C'est au cours de son "Odyssée Blanche" (8600 km entre l'Alaska et le Québec) que Nicolas Vanier a rencontré celui qui lui a donné l'envie de tourner ce film : Norman Winther, irréductible trappeur qui n'a rien cédé à la modernité -contrairement à d'autres-, et conserve encore les rudiments d'une ancienne philosophie de l'adaptation de l'homme à la nature.
Après quelques mésaventures en motoneige, il a ainsi repris ses chiens, et vit avec sa femme, Nebaska, du produit de la chasse et de la pêche, dans le Yukon.
Selon le directeur de la photographie Thierry Machado, " plusieurs mois de préparation ont été nécessaires pour mettre au point le matériel de prise de vue. Nous avions à disposition un frigo que l'on pouvait programmer pour des températures de -55° ! Tout a été repensé, les optiques, les corps de caméra, les batteries et même le temps d'adaptation de nos pellicules... il fallait simplement s'habituer à passer de 20° à -55° le temps d'une ouverture de porte ".
Les conditions extrêmes du tournage contraignirent parfois l'équipe à user de solutions tout aussi radicales. Ainsi, le chef électricien en vint-il à se servir d'un chalumeau pour dégeler le travellling.
Pour le producteur Jean-Pierre Bailly, Norman Winther était le personnage que cherchait Nicolas Vanier depuis longtemps pour partager son "Grand Nord". " Lorsqu'il m'en a parlé j'ai tout de suite eu envie d'adapter cette rencontre pour le cinéma. Les réactions positives à ce projet hors norme ont été immédiates. Le film s'est monté en quelques semaines ".
Le compositeur de la musique du film, Krishna Levy, n'en est pas à son coup d'essai. En 2003 il est nominé aux César pour la musique originale de 8 femmes. Plus récemment, il a collaboré au film Je suis un assassin, de Thomas Vincent.