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inspecteur morvandieu
45 abonnés
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1,5
Publiée le 25 avril 2024
Evadé de prison, Tim (Mocky en personne) vit une relation bouillante avec la prostituée qui l'accompagne dans sa cavale et avec laquelle il met au point un braquage. La relation passionnelle entre tim et Georgia (Laura Grandt, volontiers déshabillée par le réalisateur) éclipse d'ailleurs souvent l'aspect policier de ce sujet dramatique adapté d'une série noire mais que l'inénarrable Mocky met en scène à sa façon, lui enlevant tout crédit. Est-ce le manque de moyen qui oblige le cinéaste à tourner vite et mal? Toujours est-il que le film est tout à la fois maladroit et grotesque, candide et désarmant. Ce qui revient à qualifier d'ailleurs ce qu'est souvent le cinéma de Mocky des temps récents, incomparable et attachant malgré tout. On ne sait jamais dans ses films les plus foutraques -et c'est particulièrement le cas ici- quelle est la part d'anticonformisme revendiqué et quelle est celle de la réalisation bâclée, désinvolte. Tout confine au style: les comédiens amateurs recrutés sur place, les scènes mal dirigées parce que tournées en une seul prise, ne favorisant pas beaucoup la qualité de l'interprétation, les dialogues vite écrits et les personnages irréalistes parce que réduits à l'état d'ébauche. A quoi j'ajouterai les coups de sang un peu vains du cinéaste contre la bêtise et l'hypocrisie du temps. En résumé, le sujet nous indiffère mais pas les incongruités de Mocky.
« Il Gèle en Enfer », qui avait fait scandale à cause de sa campagne daffichage métro présentant des anges sexués, est un banal film dattaque de convoi bancaire. Repérages, planque, préparation et répétition du coup qui permettra au personnage joué par Mocky de rafler suffisamment de blé pour entretenir convenablement la pute qui laccompagne et quil culbute allègrement dès quil en a loccasion.
Bien du Mocky dernière période. On s'amuse des délires, des provocations (par moment limite beaufs quand même), des seconds rôles comme au guignol... mais c'est réalisé avec une désinvolture qui confine à la fumisterie. Mocky vieillissant comme le Gainsbarre du cinoche ?
L’éternelle quête de romantisme de Mocky prend de plus en plus forme, avec ici une critique sempiternelle de l'autorité, et la défense relativement nouvelle du nudisme. Sous le camouflage du vol, encore une critique sociale très réussie même si l’amateurisme demeure : les moyens sont excessivement pauvres et Mocky lui-même semble réciter les paroles.
Entre une bourgeoisie de province inculte et qui prête à rire, des agents de change mendiants ainsi qu'une lesbienne psychologue monstrueuse, Mocky joue au caid dans ce film noir à l'intrigue trop mince et pas très étudiée mais rien que pour le titre il est sûr que l'ensemble vaut.
Bien sur que l'on peut jouer ici au cinéphile averti et lister besogneusement les "défauts" ou "manques" de ce film, en le comparant scolairement à des films bien fichus, bien studieux, voire brillants. On peut aussi tenter de se foutre des convenances (comme Mocky) et d'entrer dans le bouillonnement foutraque et culotté de IL GELE EN ENFER. On peut être heureux de voir un film qui a du tempérament, qui ose sortir des sentiers battus, un film joyeux et grande-gueule, sincère et audacieux. Et se dire que IL GELE EN ENFER a du tempérament, plus que bien des films calibrés, qui camouflent leur absence de passion et de singularité derrière des qualités technique dont, perso, je me contrefiche. Vive la truculence de IL GELE EN ENFER !