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Un visiteur
4,0
Publiée le 13 décembre 2012
Costa-Gavras s'attaque une fois de plus au totalitarisme (cette fois ci communiste). On y voit les conditions horribles de détention et les mensonges d'état du Bloc de l'Est (à l'époque c'était audacieux comme sujet). Malgré une mise en scène réussi, c'est un peu répétitif par moment. Yves Montand est impressionnant.
Un grand film en forme de réquisitoire sur une période absurde et monstrueuse de l'histoire européenne. Le trait peut sembler outré aux "jeunes" générations, mais la réalité de ces régimes est parfois même sous estimée dans le film...
Dénonciation des régimes totalitaires, "L'Aveu" nous fait passer 2 H 20 oppressantes dans les geôles des purges staliniennes en Tchécoslovaquie. Accusé à tort d'appartenir à un réseau d'espionnage pour le compte des services secrets américains, un ex-ministre des Affaires étrangères est arrêté par le Parti. Se met alors en branle une effroyable machine de déshumanisation destinée à lui faire avouer des crimes qu'il n'a pas commis. D'intimidations en menaces, toute la panoplie coercitive y passe. Nulle boucherie barbare cependant, le sadisme de la torture s'exprime ici de façon plus sournoise, par un lent travail d'usure psychologique destiné à détruire la faculté de résistance de l'individu. 6 mois, 8 mois, puis 12, puis 20. Le temps est l'allié des bourreaux. Yves Montand, matricule 3225, magistral de sobriété et de dignité dans le rôle d'un homme victime d'un système qui le dépasse, transcende véritablement le film. Soumis à d'absurdes interrogatoires au cours desquels il est sommé de raconter sa vie, depuis sa naissance, encore et encore ; privé de boire, de manger, de dormir, on le voit incrédule, douter, résister, délirer, céder... jusqu'au procès. "Le Parti a toujours raison". Broyé comme ses co-accusés, il y reconnaît ses crimes en récitant des aveux appris par coeur. Très engagé politiquement, Costa-Gavras signait un an après "Z" une nouvelle oeuvre coup de poing. Relents de bruits de bottes, idéologie et propagande, trahison. Ca a existé, ça existe encore et ça fait froid dans le dos. A l'image des ordres aboyés à Montand par ses Camarades tortionnaires : "Marchez ! Défense de vous asseoir ! Défense de rester immobile ! Marchez !".
Assez énorme alors que je ne l'ai vu qu'en 2010, ça devait être un véritable coup de poing à sa sortie en 1970. Montand y est immense, la réalisation est parfaite. Que dire de plus ? A voir absolument.
Film imposant ! Incontournable Montand ! "L'aveu" montre comment le régime communiste a attaqué des hommes politiques sans reproche en Europe dans les 1970. Toujours très pudique, Costa-Gavras nous livre une partie de la guerre oubliée et met en avant les erreurs commises par l'Histoire. Cinéaste engagé, il démontre son savoir-faire entre moments intimes et les différents réquisitoires organisées pour faire craquer les détenus. "L'aveu" ou comment inventer quelque chose sous la torture, sans pouvoir ni manger ni boire, c'est-à-dire déshumaniser des hommes tout à fait respectable. Et Costa-Gavras le fait. D'abord par son jeu de caméra virtuose. Mais aussi avec une interprétation au cordeau avec un Yves Montand au sommet, dans ce qui est pour moi l'un de ses meilleurs films, avec "Le salaire de la peur". Avec Montand, le casting est impressionnant : Madame Signoret ("Les diaboliques"), Monique Chaumette ("La veuve Couderc", "La grande bouffe", "Que la fête commence", ...), Jean Bouise ("Z", "Les choses de la vie", "Le vieux fusil", ...), Michel Beaune ("L'héritier", "Stavisky""Le guignolo", ...) recélant ainsi les seconds couteaux d'époque. Sans musique aussi, pour que Costa--Gavras insite mieux. Que dire, sinon de le voir au moins une fois pour l'Histoire ?
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4,0
Publiée le 19 juin 2013
Du militant espagnol antifranquiste de "La guerre est finie" au dèputè grec de gauche de "Z", les rôles tenus par Yves Montand ont souvent traduit, à l'ècran son engagement politique! Inspirè du rècit d'Arthur London et adaptè ègalement par Semprun, "L'aveu" analyse la dèrive totalitaire du pouvoir ou Montand, amaigri, interprète avec une rare maîtrise le personnage d'Anton Ludvik, vice-ministre des affaires ètrangères tchèques! Dans la Tchècoslovaquie des annèes 50, ce vice-ministre vit le cauchemar des purges staliennes: procès truquè et emprisonnement! La mode de narration est identique à "Z" mais "L'aveu" est beaucoup plus suspect que ce dernier, malgrè son message gènèreux, en ce sens qu'il suscitait un antisoviètisme primaire, qui n'ètait certainement pas le but premier de ses auteurs! Cependant ces deux films de Costa Gavras devenaient « officiellement » des oeuvres politiques, malgrè leur ambiguïtè profonde, bien qu'offrant un indèniable intèrêt historique! Un film fort et courageux avec une performance au service de la vèritè de la part d'Yves Montand et de Simone Signoret! Le simple fait que "L'aveu" existe est dèjà un apport important, malgrè la sèvèritè de certains à son ègard (même topo pour "Z" et "Etat de siège")...
Une bonne intrigue policière mâtiné d'espionnage on ne peut plus actuelle: Cette histoire de complot par une administration toute puissante contre un seul individu séduit tout de suite avec ses détails réalistes, quoique la longueur du métrage & les prises de position fréquentes peuvent lasser au bout d'un moment pour une oeuvre de fiction.
Un film politique fort et puissant. Même s'il est parfois un peu long et difficile à aborder, dans la même lignée que Z une bouleversante dénonciation d'une autre forme de totalitarisme. L'interprétation du couple Montand/Signoret reste le point fort de ce film.
Un film pénible, pour plusieurs raisons. Le sujet, tout dabord, qui est assez dur et peu traité ; à savoir, comment le Parti Communiste dans les pays de lEst se retournait contre ses membres, pour des raisons complètement absurdes. La logique de lappareil étatique est à frémir : à limage de Montand (excellent), on nage en plein délire paranoïaque et on ne comprend pas le fonctionnement de ces hommes. La longueur et la répétitivité des interrogatoires sont plutôt lassantes, mais permettent, à mon sens, de mieux comprendre létat desprit des "accusés".La fin est démoralisante au possible, mais malheureusement rigoureusement exacte. Pas très joyeux, mais salutaire.