apparition) négatifs, ne suscitant pas la moindre compréhension. On est loin de la nuance et des développements complexes de Kieslowski. Et sur la forme, les plans fixes du film de Kaurismaki sont rapidement lassants, n’étant pas « signifiants » comme chez le réalisateur Polonais exemplaire sur ce point, leur longueur devenant lourdeur.
Iris est une jeune femme naïve qui vit avec ses parents et qui croit probablement au grand amour. Alors qu'elle reste très souvent dans son coin, elle prend son courage à deux mains pour aller voir un homme qui bien évidemment n'est pas intéressé par la même chose qu'elle. Lorsqu'elle ouvre les yeux sur sa vie et les personnes qui l'entourent, elle décide de se venger. Il ne s'agit pas d'une descente aux enfers, mais plutôt de la prise de conscience d'une femme qui n'a plus rien à perdre. La vengeance en question n'a rien d'exceptionnel, mais c'est plutôt le constat que fait Aki Kaurismäki sur cette personne exploitée puis abandonnée qui est terrible. Je suis assez partagé par ce film qui dit ce qu'il a à dire, mais tout ce qui se passe n'a rien de particulier...
La fille aux allumettes, c'est le cinéma de Kaurismaki réduit à son essence la plus pure.
Dans ce film très court (1h10 seulement), tous les plans semble millimétrés, dans leur durée comme dans leur composition. Ils s'enchaînent avec une rigueur quasi mathématiques, dans le style si reconnaissable du réalisateur finlandais, mélange d'attention formelle extrême et d'émotions souterraines très intenses.
Le film, qui vaut presque comme un manifeste, est remarquable de plusieurs points de vue : sa photographie froide et expressionniste est somptueuse, la progression de la narration stupéfiante et le montage au cordeau. Il doit beaucoup également à la prestation de Kati Outinen, qu'on reverra dans presque tous les films suivants de Kaurismaki, et qui irradie le film de l'intensité de son jeu.
Si on n'est pas rebuté par la froideur apparente de la mise en scène et la dureté du propos, La fille aux allumettes fait partie des films scandinaves qu'il faut avoir vu.
"La fin des années 80 n’a pas été épanouissante pour tout le monde, notamment en Finlande, territoire finalement peu connu du grand écran, ainsi que des cartes postales. Aki Kaurismäki souhaite alors prolonger son étude du prolétariat, initiée avec Ombres au paradis et Ariel. Toujours plongé dans un milieu industriel, La Fille aux allumettes établit le terrifiant portrait d’une société qui muselle ses citoyens, condamnés à fantasmer leurs désirs, jusqu’à ce que le cœur l’emporte sur la raison."
"Très inspiré par le cinéma français des années 50-60, de Robert Bresson à Jean-Pierre Melville, en passant par Jean-Luc Godard, le cinéaste finlandais impose son style dans l’adaptation d’un conte tragique, celle de La Petite Fille aux allumettes d’Hans Christian Andersen. Dans l’œuvre originale, une jeune fille miséreuse brûle tour à tour des allumettes, afin de se réchauffer, puis de fantasmer sur tout ce qui lui manque cruellement dans sa vie. Un bon repas ou simplement de l’affection, ces petits miracles ne durent que le temps de la combustion. [...] Manifester son désarroi ou sa solitude sont des expériences nouvelles pour Iris, qui passe à côté de tous les moments clés de sa vie. Elle en est consciente, mais la littérature, le cinéma ou une histoire d’amour bancal ne sont pas d’assez bons refuges, afin de la sortir de son calvaire quotidien."
"« Pour que la vie soit un conte de fée, il suffit peut-être simplement d’y croire. » L’optimisme de Walt Disney n’a aucune valeur dans ce monde où l’on se parle à peine et où l’affection n’est qu’une option. Rêver n’est pas permis pour une héroïne qui doit prendre en main sa vie, sans attendre qu’on vienne la sauver, sans attendre qu’on vienne l’enterrer dans l’anonymat. La Fille aux allumettes est un conte corrosif, dont l’humour noir laisse rapidement place aux ténèbres qui consument peu à peu toute perspective d’un avenir radieux."
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Iris (Kati Outinen) travaille dans une fabrique d'allumettes à Helsinki. Elle verse tout son salaire à sa mère et à son beau-père qui l'hébergent dans un deux pièces miteux de la cité ouvrière. Elle croit trouver l'amour auprès d'Arne qui la méprise et l'humilie. La vie d'Iris ne peut que verser dans la tragédie.
"L'Homme sans passé" (2002) est souvent présenté comme le meilleur film d'Aki Kaurismäki. Il a raté de peu la Palme d'or à Cannes et y a obtenu, en guise de consolation, le Grand prix. Kati Outinen y a décroché le prix d'interprétation féminine. Le film a valu à Kaurismäki l'un des six Jussis (l'équivalent des Césars en Finlande) de sa longue carrière. Pourtant ce n'est pas mon préféré.
"La Fille aux allumettes" l'est peut-être. Car il résume le mieux selon moi le cinéma du maître finlandais. Résumer est le mot juste ; car il dure soixante-neuf minutes à peine, flirtant avec les canons du moyen métrage. Tout y est concentré, sans une once de gras : les banlieues pauvres de Helsinki, des personnages mutiques écrasés par une vie sans joie mais dotés d'une solide résilience, des plans fixes souvent suréclairés donnant aux images une patine de romans-photos, un humour grinçant, une bande musicale qui alterne les airs les plus démodés aux expérimentations néo-punks....
Kati Outinen porte le film sur ses frêles épaules. La beauté hyperboréenne, elle a vingt neuf ans déjà à la sortie de La Fille aux allumettes ; mais elle en fait bien dix de moins. C'est son troisième film sous la direction de Aki Kaurismäki avec qui elle en tournera huit autres. Avec "La Fille aux allumettes", elle décroche son premier Jussi de la meilleure actrice (suivront deux autres en 1997 pour "Au loin s'en vont les nuages" et en 2002 pour "L'Homme sans passé"). Elle est si misérable durant la première moitié du film qu'on se demande un instant si elle ne joue pas un remake du comte du Danois Andersen et si elle va mourir de froid, sa dernière allumette soufflée. L'évolution du personnage dans la seconde moitié du film est étonnante, empreinte d'un féminisme enthousiasmant qui, en 1990, était encore d'avant-garde.
Aki Kaurismäki dresse avec ce film sorti en 1990 un portrait très froid et pessimiste du prolétariat en se focalisant sur une jeune fille abusée par son entourage. Nous suivons en effet sur un peu plus d'une heure une jeune femme au métier difficile qui se fait abuser moralement par ses parents mais également par une rencontre d'un soir qui la jette assez méchamment. Le film est d'ailleurs pratiquement muet, les seuls bruits qui se font entendre sont ceux de la vie quotidienne comme le bruit des couverts, du café que l'on verse dans une tasse, d'une porte qui claque mais également de l'usine, enfin tous ces bruits moroses du quotidien. Le film adopte ainsi un rythme très lent dont le ton est d'ailleurs tout de suite donné dès les premières minutes avec cette répétition propre à l'usine. En effet, le personnage principal, en plus d'avoir une vie morose, a toujours le même train de vie, toujours les mêmes "loisirs", toujours les mêmes occupations. Jusqu'à ce qu'elle se rebelle dans la seconde partie du film. Seconde partie du film par ailleurs tout aussi lente que la première. Pour autant, on ne s'ennuie pas car il y a quelque-chose de fascinant, presque d'hypnotique dans cette vie si morne dans laquelle on se plonge, en accompagnant le personnage principal. Pourtant, c'est une ambiance lourde, tout est gris et aucun personnage n'est bavard. Je pense d'ailleurs que la durée du film est parfaitement adaptée à son sujet, moins aurait trop court et plus aurait été trop long. C'est-à-dire que le réalisateur ne perd jamais de temps avec des répliques futiles (de toute façon, il n'y a pratiquement pas de dialogues) ni dans des temps morts. Tout s'enchaine avec une certaine aisance et fluidité. Concernant le casting, nous retiendrons surtout Kati Outinen, très bonne dans son personnage. "La Filles aux allumettes" est donc un film froid comme une sorte de conte pessimiste.