Pénible est, je crois, le mot qui convient. Caméras fixes au bord de l'anorexie avec un bruit vidéo toujours présent surtout sur le costume clair de Bouquet, fatigant et inesthétique. Des dialogues particulièrement abscons et datés, carrément à côté de la plaque, même pour des intellectuels littéraires, presque ridicules. Il ne se passe rien, mais ce n'est pas bien photographié (avec des cadrages carrément centrés !), donc on s'ennuie ferme. Les scènes de la (moche) fille blonde sont carrément ridicules, on se croirait dans la série "Les feux de l'Amour".
Il reste Miou Miou, très mal dirigée et fatigante, et Bouquet, qui s'en sort moins mal que les autres, mais ce n'est pas suffisant. Même le théâtre filmé a plus de charme. Il n'est programmé que dans une salle ou deux des Mk2 à Paris, maintenant, je comprends pourquoi ! A priori une lubie de Karmitz (le fondateur des cinémas MK2) qui a du aimer le livre ou voulu faire plaisir à quelqu'un (la blonde ?), mais qui ne devait pas s'attendre à une telle lourdeur catastrophique vu son bon goût dans d'autres domaines. Encore que son mariage avec UGC n'est pas une preuve !
Michelle Porte sans chercher à copier Marguerite Duras fait de ce film une oeuvre furieusement Durassienne...ici, ce n'est pas l'absurde film de Jean Jacques Annaud "L'Amant", qui, je pense ne savait pas lire Marguerite Duras...il n'a su en retirer qu'une histoire, il ne lisait que la surface, et donc il ne touchait à rien d'autre qu'au prétexte de l'écriture...oui, il n'y avait plus d'écriture dans ce film là... Mais ici Michelle Porte, à travers les merveilleux Michel Bouquet et Miou Miou, touche véritablement à la chair des mots d'une écriture fulgurante, celle de Marguerite Duras...