"Les Chaussons rouges". Maintes fois on m'avait parlé de ce long-métrage. "Un grand film!", "Grandiose!", "Emouvant!" ainsi que d'autres éloges de la sorte. En 2009, l'association de protection des oeuvres cinématographiques de Martin Scorsese, The Film Foundation, a restauré le film de Powell et Pressburger. Une fois le DVD du film en poche, il est resté au fond d'un tiroir pendant quelques mois jusqu'à ce jour ou je l'ai ressorti pour en admirer le contenu.
En effet, "Les Chaussons rouges" est un grand film, très bien réalisé, très bien joué et retranscrivant avec une certaine authenticité le quotidien d'un ballet ou se mêlent amour, passion et danse bien évidemment. Powell et Pressburger ont réalisé un film fort, dans lequel se mêlent le destin de trois personne. La jeune Victoria Page (Moira Shearer), danseuse rêvant de percer dans le métier, Julian Crasner (Marius Goring), compositeur s'étant accordé le titre de maestro de l'orchestre du ballet par le dernier personnage du trio, Boris Lermontov (Anton Walbrook), directeur du ballet en question connu pour son fort caractère et sa mégalomanie. Le conte d'Andersen se voit offrir deux niveaux de lecture. La première, la plus simple sur le papier, est cette longue séquence de la représentation des "Chaussons Rouges", admirablement mis en scène et filmé. Les danses des protagonistes mélangés à cette atmosphère partagée grâce à la beauté des décors est un exemple de technique tant le résultat est admirable. Le second niveau de lecture fonctionne plus de manière métaphorique en plaçant l'héroine dans la peau de la fille du conte, tandis que son coeur balance entre l'amour véritable et sa passion pour la danse. Tout est beau dans ce film. Tout est juste. Ayant fortement inspiré Darren Aronofsky pour son "Black Swan", on se surprend même à constater que le réalisateur de "Requiem for a Dream" est directement allé puiser son inspiration dans le long-métrage de Powell et Pressburger, des quelques points scénaristiques jusqu'aux plans.
"Les Chaussons rouges" est un film fort, aux multiples facettes, qui peut aussi bien dérouter que passionner. Personellement, les louanges que l'on m'a tant clamé par rapport à ce film sont justifiés tant le duo de réalisateur a su inculquer une véritable âme à leur travail.