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    L’aveu
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    57 critiques spectateurs

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    labadens
    labadens

    19 abonnés 250 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 16 octobre 2024
    Avec l' Aveu , Costa Gavras s'attaque à un sujet très fort et dur, notamment en 1970, sur les dessous du Stalinisme et du communisme selon l'URSS.
    Il y parvient brillamment ; son but n'est pas d'attaquer les pensées communistes mais de dénoncer la politique de certains satellites de l'URSS.
    Plus précisément, il se base sur le long emprisonnement d'un haut responsable politique Tchécoslovaque, qui se retrouva accusé d'espionnage. Il montre comment on peut briser un homme, physiquement, idéologiquement ou encore moralement, le manipuler alors qu'il est en position de faiblesses, lui mentir pour obtenir des aveux .
    La réussite du film, c'est de nous faire ressentir l'injustice à travers le personnage principal, de le rendre intéréssant et attachant, rendant l’œuvre encore plus forte et efficace.
    Sa réalisation est aussi brillante qu'efficace, il nous emmène au plus près des protagonistes, sans jamais en faire trop, et évite toute lourdeur ; il reste dans la justesse , ne rendant l’œuvre que plus poignante. On ressent tout ce que Montand subit, il nous prend aux tripes.
    Costa-Gavras signe avec L'Aveu une grande œuvre à la fois sensible et intelligente, d'une puissance et d ' une efficacité politique forte , où l'on se retrouve immergé avec sensation dans le calvaire d'un homme, remarquablement joué par Yves Montand.
    tuco-ramirez
    tuco-ramirez

    136 abonnés 1 634 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 décembre 2020
    Costa Gavras est assurément l’un des auteurs les plus engagés de son époque ; son œuvre regorge de films dénonçant les régimes politiques totalitaires. Là, il s’appuie sur l’auto biographie d’Artur London pour condamner le Stalinisme.
    Ce film se déroule à Prague et raconte les procès staliniens menés par les soviétiques contre des hauts dirigeants tchécoslovaques accusés de haute trahison en 1952. Ce procès concerna 14 personnes (ministres, vice ministres…) dont la plus part furent exécutés à l’issue d’un procès fantoche. Costa Gavras, certainement dans l’idée dans faire un film intemporel, ne situe pas son film. Le spectateur baigne longtemps dans l’incertitude quant au lieu et la date de l’action. Montage et construction narrative (flash-back et flash forward, moderne pour l’époque) ne visent qu’à alimenter ce climat étrange. Il faut donc passer outre et accepter le deal : on ne comprend pas tout. Après tout, les procès de Prague ne sont qu’un prétexte pour décortiquer, au travers de ces procès iniques, toute la mécanique mise en place par les régimes totalitaires pour rendre coupable juridiquement des innocents. Cette logique, via des procès publics (ici diffusion radio), vise à montrer au peuple que le pouvoir est fort et que l’idéologie politique est supérieure. Costa Gavras se concentre sur les méthodes employés par ces régimes pour extorquer des aveux aux accusés. L’aveu, même aujourd’hui dans nos pays démocratiques, est la pierre angulaire de toute accusation ; les obtenir à n’importe quel prix est la marque du totalitarisme qui tente de légitimer son action.
    Donc c’est un film froid et brutal de bout en bout construit à base de sévices à répétitions ; et l’analyse faite ici est bien intemporelle puisqu’elle détaille cliniquement une dérive totalitaire du pouvoir. Courageux aussi pour l’époque, le stalinisme avait séduit bon nombre d’intellectuel occidentaux à l’époque des faits alors que goulag, assassinats politiques et antisémitisme métastasaient le bloc communiste. 50 ans après sa sortie, les exactions de ces régimes sont prouvées, mais le propos est toujours d’actualité alors que la Russie a tendance à réécrire son Histoire.
    L’atmosphère du film est étouffante, claustrophobe et kafkaïenne. Et au centre du film un Yves Montand qui livre une interprétation viscérale que l’on retrouvera chez Fassbender dans « Hunger ». Il nous prend aux tripes avec ce personnage qui croit que le parti incarne la vérité et que ce dernier ne peut pas agir de manière arbitraire. Mais c’est surtout lorsqu’Yves Montand est broyé par ce processus de déshumanisation qu’il nous sidère le plus.
    Un incontournable… Petit traité des procès totalitaires
    tout-un-cinema.blogspot.com
    Redzing
    Redzing

    1 155 abonnés 4 499 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 4 juillet 2020
    Dans les années 50, à Prague, un haut-dignitaire du parti communiste se fait arrêté. Il est alors sommé d'avouer des crimes qu'il n'a pas commis, et régulièrement torturé. Après "Z" et sa critique des dictatures militaires d'extrême droite, Costa-Gavras adapte le livre autobiographique d'Artur London, dénonçant le fonctionnement des purges dans les dictatures staliniennes. Un film qui fit beaucoup d'effet en France à sa sortie en 1970 (plus de 2 millions d'entrée !), une époque où l'URSS était idéalisée par beaucoup, et où le Parti Communiste Français était un courant politique influent. Mais Costa-Gavras cherche moins avec "L'Aveu" à faire de la politique qu'à critiquer le totalitarisme. Ou comment briser physiquement et psychologiquement un individu, et se faire passer auprès de son peuple pour un système juste, civilisé et démocratique. Le tout porté par un Yves Montand sensationnel, qui incarne ce communiste qui croit en ses idées jusqu'au bout, et ne peut admettre que son parti fait une erreur en le sommant d'avouer. L'acteur s'est d'ailleurs considérablement amaigri au cours du tournage pour représenter l'affaiblissement de son personnage. Mais la réalisation n'est pas en reste, offrant des décors & costumes volontairement austères, une image froide, et des acteurs peu connus symbolisant les rouages, figurants, et pions interchangeables du pouvoir. Plusieurs plans sont marquants, les effets de montage accentuent les répétitions et pressions subies par le protagonistes, et l'on note quelques idées de mises en scènes assez originales. "L'Aveu" est donc un film fort, et important pour son époque.
    marmottefurieuse
    marmottefurieuse

    10 abonnés 506 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 22 avril 2020
    Un excellent film de nature politique qui est une véritable dénonciation des dérives horribles du communisme en Tchécoslovaquie durant la Guerre froide. Le spectateur est constamment plongé dans une atmosphère pesante, oppressante lorsqu'il assiste à la purge dont fait l'objet un groupe de cadres (tous des antifranquistes) du parti communiste tchèque avec l'utilisation de procédés arbitraires dignes de l'URSS au temps de Staline (torture, violences psychologiques, manipulations, extorsions d'aveux montés de toute pièce, procès théâtralisé...) Yves Montand (dans la vraie vie, il fut un véritable sympathisant communiste) incarne avec conviction et efficacité (allant même par perdre pas mal de poids pour mieux coller à son personnage victime de mauvais traitements) l'un de ces cadres du parti ayant fait l'objet de cette purge (teinté d'un certain antisémitisme) à la sauce stalinienne. Un film sans doute choc à l'époque pour les sympathisants communistes dont beaucoup fermaient encore les yeux par idéologie (l'infaillibilité du parti communiste) devant ces exactions. Une réussite.
    Ti Nou
    Ti Nou

    511 abonnés 3 509 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 janvier 2019
    Costa-Gavras signe avec "L’aveu" un film éprouvant sur des tortures menées par le parti communiste en Tchécoslovaquie. La sobriété n’empêche pas à la paranoïa d’envahir le récit. Un film politique pessimiste.
    Max Rss
    Max Rss

    204 abonnés 1 839 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 mars 2019
    Après « Z », dénonçant la dictatures des Colonels grecs, Costa-Gavras se penche sur un autre type de régime totalitaire : le Stalinisme. Fondé sur le roman d'Arthur London, « L'Aveu » est film pour le moins couillu. Car en 1970, en France il y avait beaucoup de personnes qui adhéraient aux idéologies du Parti Communiste. Mais qui s'obstinaient à ne pas croire aux ravages et aux crimes que le Communisme engendrait. Le cinéaste dénonce la justice à la « sauce » soviétique. Basée sur l'autocritique permanente, les privations, les épuisements mentaux et physiques. Pour exemple, le personnage joué par Yves Montand, est contraint de marcher constamment, sous peine de recevoir une volée de coups. Contraint de dormir dans une seule et unique position, sous peine de se voir infliger la même sanction. Au delà de ça, Costa-Gavras va encore plus loin en montrant cash que ces hauts responsables du régime soviétique n'avaient absolument rien à envier aux nazis. Car eux aussi, se laissent aller à tenir des propos visant très clairement celles et ceux qui sont de confession juive. Le point d'orgue est atteint lors du procès de tous les accusés. Le terme exact serait plutôt simulacre de procès lorsque l'on voit les méthodes employées au cours de cette audience. « L'Aveu », c'est un film froid, abrupt, qui n'a absolument pas pour vocation de caresser dans le sens du poil celui ou celle qui le regarde. Une œuvre courageuse, mais à ne pas mettre entre les mains de tout le monde.
    Ricco92
    Ricco92

    231 abonnés 2 159 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 septembre 2016
    Après avoir dénoncé le fascisme dans Z, Costa-Gavras dénonce à nouveau une autre forme de totalitarisme, à savoir le stalinisme. L’Aveu, tiré du roman autobiographique d’Artur London, est donc une œuvre assez courageuse car, en 1970, une bonne partie de la Gauche française (appartenant essentiellement au Parti communiste) refusait de croire dans les crimes que ce régime causait.
    Ainsi, il y dénonce les méthodes judiciaires du bloc soviétique faites d’autocritiques et d’épuisements psychologiques et physiques (Artur est obligé de passer son temps à marcher et de dormir dans une seule et unique position). Cet épuisement physique se fait notamment en montrant l’amaigrissement impressionnant d’Yves Montand au cours du film (le film fut d’ailleurs tourné en respectant quasiment la continuité du récit, ce qui permit à l’acteur de perdre 17 kg très visibles pendant le tournage). Il montre même à quel point l’aveuglement idéologique était présent dans le régime à cette époque puisque Artur lui-même avait, par le passé, jugé de la même manière qu’il le sera d’autres personnes soupçonnées du même type de "crimes" que lui. De même, Costa-Gavras ose montrer que les responsables du régime peuvent tenir des propos antisémites que n’auraient pas reniés des nazis.
    Pour appuyer sa dénonciation, le cinéaste se permet d’utiliser tous les moyens que lui offre son art, à savoir la narration spoiler: (alternance de flashbacks et de retours au récit principal que l’on découvre, en milieu de film, être lui-même un récit raconté par Artur quelques années après)
    , les techniques de prise de vue (travelling compensé), le son (voix-off) et le montage spoiler: (ralentis, les montages très cut pour souligner l’éternel répétition des jours d’emprisonnement, l’accumulation des mots "mort" et "perpétuité" lors de l’énoncé du verdict, l’utilisation des images d’archives pendant la détention d’Artur pour montrer les raisons de son engagement politique ou encore l’alternance finale entre d’autres images d’archive, des photos d’actualités ou des photos du personnage joué par Montand pour montrer le Printemps de Prague)
    .
    Costa-Gavras, aidé par d’excellents comédiens (dominés par Simone Signoret et surtout par un Yves Montand impressionnant de vérité) et par une équipe technique où l’on retrouve les noms de Chris Marker (en temps que photographe) et Alain Corneau (en tant qu’assistant-réalisateur), signe donc un film fort et courageux qu’il est important de voir pour comprendre ce qu’étaient les procès staliniens.
    Philippe C
    Philippe C

    102 abonnés 1 062 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 avril 2016
    Tiré du roman autobiographique éponyme d'Arthut London, ce film est une illustration éloquente de la déviation inéluctable des régimes communistes vers le totalitarisme et l'oppression de ceux au nom desquels ils prétendaient agir : purges, torture, aveux escroqués, procès truqués dans lequels les accusés interprètent le propre rôle qu'on aécrit pour eux,...le tout à des fins politiques ou personnelles, et organisé sous la pression et avec la complicité de l'URSS.
    Yves Montand, pourtant ex compagnon de route du PCF, dans le rôle d'un vice ministre qui se voit accusé de Trotskisme, titisme et espionnage donne grâce à son talent, une véritable crédibilité à cette démonstration et Simone Signoret, épouse de ce minstre, déchue de sa position favorable dans la nomenklatura, finit par renier son mari puisque le Parti, qui ne peut se tromper à mis à jour sa vraie nature.
    Ce film a fait beaucoup en France pour ouvrir les yeux de nos compatriotes sur la réalité des régimes communistes d'Europe de l'Est. Il marque le début du déclin du PC dans notre pays
    Bertie Quincampoix
    Bertie Quincampoix

    110 abonnés 1 830 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 février 2016
    Film politique mythique de la seconde moitié du XXème siècle, L'aveu est une implacable dénonciation des terribles dérives du système soviétique, qui s'appliquent aussi à ses pays satellites. Le long-métrage raconte l'histoire vraie de l'homme politique tchécoslovaque Artur London – il s'agit d'une adaptation de son livre du même nom – qui fut l'une des victimes du procès de Prague de 1952, destiné à purger les éléments considérés comme les moins proches de la ligne officielle, et au cours duquel les aveux des accusés furent obtenus sous la torture. Costa-Gavras ne nous épargne rien du sort réservé à cet homme, magistralement interprété par un Yves Montand à la transformation physique impressionnante : spoiler: sévices physiques et psychologiques, violences de tous les instants, pressions sur sa famille...
    Le cinéaste franco-grec dissèque avec brio les coulisses de ce système pourri jusqu'à l'os, dans lequel l'être humain n'a que peu de valeur face à un collectif entièrement fantasmé, et dont les dirigeants n'ont fait que multiplier les renoncements, s'accaparant une révolution n'ayant de populaire que le nom. Le film dénonce également avec force l'antisémitisme régnant au sein des instances dirigeantes, et le rôle majeur joué par celui-ci dans ces procès bidons. Une mise en scène superbe. Un grand film.
    Black-Night
    Black-Night

    190 abonnés 421 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 février 2016
    L’Aveu est un très bon film. Je ne suis pas particulièrement adepte des films dit « politiques » ni même du sujet de la politique lui-même, mais il faut reconnaître que ça en fait des œuvres marquantes surtout celle-ci. Un thriller politique rondement mené.
    Prague, au début des années 1950. Le vice-ministre des Affaires étrangères est surveillé et traqué par le parti, malgré un passé irréprochable. Un jour, il est enlevé par des inconnus. Le cinéaste grec décrit magistralement le mécanisme des purges en Tchécoslovaquie et la lente torture qui mène à l'aveu.
    Entre 1949 et 1954, en Tchécoslovaquie, plus de 40 000 personnes ont été jugées pour atteinte à la sûreté de l'État. Les juifs et les intellectuels furent les premiers visés. Inspiré par le long témoignage de Lise et d'Artur London, survivants de ces procès, L'aveu est presque sans aucun doute le film le plus noir de la trilogie politique de Costa-Gavras (qui comprend, aussi Z et État de siège, pas encore vus). L'action se situe dans des couloirs souterrains, des cellules humides où les bourreaux empêchent le prisonnier de dormir, de manger, le déshabituent de la lumière, du rythme des jours, afin qu'il perde toute notion de réalité.
    Dans sa cellule comme lors des interrogatoires, le prisonnier doit sans cesse marcher, ébloui, assoiffé, affamé. Contrairement aux soldats français en Algérie qui utilisaient des méthodes expéditives et violentes, la torture est ici moins directement brutale, plus raffinée, mais marquante. L'aveu public doit alors prendre la forme d'un cérémonial afin de sauver le parti.
    Pas de bande son à déclarer pour renforcer un réalisme saisissant et surprenant, seulement une petite ritournelle sombre mais belle en début et fin de film.
    Le réalisateur Costa-Gavras signe ici son 4ème long métrage avec une œuvre coup de poing, au fort réalisme, une réalisation d’ensemble très bonne avec quelques bémols dont des lenteurs. Le casting joue à merveille où Yves Montand, luttant contre l’abrutissement joue ici l’un des plus beaux et grands rôles de sa carrière. Simone Signoret, Michel Vitold, Gabriele Ferzetti, Jean Bouise, Sacha Briquet, Guy Mairesse, Laszlo Szabo y sont très bons.
    Avouez ! J’avoue je suis un poil déçu mais ça reste une œuvre choc et marquante à voir.
    Ma note : 8/10 !
    Stephenballade
    Stephenballade

    404 abonnés 1 239 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 février 2016
    "L’aveu" est le quatrième long métrage du réalisateur français le plus régulier qualitativement parlant. Ce film, né durant le montage de "Z", se base sur le livre autobiographique éponyme d’Artur London, un résistant d’origine juive qui a commencé sa route dès l’âge de 14 ans en entrant aux Jeunesses communistes, avant de rejoindre les Brigades internationales en Espagne, puis de se retrouver bien plus tard sous le feu des projecteurs en devenant Vice-Ministre des Affaires étrangères en Tchécoslovaquie, après avoir été déporté par les forces allemandes durant la Seconde Guerre Mondiale. Cette histoire, je ne la révélerai pas davantage, afin de sauvegarder tout l’intérêt de ce destin ahurissant qui nous est conté ici. Afin de dénoncer le totalitarisme quel qu’il soit, le projet fut tourné dans la quasi continuité de l’action, ce qui contraignit Yves Montand à perdre dix-sept kilos dans le but de bien montrer à l’écran les effets produits par les mauvaises conditions de détention et les mauvais traitements qu’ont dû subir les accusés. Le voile est levé courageusement sur le stalinisme et le moins qu’on puisse dire, c’est que le résultat est édifiant. Au prix d’une réalisation intimiste, grave, et sans aucune musique ou presque, Costa-Gavras nous propose de découvrir en toute sobriété les débuts de la Guerre Froide avec un superbe Yves Montand dans le rôle principal n’hésitant pas à aller très loin dans son interprétation. Le style que nous propose le réalisateur nous place au même niveau que le principal intéressé, non pas sur les conditions de sa captivité qui ne manquent pas de choquer le spectateur, mais sur les questions qu’il se pose : que se passe-t-il ? de quoi on l’accuse ? qu’a-t-il à avouer ? qu’a-t-il fait de si répréhensible ? Pour bien transmettre cette interminable litanie, le film parait long, très long, et j’admets que ça peut en décourager plus d’un. D’autant plus long que les privations et les ordres se répètent inlassablement, agrémentés de manipulations diverses et variées. Le processus est interminable, mais se révèlera efficace puisque les aveux finissent par arriver au compte-goutte. L’approche faite par Costa-Gavras et le scénariste Jorge Semprún semble très réaliste, terriblement réaliste. Il en découle un film au propos fort et percutant, qu’on pourrait destiner à la mémoire des russes victimes du stalinisme. Yves Montand démontre ici qu’il est un grand acteur, de par son implication totale dans ce rôle, mais il ne faut pas négliger non plus les autres acteurs, car eux aussi contribuent aux sentiments de révolte et de dégoût que cette histoire suscite. "L’aveu" est donc une belle réussite au parfum de drame historique psychologique qu’il faut avoir vu au moins une fois, ne serait-ce que pour notre culture personnelle. De là à en faire un incontournable de sa vidéothèque personnelle, il y a un pas, car à mon sens, il manque ce petit quelque chose d’indéfinissable qui aurait pu rendre ce film mémorial définitivement inoubliable.
    maxime ...
    maxime ...

    251 abonnés 2 069 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 février 2016
    L'Aveu, le titre à lui seul fait frémir ! Le film en lui même aussi. Après deux long métrages - Amen et Séction Spéciale - fort intéressant mais pas concluants de bout en bout pour moi, celui-ci m'a conquis dès la première minute. Yves Montand est divin, la décadence de son personnage dut à la torture physique et psychologique dont il est la victime est tout simplement abominable et inhumain. On souffre pendant deux heures, cette sensation est à la fois malsaine mais d'une nécessité sans pareil. Ce cycle Costa-Gavras est décidément fort intense, je sens que Z lundi va encore me perturbé comme ce fut le cas aujourd'hui avec L'Aveu ...
    ghyom
    ghyom

    90 abonnés 150 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 mai 2014
    L’Aveu est l’adaptation du livre homonyme d’Artur London. Ce livre est le témoignage du vice-ministre des Affaires étrangères de Tchécoslovaquie (Artur London) qui fut arrêté, torturé et condamné lors des procès de Prague. Il serait à mon avis néfaste d’en dire plus sur l’histoire car c’est là le principal intérêt du film. Montrer l’ampleur de l’horreur, de l’amoralité, de l’inhumanité d’un système totalitaire pour provoquer à travers ce récit le sentiment d’injustice.

    Ce principal intérêt est peut-être aussi, pour moi, son principal handicap. La difficulté pour des films « témoignages » c’est d’avoir une réalisation, un montage, une mise-en-scène intéressante sans pour autant atténuer la puissance du propos. Costa-Gavras choisi ici la solution de facilité en restant très, trop à mon goût, sobre. Alors il y a certes un fond qui garde toute sa puissance mais, si ce n’est l’excellente performance de Montand, quelle différence y a-t-il avec une bonne fiction documentaire ? Il y a bien quelques effets de superposition très bien sentis et un montage lors des verdicts du procès beaucoup plus grossier, mais ce film est sans doute pour moi resté trop sobre dans sa forme pour avoir un véritable intérêt artistique.

    Malgré tout, le sentiment de révolte qu’a voulu provoquer Costa-Gavras est bel et bien là. Pour cela, pour Montand (et Signoret même si son perso est très secondaire) et pour le cynisme de quelques phrases telle que « Il faut juger le passé à la lumière des vérités que le parti a établies aujourd'hui » ce film reste une belle réussite.
    Benjamin A
    Benjamin A

    718 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 4 avril 2014
    C'est durant le montage de "Z" que Costa-Gavras découvre l'histoire de trois rescapés des procès de Prague en 1952, et plus particulièrement d'Artur London et son livre "L'aveu". Profitant du succès de "Z" pour l'adapter, il s'attaque à un sujet très fort et dur, notamment à l'époque sur les dessous du Stalinisme et du communisme selon l'URSS. C'est d'ailleurs ce que fait brillamment Costa-Gavras, son but n'est pas d'attaquer les pensées communistes mais de dénoncer la politique de pays (surtout l'URSS) qui se prétendent comme tel et finalement instaure un régime de terreur et de surveillances, empêchant toute forme de libertés et notamment politique. Plus précisément, il se base sur le long emprisonnement d'un haut responsable politique Tchécoslovaque, qui se retrouva accusé d'espionnage. Il montre de manière forte et dure, comment on peut briser un homme, physiquement, idéologiquement ou encore moralement, le manipuler alors qu'il est en position de faiblesses, lui mentir pour obtenir des aveux et prêt à le garder des années enfermées et sous divers tortures. La réussite du film, c'est de nous faire ressentir l'injustice à travers le personnage principal, de le rendre intéréssant et attachant, rendant l’œuvre encore plus forte et efficace. Il montre aussi les incidences sur sa famille et sa femme notamment, obligé de cacher la vérité à son fils et en même temps, la puissance de cette manipulation d'état capable d'influencer le jugement de gens très proche de lui. Sa réalisation est efficace, au plus près des protagonistes. Il n'en fait jamais trop et évite toute lourdeur et est toujours juste, ne rendant l’œuvre que plus poignante. Yves Montand, ancien membre de partie communiste, est très impliqué dans le film et ses propos, et sa composition est géniale et on passe, avec lui, à travers différents sentiments. Simone Signoret, sa compagne à la ville comme à l'écran est impeccable. Une grande œuvre, poignante et intelligence, d'une puissance et efficacité politique juste et très forte.
    Hotinhere
    Hotinhere

    576 abonnés 5 020 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 avril 2013
    Une leçon d'histoire poignante, un réquisitoire d'une redoutable efficacité porté par l'interprétation exceptionnelle d'Yves Montand à la fois fébrile et digne.
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