Ann est une talentueuse avocate d’origine hongroise. Un jour, le couperet tombe : son père est accusé d’être un criminel de guerre, ayant massacré des Juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale. Convaincue de son innocence, elle le défendra au tribunal.
La trame de « Music Box » est globalement assez prévisible, du moins dans son premier et dernier acte. Mais ce n’est pas tant l’intrigue globale que ce qu’elle raconte, et comment elle le raconte, qui importe ici.
D’abord, Costa-Gavras s’essaie au genre très américain du film de prétoires, surreprésenté au cinéma dans les années fin 80 / courant 90. Et il s’en sort plutôt bien, se concentrant sur l’essentiel et l’émotion pour ne pas délaisser ses personnages, délaissant les effets spectaculaires et les rebondissements hollywoodiens.
Personnages au cœur du récit, avec cette femme à travers laquelle seront traitées les thématiques de la famille, et de l’identité. Et à ce niveau, le film est généreux question distribution. Jessica Lange poignante, Armin Mueller-Stall touchant dans son premier rôle aux USA, et pas mal de seconds rôles de luxe : Michael Rooker, Frederric Forest, Donald Moffat, ou Lukas Haas !
Enfin, c’est l’approche du scénario qui s’avère particulièrement moderne. Pour défendre son client et son père, notre héroïne adoptera une stratégie… complotiste ! Pointant du doigt que toutes preuves contre lui seraient les fabrications d’un Etat communiste qui cherche à le décrédibiliser en Occident. Un thème qui résonne sans mal avec l’actualité…