Victoire est le premier film de Stéphanie Murat, fille du metteur en scène de théâtre et réalisateur (Désiré) Bernard Murat. Déjà aperçue -en tant qu'actrice- dans Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants, le second opus d'Yvan Attal, elle signe également le scénario de son film, au générique duquel figurent Pierre Arditi et Philippe Khorsand, que son père a dirigés au théâtre, respectivement dans "Joyeuses pâques" et "Frederick ou le Boulevard du crime".
Pour Stéphanie Murat, "Victoire est vraiment née quand j'ai vu le visage de Sylvie Testud" : " Une nuit, à la télévision, j'ai vu le visage de Sylvie Testud dans un film allemand -la réalisatrice a d'ailleurs cru qu'elle était allemande-. Ca a été un flash. Elle n'était pas encore très connue. Nous nous sommes rencontrées dans un café. Ca a été immédiat. Comme tomber amoureuse". Selon son actrice, lors de leur première entrevue, en 2000, "elle avait la tête que j'ai prise, moi, dans son film ". "Quand j'ai lu le scénario, il ressemblait à la personne que j'avais vue".
Catherine Samie, sociétaire de la Comédie-française, incarne la psychanalyste de Victoire. Pour la réalisatrice, qui avait écrit ce "rôle décisif" en pensant à elle, le personnage est " une sorte de grosse oreille".
Philippe Khorsand, que l'on avait plus vu au cinéma depuis l'an 2000 (L'Affaire Marcorelle), fait ici son retour sur grand écran. En 2005, il retrouve Bernard Murat, père de la réalisatrice de Victoire, à l'affiche du Genre humain 2ème partie : Le Bonheur, c'est mieux que la vie, de Claude Lelouch.
L'actrice est présente dans toutes les scènes du film. L'une d'elle fut particulièrement difficile à jouer. Pour tourner cette scène où Victoire craque nerveusement et brise tout ce qui lui tombe sous la main dans la cuisine, Sylvie Testud dut se mettre en condition :" ce jour-là, je suis arrivée sur le plateau, comme d'habitude, tout allait bien, je n'avais pas envie de pleurer... (...) mais la scène à jouer : c'est celle-là... Alors il faut aller à l'endroit où ça fait mal. (...) Au bout d'un moment, Stéphanie, l'équipe, tous ces gens, ils attendent. Et je prends conscience qu'ils m'attendent et que moi, je ne fais rien, je n'arrive à rien. Alors ça m'humilie, voilà. Je me sens humiliée du fait de les faire attendre. Au bout d'une heure, ça me fait pleurer, je deviens folle. Et on peut tourner la scène (...). Et le lendemain, sur une autre scène, on rigole comme des fous".
Le personnage de Victoire se trouve à un moment charnière de son existence. Pour Sylvie Testud, le film relate " un premier réveil qui, apparemment (...), prend la voie la plus rapide et la plus enfantine pour se remettre au monde : la violence".
Marco Prince, chanteur du groupe FFF, signe la musique du film, que Stéphanie Murat envisageait dès le départ comme " un scénario parallèle, une autre histoire sur l'histoire". Pour elle, "toutes les Victoire sont dans les diverses compositions" du musicien, qui n'en est pas à son coup d'essai, puisqu'il a déjà collaboré aux films Tais-toi ! et Le Pharmacien de garde.