Bon, petit mensonge d’allocine, non ce film ne dure pas 74 minutes mais bien 94 minutes !
Timescape, cela mis à part, c’est l’expression de l’excellence de David Twohy pour faire de la SF à petit budget qui roule à fond les manettes ! Un premier film, et une très grande intelligence !
Le scénario est le gros point fort du métrage. Ici point de scènes spectaculaires, il n’y a d’ailleurs pratiquement pas d’effets spéciaux, tout repose sur le travail précis sur les personnages, sur l’ambiance, sur les rebondissements toujours très bien amenés, sur le rythme fluide, et plus simplement sur l’excellente idée qui préside, à la base, au métrage ! Le voyage dans le temps touristique, bref, une idée mémorable qui fonctionne à merveille. Timescape est très très agréable à suivre, avec un rythme costaud, une partie exposition pleine de mystère et d’attente, et une deuxième partie remarquable, avec un épilogue sans doute un peu moins fort qu’il n’aurait pu l’être, mais qui s’insère plutôt bien dans l’atmosphère du métrage qui se veut souvent plus proche du conte (on ne sait d’ailleurs pas vraiment à quelle époque on ait, ni où, comme dans un conte).
Très plaisant à suivre pour son histoire, Timescape est aussi un grand moment d’interprétation. Jeff Daniels trouve un de ses premiers rôles les plus attrayants, portant son personnage avec un certain humour, de l’entrain, et épaulé par une actrice qu’on ne reverra malheureusement vraiment que dans un grand classique, j’ai nommé Adriana Richards, qui joue dans Jurassic Park. Elle est vraiment à la hauteur aussi. Ce qui séduit, au-delà d’un casting peu connu mais investi, c’est le travail sur l’écriture des personnages. Ils ont de la personnalité, une histoire, on s’attache à eux parfois en peu de temps, parce que ça vie, ce n’est pas artificiel, malgré un juge Caldwell peut-être un soupçon caricatural parfois, notamment vers la fin.
Sur la forme Twohy fait des miracles. Budget ric-rac, mais sa mise en scène toujours très inspirée, sa gestion idéale des rares effets visuels du film, le travail parfait sur l’ambiance, tout cela contribue à faire de Timescape un film remarquable et plus que débrouillard. De toute façon Twohy est un petit génie en la matière, puisqu’il prouvera par la suite, sur The Arrival et sur Pitch Black qu’avec moins que les autres il est capable de livrer de la SF assez incroyablement intelligente et maitrisé. A noter une bande son d’ambiance solide qui souligne bien les émotions à l’écran.
En clair Timescape c’est de la SF fauché redoutable car elle ne mise jamais sur le spectacle, et pourtant elle arrive à être passionnante sans cela ! Ok, l’épilogue ultime n’a peut-être pas la force qu’il aurait pu avoir si le film s’était arrêté plus tôt, ok Caldwell est un peu caricatural, mais en dehors de ces aspérités, sommes toutes respectables pour un premier film à petit budget, Timescape est un excellent moment de SF à voir et à revoir. 4.5